Insurgés libyens : L’OTAN bombardée de reproches
« Soit l’OTAN fait son travail correctement, soit nous demandons au Conseil national de Transition de soulever la question devant le Conseil de sécurité ». Cette mise en demeure aux allures d’ultimatum, c’est Abdul Fattah Younes, commandant en chef des forces insurgées de Libye, qui l’a faite. Sans la moindre équivoque, cette déclaration aura au moins le mérite de refléter le sentiment qui prévaut dans les rangs de la rébellion, malmenée et poussée jusque dans ses derniers retranchements par des forces kadhafiennes bien mieux armées et entraînées.
A l’instar de leurs chefs, ils sont très nombreux, les rebelles convaincus que les revers essuyés ces derniers temps sur le théâtre des opérations ne peuvent qu’être imputables à la défaillance de leur puissant allié occidental qui, par son inefficacité, permet aux troupes de Kadhafi « d’avancer et de massacrer chaque jour ».
On est loin de l’euphorie qui avait suivi les premiers pas, très prometteurs, de la révolte populaire de Bengazi ; un soulèvement étouffé dans l’œuf par la pugnacité d’un seul clan, décidé à s’accrocher au pouvoir et soutenu, pour ce faire, par une armée de mercenaires. Face à eux, des citoyens lambda mobilisés à la hâte et sans la moindre formation militaire dans ce qui ressemble plus à une troupe de tirailleurs qu’à une armée de conscrits.
Pour ces soldats improvisés, les frappes aériennes de l’OTAN sur l’arsenal de l’oppresseur constituait une aide des plus précieuses, leur permettant de regagner du terrain plus rapidement que prévu et ce, malgré leur handicap. Mais la réalité du terrain a déjoué tous les pronostics de ceux qui, portés par l’élan vers la liberté, ont présumé de leurs forces.
Et tandis que le pays jadis prospère s’enfonce chaque jour un peu plus dans l’enfer de la guerre civile, les chefs des insurgés, parvenus au milieu du gué, ne savent plus à quel saint se vouer pour voir enfin le bout du tunnel. Acculés au pied du mur, ils n’ont trouvé d’autre exutoire que celui qui consiste à mordre la main qui tente de les secourir.
Au quartier général de l’Organisation, on assure que les avions sillonnent toujours le ciel libyen à la recherche d’objectifs militaires. Mais passé l’effet de surprise, les troupes du Guide ont trouvé le moyen de se fondre dans la population civile, faisant de leurs concitoyens de véritables boucliers humains. Dès lors, plus question d’opérer des frappes, même chirurgicales, sans courir le risque de faire un massacre.
Prudence est mère de sûreté et l’OTAN n’est pas du tout disposée à ouvrir un second front afghan en terre africaine, même pour tout l’or noir de la Libye. Les insurgés devront donc redoubler leurs efforts sur le terrain et tout miser sur la stratégie pour obtenir le changement auquel ils aspirent.
Par H. Marie Ouédraogo
L’Observateur Paalga
Vos commentaires
1. Le 8 avril 2011 à 13:50, par taxcie soma En réponse à : Insurgés libyens : L’OTAN bombardée de reproches
"Mais passé l’effet de surprise, les troupes du Guide ont trouvé le moyen de se fondre dans la population civile, faisant de leurs concitoyens de véritables boucliers humains." j’ai l’impression de lire une presse occidentale. je vous invite à avoir du recul sur ce qui se passe en Libye. jusque là, la presse occidentale nous parle de massacre de libyen civile à grande echelle mais aucune ne nous a donné les preuves présenté de leur allégation. Quand guide invite l’onu d’envoyer une commission pour enquêter sur ces crimes, pas de réponse. Pourquoi ? parce que tout simplement ce n’est pas évident que les enquêteurs trouvent ces crimes. Et quand le guide dit que la coalition a tué des civiles, la presse occidentale dit que cela n’est pas vérifié.
je dis et je le maintien, ce qui se passe en libye est purement de l’impérialisme économique. depuis quand la guerre a pu instauré une démocratie ? Cas irak et afganisthan. Israël bombarde et tue des civils palestiniens, pourquoi la coalition n’agisse pas là bas ?
Au juste qui paiera la facture des bombardements ?
Je vous rappelle qu’on ne libère pas un peuple, mais c’est le peuple qui se libère.
Une information : les français ont guillotiné leur dernier roi parcequ’ils l’on soupçonné de faire aidé par des soldats prussiens.
Alors que sera une démocratie installée pat cette coalition : main basse sur le pétrole, contrat de reconstruction, contrat d’achat d’armes. il n’y a pas de liberté dans l’asservissement. pensez-y. la démocratie n’est pas un fourre-tout.