LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

MEDIATION DANS LA CRISE LIBYENNE : Quelles chances pour l’Union africaine ?

Publié le lundi 11 avril 2011 à 02h32min

PARTAGER :                          

Un panel de cinq chefs d’Etat africains mandaté par l’Union africaine était en effet attendu ce dimanche 10 avril 2011 en Libye. Jamais médiation ne tombât aussi à pic dans une crise comme celle de la Libye. L’Union africaine trouve dans cette crise libyenne l’occasion de redorer son blason ; elle se doit donc de mettre les petits plats dans les grands afin de réussir cette médiation qui sonne comme l’ultime solution à cette crise qui n’a que trop duré. En effet, l’échec cuisant qu’elle a essuyé tout récemment en Côte d’Ivoire est encore dans les esprits. Mais gardons-nous de penser que parce que l’UA a échoué en Côte d’Ivoire, elle échouera encore au pays du Guide. Les contextes ainsi que les personnages ne sont pas les mêmes.

L’OTAN, elle ne peut pas faire plus

La médiation de l’Union africaine en Libye intervient à un moment où l’option militaire a montré ses limites. Les frappes aériennes de la Coalition ont certes, un tant soit peu, affaibli la puissance militaire de Kadhafi mais ne l’ont guère anéantie. La preuve, les troupes rebelles au sol n’arrivent plus à progresser. Et mieux, les forces pro-Kadhafi gagnent du terrain. Quant à l’OTAN, elle ne peut pas faire plus que ce qu’elle fait actuellement. On est dans une impasse. La seule issue possible pour une sortie de crise en Libye semble alors être la solution politique. C’est en cela que la médiation est la bienvenue car elle arrange tous les protagonistes de cette crise.

Pour les Occidentaux qui n’ont aucun intérêt à ce que le Guide reste au pouvoir, nul doute qu’ils soutiendront cette tentative de l’Union africaine qui vient comme une bouffée d’oxygène. Le contexte est donc on ne peut plus favorable pour ces cinq missi dominici de l’UA. Et contrairement au grand boulanger éburnéen, Laurent K. Gbagbo, qui use de subterfuges pour s’accrocher à un pouvoir qu’il a perdu par les urnes, qui n’a jamais été sincère dans ses engagements avec la communauté internationale, le Guide de la Révolution, Mouammar Kadhafi pourrait, pensons-nous, après quarante-deux ans au pouvoir, accepter de partir à condition qu’on lui garantisse une voie de sortie honorable.

La voie militaire a montré ses limites

Car refuser de partir, c’est s’attendre à toutes les inconnues de l’avenir. Tout dépendra alors des propositions qui seront faites par les cinq panélistes. Les cinq chefs d’Etat auront un programme bien chargé et une mission bien ardue car, entre autres objectifs, ils devront obtenir des belligérants un cessez-le- feu immédiat et l’ouverture de négociations pour la mise en place d’une période de transition. Même si la rébellion a placé la barre haut en exigeant le départ de Kadhafi et de son clan, ou en les excluant de la transition, il faut noter et saluer l’évolution de la position du CNT (Conseil national de transition) qui, au début réfractaire à toute discussion, accepte aujourd’hui le dialogue. Autant d’éléments favorables, autant d’opportunités que l’Union africaine doit saisir pour trouver une solution politique à cette crise libyenne, étant donné que la voie militaire a montré ses limites. Si les cinq panélistes arrivent à réussir leur médiation, l’image de l’Union africaine, sérieusement écornée par son échec en Côte d’Ivoire, en sera redorée.

Adamou L. KANTAGBA

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 12 avril 2011 à 15:29, par pointdevue En réponse à : MEDIATION DANS LA CRISE LIBYENNE : Quelles chances pour l’Union africaine ?

    Il ne faut même pas s’attendre à voir MK accepter de partir quelque soit la manière. Il est prêt à tout. Contrairement à LKG, lui a les moyens de se défendre et est plus fou que LKG. Ensuite des 05 chefs d’Etat qui font la médiation, personne n’osera demander cela ouvertement à MK. Ils ne sont pas bêtes. Donc cette médiation n’est que de la poudre aux yeux des africains. La seule chose que MK puisse accepter, c’est un peu plus d’ouverture démocratique pour son peuple. C’est TOUT. Pour ma part, il faut plutôt l’amener à accepter qu’après lui ce ne sera pas un de ses fils ou parents ou même proche ami ou allié qui lui succédera à la manière d’une dynastie aux relans d’une "patrimonialisation du pouvoir". Sinon la Libye continuera de souffrir de la rébellionite aîgüe.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique