LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

FASO FANI : Nouvelle complainte des ex-travailleurs

Publié le mardi 28 septembre 2004 à 07h29min

PARTAGER :                          

Les ex-travailleurs de l’usine Faso Fani sont toujours en lutte pour la résolution de leurs dossiers relatifs à la fermeture de l’usine. Ils tiennent régulièrement des assemblées générales. Gilbert Nabi, le président du collège des délégués des ex-travailleurs, aborde les tenants et les aboutissants de cette affaire.

"Le Pays" : Le traitement du dossier des ex-travailleurs évoulue-t-il ?

Y. Gilbert Nabi : Les ex-travailleurs et leur représentant poursuivent actuellement la résolution du volet social. Deux points n’ont pas encore été résolus. Le premier concerne le bilan de santé de fin de contrat. Nous avons des camarades qui souffrent aujourd’hui de dermatoses et d’autres maladies. Mais il n’y a rien aujourd’hui qui atteste si ce sont des maladies liées à leurs activités professionnelles ou pas. Nous sommes toujours dans l’attente de la réalisation de ce bilan de santé de fin de contrat dans lequel figurent le non paiement des grosses de justice et la sentence arbitrale du 11 juillet 2003.

Ce sont donc ces points qui mobilisent actuellement des ex-travailleurs de Faso Fani. Nous avons suivi les procédures prescrites pour résoudre ce genre de situation, mais la situation est bloquée. Pourquoi ? La juge commissaire aurait écrit au ministère de l’Emploi et de la Jeunesse pour demander de rapporter la nomination de l’arbitre Emmanuel Pitroipa.

Pourquoi la juge-commissaire demande-t-elle de rapporter la nomination de l’arbitre et quelles peuvent être les conséquences sur la résolution du problème ?

Vraiment, nous ne comprenons pas. S’il y avait eu vice de forme à la procédure, on aurait pu comprendre. Les liquidateurs ont été nommés le 25 avril 2001. L’arbitre a été nommé le 12 juillet 2001. Ce dernier a pendant deux ans pris tous les contacts nécessaires pour faire son travail et déposer sa sentence arbitrale le 11 juillet 2003. Il y a un délai de réaction des partis. Nous n’avons pas réagi. On voulait que les choses aillent vite. L’autre partie jusqu’à aujourd’hui, à notre connaissance, n’a pas fait appel.

Nous n’arrivons donc pas à comprendre l’écrit de la juge commissaire.
Il y a blocage parce que deux semaines après le dépôt de la sentence, c’est-à-dire le 11 juillet 2003, on devrait être payé et pourtant ce n’est pas fait et nous pensons que c’est à cause de l’écrit de la juge-commissaire. La conséquence est que depuis 2003, les ex-travailleurs vivotent. Il y a des familles dans lesquelles on ne peut même pas manger une fois par jour. Il y a les maladies, la déscolarisation des enfants, etc.

Y a-t-il des perspectives de déblocage de la situation ?

Toutes les procédures de déblocage de cette situation ont été épuisées. La perspective est que nous attendons que le gouvernement, conformément à sa décision de payer le volet social de la liquidation sur le budget de l’Etat, contacte qui de droit pour lui demander de payer les ex-travailleurs de Faso Fani afin de les délivrer de la misère. Les ex-travailleurs restent toujours mobilisés, ils tiennent régulièrement leurs rencontres et attendent de voir la suite.

Comment appréciez-vous le récent sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine sur l’emploi et la lutte contre la pauvreté ?

S’il y avait des décisions concrètes pour éviter les fermetures, les liquidations, les privatisations des sociétés, ce serait une bonne chose. Environ 20 sociétés ont été soient privatisées, soient liquidées ou restructurées. A notre connaissance, il y a plus de 5000 travailleurs qui chôment. Si on tient compte des membres des familles de ces travailleurs, c’est une masse de personnes qui croupit dans la misère.

En tant que travailleur déflaté, je souhaite que les gouvernements tiennent compte du règlement du volet social des travailleurs en payant ce qu’on leur doit. Cela pourrait contribuer à leur réinsertion sociale. Si les décisions sont suivies d’effets, ce serait une bonne chose, mais s’il s’agit de simples discours, ce serait alors un coup d’épée dans l’eau.

Propos recueillis par Nora
Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique