"On n’en veut pas, ce sont des billets litigieux" et c’est tout une litanie d’arguments qui est avancée pour refuser les "coupures à problèmes".

Noufou Zeba, artisan :"Nous refusons systématiquement les coupures de la série A"

Nous sommes très prudents par rapport aux billets de la "série A" depuis que nous avons appris, sans pour autant connaître la raison fondamentale, que ces billets étaient rejetés par certaines personnes. Dès cet instant, nous avons également décidé de suivre la cadence. En clair, nous refusons systématiquement les coupures de la "série A" pour ne pas avoir de difficulté d’écoulement plus tard.

Claude employé à la SCIMAS : "Les désagréments n’ont que trop duré"

A mon avis, la BCEAO n’aurait pas dû publier la liste des billets incriminés parce que beaucoup de gens ne comprennent pas. Il suffisait simplement de nous dire de faire attention ou d’attendre que ces billets entrent en banque pour simplement les récupérer. Mais avec la stratégie actuelle, tout le monde en souffre. Personnellement après avoir emprunté un taxi, le conducteur m’a catégoriquement refusé le billet de 1 000 F que je lui tendais sous prétexte qu’il était de la "série A" Cela veut donc dire que la BCEAO doit trouver une solution rapide et durable à ces désagréments qui n’ont que trop duré.

Mme Diendéré/Traoré Assétou, éducatrice sociale : "Des mesures énergiques doivent être prises"

A maintes reprises, j’ai été victime de la "série A" parce que les commerçants refusent les coupures de cette catégorie. Ceux-ci soutiennent qu’ils rencontrent moults difficultés avec les banquiers. C’est vraiment désagréable et je souhaite que des mesures énergiques soient prises pour apaiser l’opinion qui ne sait vraiment plus sur quel pied danser. La rentrée est proche mais avec ce climat de suspicion générale qui règne, l’achat des fournitures scolaires est devenu un véritable casse-tête chinois.

Mlle Lompo Alima, gérante d’une boutique Emana

Grâce aux médias, j’ai appris que du 15 septembre au 31 décembre 2004, la BCEAO procédera à la démonétisation des coupures de 1992. Je ne comprends donc pas pourquoi les gens s’empressent déjà de refuser ces billets. Des listes fiables ont été établies, et je crois que les différents utilisateurs devraient s’y référer au lieu du rejet systématique. J’estime également que la BCEAO devrait monter au créneau par de fortes campagnes d’information et de sensibilisation pour tranquilliser les populations.

Propos recueillis par Arsène Flavien BATIONO
Sidwaya