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Chronique d’un assassinat dans le Koulpelgo : Le ROADDH dénonce une injustice

Publié le jeudi 14 avril 2011 à 02h18min

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Le 17 octobre 2010, a eu lieu à Yourga, village situé dans la province du Koulpelgo, l’assassinat d’un homme de 63 ans du nom d’El hadj Hamadou Djiguemkoudré, par un groupe de musulmans lui reprochant l’installation et les prêches de son fils imam. Actuellement en instruction judiciaire, cette affaire a fait l’objet d’une enquête par le Réseau ouest-africain des défenseurs des droits de l’homme (ROADDH). Son point focal au Burkina a donné une conférence de presse hier jeudi 13 avril 2011 à Ouagadougou. Selon Lookman Sawadogo, il s’agit là ni plus ni moins d’une atteinte aux droits de l’homme, dont ceux à la vie et à la liberté.

En tant que point focal du ROADDH-Burkina et rapporteur permanent de la situation des droits de l’homme au Burkina pour son ONG, Lookman Sawadogo, après avoir appris le 18 octobre 2010 l’assassinat et l’incendie du domicile d’El hadj Hamadou Djiguemkoudré à Yourga dans le Koulpelgo, s’y est rendu du 8 au 9 novembre de la même année. Etablir les faits et informer l’opinion nationale et internationale, telle était sa mission. D’où cette conférence de presse.

Après avoir rencontré la famille du défunt et recueilli quelques témoignages, il ressort que M. Djiguemkoudré a été égorgé puis brûlé avec toute sa concession. A l’origine de ce crime odieux, une guéguerre entre deux groupes se réclamant des principales organisations musulmanes du pays, à savoir la Communauté musulmane du Burkina (CMBF) et le Mouvement sunnite du Burkina (MSBF).

Tout serait parti du retour du Mali, où il était allé étudier le Coran, de l’imam Halidou Djiguemkoudré, fils du futur défunt. Ses prêches « contradictoires » avec ceux de la mosquée commune construite par Seydou Sawadogo (homme d’affaires ressortissant du village) auraient engendré des crises de tensions. Il est accusé de proférer des injures et dénigrements dans ses sermons.

Exclus de la mosquée par les fidèles du côté du donateur, se réclamant de la CMBF, l’imam Halidou se retire sur un site aménagé où ses mêmes prêches drainent du monde, puis son père construisit une mosquée sur ledit site pour le revenant du Mali.

Cela ne convenait pas à ses « rivaux ». C’est après cet « extrême » que les problèmes ont commencé avec des cas de violences dont le summum est l’assassinat du vieux. Par ailleurs, il est reproché aux Djiguemkoudré d’être des étrangers, donc n’ayant pas le droit d’ériger une mosquée dans le village.

Selon le conférencier, l’affaire est en justice mais il faut souligner que le nommé Seydou Sawadogo, d’après les témoignages qu’il a reçus, se dit en droit de faire tout ce qu’il veut puisqu’il a les autorités locales avec lui (il userait de son argent).

Visiblement, prêche Lookman, il y a cas de violation de droit de l’homme et d’injustice. Surtout que la famille du défunt est désormais confinée à vivre dans la peur et l’isolement. Il interpelle donc le monde judiciaire à faire preuve de plus de diligence dans le traitement de ce dossier.

M. Arnaud Ouédaogo

LObservateur Paalga

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