Jeune, elle était passionnée de couture. C’est ainsi qu’après les cours, les jeudis soir, elle se rendait chez une religieuse à Peni pour apprendre à coudre à la main. Après ses études primaires, elle viendra dans la ville de Sya pour continuer avec le secondaire. Mais, cette recherche du savoir va s’arrêter en classe de troisième. L’école n’étant pas la seule voie du succès, Madjara va revenir à sa passion qu’est la couture. Petit à petit, elle se fait un chemin dans ce milieu de la mode. « J’ai demandé un appui au Fonds d’insertion des jeunes, qui heureusement a marché », a-t-elle confié. Elle va donc ouvrir un atelier, mais dit-elle : « Pour en arriver là, il a fallu surmonter plein d’obstacles, étant entendu que le milieu est assez complexe ». Aujourd’hui, elle dit avoir bien gagné sa vie. Installée au centre ville de Bobo-Dioulasso, elle emploie actuellement six personnes qu’elle paye à chaque fin du mois.

Toujours battante et optimiste, elle va encore s’adresser au Fonds d’appui aux initiatives des jeunes (FAIJ). Elle obtient un soutien et renforce davantage son activité de couture, crée d’autres (elle ouvre une boutique d’articles divers) et se lance dans la décoration pour les mariages, baptêmes et autres. A la question de savoir si cette activité de décoration est rentable, elle dira qu’elle n’a pas encore fait une publicité autour. « Très souvent, les gens apprécient le travail lors des cérémonies et cherchent à connaître qui l’a fait pour me solliciter après ».

Difficultés

Dans toute entreprise, les difficultés ne manquent pas. Celles que rencontre « Madji » sont surtout liées au marché et à la distribution. « Je fais également de la confection en plus de la coupe sur mesure. Sur le marché, il y a du tout et moins cher, mais malheureusement de moindre qualité. Ce qui n’est pas favorable pour nous les couturiers », dit-elle.

Projets

« J’ai plein de projets que je souhaite réaliser », nous confie la jeune entrepreneur. « Madji » entend ouvrir un centre de formation en couture, décoration et de maintenance de machines à coudre. Pour elle, seul le travail peut épanouir la femme. Certes, la cuisine est importante dans le foyer, mais elle dit ne pas aimer les femmes qui ne font que de la cuisine leur activité. Son plus grand succès, c’est l’obtention prix du jeune entrepreneur le plus méritant. Son vœu qui lui tient a cœur est que toutes les femmes qu’elles soient instruites ou pas mènent au moins une activité mais digne.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso