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NTIC et mondialisation : Quel avenir pour les médias francophones ?

Publié le mardi 28 septembre 2004 à 07h13min

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Du 27 au 29 septembre 2004, notre capitale abrite une importante rencontre dénommée les premières Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO).

Organisée par le ministère de l’Information, en partenariat avec d’autres départements ministériels et le Conseil supérieur de l’information, cette rencontre porte sur le thème : « NTIC et mondialisation, les médias francophones face aux mutations technologiques ».

Il s’est ouvert le 27 septembre et ce jusqu’au 29 du même mois, sous l’égide du président Luc Adolphe Thiao du Conseil supérieur de l’information, les premières Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO). Cette rencontre, qui se déroule sous le thème « NTIC et mondialisation, les médias francophones face aux mutations technologiques », connaît la participation d’éminentes personnalités du monde de la communication venues d’Afrique et d’Europe.

Ces assises, qui visent surtout la promotion de la communication sur le continent, ont comme objectifs spécifiques : constituer un cadre de réflexion et d’échanges sur la communication ; offrir aux communicateurs africains une opportunité de partager leurs expériences avec leurs homologues du reste du monde ; permettre aux communicateurs africains d’être au diapason des techniques modernes et performantes en matière d’information et de communication ; offrir une tribune aux chercheurs africains en communication pour exposer les résultats de leurs travaux ; offrir aux structures de formation en information et en communication un espace de présentation et de promotion de leurs programmes ; valoriser l’expertise africaine en matière de recherche et de formation en sciences de l’information et de la communication.

Cinq panels sont inscrits au programme de ces assises. En introduction aux échanges, le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Mahamoudou Ouédraogo, président du comité scientifique de l’UACO, a laissé entendre que l’Afrique, en dépit de sa pauvreté, ne doit pas rester en attente de ce qui vient d’ailleurs. Elle a le devoir de dire ce qu’elle pense des NTIC et de leurs effets sur l’information. Le continent doit donc s’ouvrir aux NTIC.

A sa suite, c’est le président de l’Union de la presse francophone (UPF), Hervé Bourges, qui est intervenu sur le thème des assises. « Tous les journalistes francophones, a-t-il dit, doivent être des soldats de la diversité culturelle ». Il a condamné au passage la prise d’otages de Georges Malbrunot et de Christian Chesnot.

Pour lui, les ennemis des journalistes sont des ennemis de la vérité. Il a souhaité qu’il y ait plus de liberté de circuler pour les journalistes, laquelle liberté leur est aussi indispensable que l’eau l’est pour la vie. Il a invité les hommes de médias à faire du journalisme une arme contre l’intolérance.

« L’Afrique, une poubelle d’ordinateurs obsolètes »

Le premier exposé du panel a été présenté par Boureima Jérémy Sigué, le directeur des éditions « le Pays ». « Presse privée et écrite, quelle problématique ? » ; tel était l’intitulé de sa contribution. En Afrique, introduit-il, c’est parfois à notre corps défendant que « Nous sommes entrés dans les NTIC ».

Ces NTIC, dit-il, présentent des avantages comme des gains de temps. Mais, regrette-t-il, il manque une véritable politique de vulgarisation de celles-ci dans nos pays. Ce qui l’amène à déclarer que « La presse écrite privée se retrouve à la fois heureuse et désemparée ».

Il souligne que l’environnement manque d’un cadre normatif, réglementaire, législatif… Selon M. Sigué, à défaut de bon matériel informatique, le continent se contente d’ordinateurs obsolètes alors que ceux-ci contiennent des produits polluants. Par ailleurs, les NTIC, de l’avis de M. Sigué, altèrent la fiabilité de l’information, qui se dénaturera davantage avec la pléthore des sites Web.

« L’écrit aura toujours le dernier mot » ; c’est la deuxième réflexion du panel, présentée par Jean Miot, ancien directeur de l’Agence France presse.

Pour celui-ci, « Face aux NTIC, le journal papier a encore un avenir, mais à condition qu’on ne plaque pas tout son contenu sur l’écran ». De son point de vue, l’école a tout à gagner à une bonne collaboration avec la presse écrite, qui forme l’esprit critique de nos enfants.

Apprendre aux enfants à lire les journaux, c’est leur apprendre à devenir des citoyens. La presse écrite, paraphrasait-il Albert Camus, est la conscience de la nation. Alors, conclut-il, « L’écrit aura le dernier mot ». Une conclusion que le modérateur, Mahamoudou Ouédraogo, réfutera en exaltant les valeurs de l’audiovisuel.

Hamidou Ouédraogo
L’Observateur

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