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Saccages en ville : Les juges ne veulent plus sévir

Publié le lundi 25 avril 2011 à 22h54min

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Irait vite en besogne celui qui, avec triomphalisme, conclura que l’ordre est revenu au niveau du pouvoir judiciaire au Pays des hommes intègres. Vendredi dernier, au tribunal de grande instance de Ouagadougou, des présumés complices des exactions perpétrées dans la nuit du 14 avril 2011 ont été purement et simplement relaxés.

En rappel, le 14 avril 2011, des coups de feu ont éclaté dans la ville de Ouagadougou, et ce, pour la troisième fois en l’espace d’un mois. Cette fois-ci, c’était le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) qui a fait parler la poudre pour une affaire d’indemnité. S’en suivront des destructions de biens publics et d’autres actes de vandalisme. Et ceux qui ont été attraits en justice vendredi dernier, tous des civils, ont été arrêtés par le RSP et considérés comme faisant partie des vandales en question.

Ils ont été libérés par le tribunal. Sont-ils pour autant des innocents ? La réponse à cette question ne semblait pas être la préoccupation du tribunal qui a décidé de les élargir en réaction à la libération de militaires écroués suite à un jugement rendu par la justice dans un dossier de mœurs opposant un sous-officier et quatre hommes du rang à un civil.

A l’époque, les syndicats de magistrats avaient manifesté leur dépit à travers un arrêt de travail, et exigé la réintégration immédiate de la prison et sans condition des cinq citoyens condamnés et libérés en violation de la loi. Et foi de son secrétaire général, René Bagoro, qui a été reçu dans l’émission de la télévision nationale Actu-Hebdo du dimanche 24 avril 2011, la décision prise par le tribunal vendredi fera recette dans les palais de justice.

A quoi bon emprisonner sachant que des gens jugés et condamnés par les tribunaux sont libres de leurs mouvements ? s’est interrogé l’invité. A l’égard des coupables, sera désormais appliqué ce qu’il a appelé la « bienveillance judiciaire » qui évitera aux fautifs l’incarcération. Le printemps des criminels et des délinquants de tout poil a-t-il donc sonné ? Inquiétant !

I. K. B.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 25 avril 2011 à 23:43, par Pag-noore laa loko En réponse à : Saccages en ville : Les juges ne veulent plus sévir

    L’auteur de l’article dit bien "présumés complices" ! Pourquoi les juges condamneront ces "présumés" complices alors que les "vrais auteurs" (ils ont même avoué leur forfait à la télé) ne sont pas inquiétés. Ce serait une grave injustice !!! Donc je soutiens parfaitement la position des magistrats sur cette affaire. Si tous les burkinabès sont libres et égaux en droit, il n y a pas une autre façon de procéder que ce qu’ils ont fait. Les hommes en tenues ne sont pas des "hyperburkinabès" et les civils ne sont pas des "sous burkinabès". Si la justice devient une politique du "deux poids deux mesures", c’est encore nous qui allons crier à l’injustice. Ceux qui ont demandé publiquement pardon n’ont qu’à savoir que pour les actes qu’ils ont posés, ils auraient du se constituer prisonniers et se faire juger.Le peuple aurait su qu’ils regrettent vraiment sinon leurs excuses c’est du bidon. C’est par eux que le malheur est arrivé dans ce pays ! Ils ne doivent pas restés impunis. Si la justice accepte trop de compromis, elle risque de se perdre. Courage à nos vaillants magistrats. La justice doit être indépendante !!!

    PS : il n y a rien de grossier dans ce que j’ai écris donc j’espère voir mon commentaire publier !!

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