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SALAMBERE JOSEPH SALAMBO : "Je suis toujours apte à faire la musique"

Publié le vendredi 29 avril 2011 à 01h35min

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L’homme est connu à travers sa double casquette : il est d’abord cadre de l’adminstration d ans laquelle il a consacré 38 ans de sa vie . Ensuite , il a officié et continue d’officier dans le domaine musical. Dans ce domaine, il a 45 ans de carrière. Chevalier de l’Ordre du développement avec agrafe agriculture et chevalier de l’Ordre des arts, des lettres et de la communication, Salambéré Joseph Salambo, du haut de ses 67 piges, se dit toujours apte à continuer sa carrière musicale. Il a même réalisé un album de 7 titres qui sera bientôt à la disposition du public. Halte sur cet homme à double casquette.

Le Pays : Si on vous demandait de vous présenter, comment le feriez-vous ?

Salambéré Joseph Salambo : Si je dois me présenter, je le ferai de deux façons parce que l’homme que je suis porte deux casquettes. Je peux dire que je suis d’abord Moussa Joseph Salambéré, cadre de l’agriculture. J’ai travaillé dans le domaine agricole pendant 38 ans. Pour mes efforts consentis dans ce domaine, j’ai été fait chevalier de l’Ordre du développement rural avec agrafe agriculture. Je suis actuellement à la retraite. A côté de cette pesonnalité, vous avez Salambéré Joseph Salambo, l’homme du peuple dans le domaine artistique. Dans ce domaine aussi, j’ai été fait chevalier de l’Ordre des arts, des lettres et de la communication. J’ai été désigné Kundé d’honneur en 2006. Actuellement, j’ai 45 ans de carrière musicale.

Après 45 ans de carrière, vous vous sentez toujours apte à continuer la musique ?

Pourquoi pas ? Quand vous me regardez, j’ai quoi d’anormal. J’ai toutes mes facultés pensantes grâce à Dieu et je vous assure que je suis encore dynamique pour vous tenir en haleine sur un podium. Je l’ai même démontré avec le face à face organisé par les amis de la cour suprême entre Georges Ouédraogo et moi la dernière fois. J’ai même fini un album de 7 titres qui sera bientôt à la disposition du public.

Paraît-il que vous tenez votre fibre musicale de votre père ?

Oui, c’est exact. Mon père était un bon artiste. Il jouait bien à la guitare et à l’accordéon. Effectivement, je l’ai héritée de mon père. Ne dit-on pas que tel père, tel fils ?

Oui mais comment êtes-vous arrivé dans la musique ?

A mon école primaire, il y avait un Ivoirien du nom de Koffi qui m’a appris les premières notes de la musique. Il m’a appris surtout à jouer à la guitare. Après lui, c’est Sanou Borian, un excellent joueur de guitare et d’accordéon qui a poursuivi ma formation musicale quand j’étais à l’école d’agriculture. Cette formation, je l’ai reçue avec mon frère et ami Abdoulaye Bassavé, le père de la talentueuse Idak Bassavé.

Effectivement, il paraît qu’en plus de la musique, Bassavé et vous , étiez de bons footballeurs ?

En effet, Bassavé et moi étions de talentueux footballeurs. La preuve est que lorsque nous avons commencé à servir dans l’agriculture, Bassavé jouait dans l’équipe du Yatenga et moi dans celle de Yako. Nous avons remporté de nombreuses victoires.

Revenons à la musique. En quelle année, vous vous êtes révélé au public burkinabè ?

Officiellement, le public m’a connu en 1972 avec mon disque "Pougsaada". C’est une chanson que j’ai sortie pour rendre hommage à la femme. Après la réussite de cette chanson, j’ai sorti en 1974 Malabungou" ; "Moyen-Orient" en 1977 ; "Pendo-Olo" en 1989. En 2002, j’ai sorti un album intitulé "Wenna mag-tenga", pour rendre hommage à nos ancêtres.

"Pendo Olo", qu’avez- vous voulu signifier à travers cette chanson ?

Oui "Pendo Olo" est une chanson que j’ai chantée en fulfuldé pour, rendre hommage à cette langue que j’ai adoptée et à la femme. C’est l’histoire d’un jeune peulh qui cherche sa bien-aimée qu’il a perdue de vue.

Vous comprenez bien le fulfuldé alors que vous êtes d’ethnie Yaana. Comment avez - vous appris le fulfuldé ?

Oui, je suis Yaana mais j’ai vécu à Dori. Vous savez, ma mère m’a mis au monde et elle est décédée juste après. Je suis resté auprès de mon père et à l’âge d’aller à l’école, mon oncle Salambéré Sidibé m’a emmené chez lui à Dori. J’ai passé toute mon enfance dans cette région. C’est là-bas que j’ai appris à parler le fulfuldé.

Peut-on dire que c’est vous qui êtes à l’origine de la modernisation de la chanson peulh ?

Exactement. J’ai été le premier à oser la modernisation d’une chanson peulh. Après moi, certains artistes m’ont emboîté le pas. Je veux parler du jeune Charly Sidibé, de la talentueuse Idak Bassavé et tout dernièrement de Lobo Dicko. Je suis vraiment fier parce que j’ai semé les premières graines.

En tant que doyen de la musique burkinabè, quelle est votre lecture de la musique actuelle au Burkina Faso ?

Vous savez ? les jeunes d’aujourd’hui font de la musique copiée. Et ils la copient mal. Ce qui fait que la musique actuelle produite au Burkina Faso et celle de notre époque ne sont pas comparables. En plus, les gens viennent présentement dans la musique pour chercher de l’argent. Et avec cet objectif, ça ne peut pas marcher. Ce qui fait que certains artistes ne peuvent même pas faire 5 ans de carrière dans le domaine. Alors que nous, à notre époque, on faisait la musique pour le plaisir et pour la passion. On le faisait souvent même pour défendre les couleurs de notre pays. En faisant la musique pour cet objectif, on ne peut qu’avoir une longue carrière. La preuve est que moi, j’ai 45 ans de carrière, Georges Ouédraogo plus de 40 ans et bien d’autres artistes de notre époque. Et avec notre longue carrière, nous avons encore la capacité de battre certains jeunes artistes.

Propos recueillis par Yannick SANKARA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 20 mai 2011 à 12:43, par Parimyéllé En réponse à : SALAMBERE JOSEPH SALAMBO : "Je suis toujours apte à faire la musique"

    Vous savez ? les jeunes d’aujourd’hui font de la musique copiée. Et ils la copient mal. Ce qui fait que la musique actuelle produite au Burkina Faso et celle de notre époque ne sont pas comparables. En plus, les gens viennent présentement dans la musique pour chercher de l’argent. Et avec cet objectif, ça ne peut pas marcher. Ce qui fait que certains artistes ne peuvent même pas faire 5 ans de carrière dans le domaine. Alors que nous, à notre époque, on faisait la musique pour le plaisir et pour la passionMr Salembo fait piètre figure en avançant ces propos De quelle musique Salembo parle.Il n’a jamais fait la musique. Ce sont des chansonnettes, qui ont servi à la sensibilisation, à la moralisation.Mais on ne peut pas appeller cela de la musique. Georges, Bamogo,Maurice, Thomas... ont fait la musique qui est toujours vivante.De grâce n’embroullez pas la jeune génération d’artiste-musiciens

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