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Le scoutisme au Burkina : 71 ans d’éducation et de formation

Publié le mercredi 6 avril 2011 à 02h33min

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Le scoutisme mondial a fêté, en févirer 2011, le 154e anniversaire de son fondateur. L’événement commémoré au Burkina, a permis de rappeler qu’il y a déjà 71 ans que le mouvement est arrivé au pays des Hommes intègres. En plus d’un demi-siècle de parcourt, quelle appréciation ses adeptes ont-ils de son impact socioculturel ?

Il a été fondé en 1907, en Angleterre, par Lord Steven Robert Baden Powell, un général de l’armée britannique. Selon Abel Somé, président national du mouvement scout, le scoutisme a fait son entrée au Burkina Faso en 1940 par Fada N’Gourma, avec le Père Mathieu, un religieux missionnaire de la congrégation des pères rédemptoristes. Les témoignages citent parmi les tout premiers scouts, Aloys Palingwendé Lankouandé, qui fut d’ailleurs le premier chef de troupe. Aloys Lankouandé, reconnu comme martyr, et dont le nom marquera longtemps encore la vie du scoutisme au Burkina.

Le mouvement va plus tard gagner les villes de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, pour finalement embrasser tout le territoire burkinabè. Après plus de 100 ans d’existence dans le monde entier et 71 ans de vie au Burkina, le mouvement scout aura, de l’avis de ceux qui en ont épousé les idéaux, toujours œuvré à la création d’un monde meilleur par la formation de jeunes citoyens, responsables de demain.

Afin d’atteindre ses objectifs, le scoutisme burkinabè s’est positionné comme un cadre d’éducation répondant aux volontés du fondateur, Lord Baden Powel, qui avait assigné à son mouvement une mission d’éducation, celle-ci étant, pour lui, le socle même du développement de l’individu et de sa société. Le général anglais s’inscrivait avant l’heure, dans l’objectif primordial de l’UNESCO dont le rapport de la Commission internationale sur l’éducation pour le XXIième siècle, tenu en 1996 disait : "l’éducation a pour mission de permettre, sans exception, de faire fructifier tous les talents et toutes les potentialités de création, ce qui implique pour chacun les capacités de se prendre en charge et de réaliser son projet personnel".

On peut dire, avec certains responsables du scoutisme burkinabè, que le mouvement s’est posé sur une terre déjà disposée à son accueil et à sa prospérité, ses principes fondamentaux s’étant dès lors ancrés dans la culture traditionnelle, mettant l’homme au centre de toute chose. Puisqu’il se propose d’inculquer aux jeunes les règles du savoir, du savoir faire et de la socialisation, il ne pouvait que renconter une adhésion des collectivités.

Très vite, il a du simple fondement sur l’humain, rencontré l’hadésion de jeunes, scolaires comme étudiants, fiers d’y affronter leurs premières opportunités de prises de décision, d’apprentissage de la responsabilité et de développement de l’esprit d’équipe, de coopération, et d’adultes, convaincus de se rendre utiles à la communauté.

Voilà toute l’essence du mouvement scout dont le but est de forger l’enfant, l’adulte, de créer en lui une personnalité nourrie de l’amitié, de l’amour du travail, de la responsabiité de soi et des autres, de bien d’autres facteurs indispensables pour l’érection d’un monde de paix et de bonheur. Lord Baden Powel, aura réussi le pari de pérenniser et de propager jusqu’au Burkina Faso un mouvement dont la magie devait amener les jeunes, par le divertissement à apporter non seulement leur pierre à l’édification de la société, mais aussi à la construction d’un monde meilleur.

Scoutisme à la sauce burkinabè

A son entrée au Burkina, le mouvement, tout en restant arrimé à ses objectifs fondateurs, s’est forgé une couleur locale, histoire de mieux s’enraciner dans les coutumes, usages et pratiques locales. L’aumonier du group,e Louis Querbes, le frère Denis Kima en énumère quelques uns : devoir envers Dieu, autrui et soi-même. Pour lui, le devoir envers Dieu se résume à la fidélité à la religion, à l’adhésion à des principes spirituels, chose qui s’accompagne, bien entendu, d’une acceptation de la croyance des autres. Le devoir envers autrui implique, quant à lui, la loyauté pour sa patrie, la promotion de la paix, l’esprit d’équipe et la participation de manière active au développement de la nation.

Enfin le devoir envers soi-même, suggère l’aumonier, ne saurait aller sans l’acceptation des responsabilités, la capacité à se fixer des objectifs. L’acquisition de telles aptitudes et qualités passe par "la méthode scoute", véritable bréviaire qui suit le scout tout au long de son parcours.

C’est Sié Offi Some, président du Réseau national des scouts et guides adultes du Burkina (RENASAB), qui met le doigt sur la "l’africanisation" subie par le scoutisme en terre burkinabè. Les scouts burkinabè, indique-t-il, ont à travers leur système éducatif, donné une touche africaine au mouvement crée par Baden Powell

Dès 1970, des réformes sont engagées, permettant au mouvement de s’inspirer de la culture burkinabè, en particulier la culture lobi. c’est ainsi que l’aspirant sera dès lors appelé Djankouma. La "Promesse", première étape dans le scoutisme, est rebaptisée "Djoro". Dans la foulée, les étapes, les noms des camps changent. On désigne par le terme "koubri" le camp de formation des chefs de patrouilles. "Le Kodo" désigne les chefs nationaux. Même l’appellation des documents, comme leur fond, subissent cette mutation. ainsi, on a le "Djorobi", nom donné au guide des éclaireurs. A l’heure du bilan, sié Offi Somé ne cache pas sa joie et sa fierté d’entendre "certains pays africains dire qu’ils ont des documents scouts burkinabè c’est-à-dire, le Djorobi." A toutes ces adaptations, on ne saurait oublier d’ajouter la naissance du scoutisme rural, la valorisation de la culture africaine et burkinabè, à travers celle de ses héros.

Au titre des acquis, le président de l’Association des scouts du Burkina Faso (ASBF), Seglaro Abel Somé se réjouit qu’après 71 ans de vie au Burkina, le mouvement scout ait formé la jeunesse burkinabè et produit des cadres dont plusieurs occupent aujourd’hui de grandes responsabilités. Abel Somé qui a cité entre autres, Mélégué Maurice Traoré, Rock Marc Christian Kaboré, Sané Topan, Salif Sawadogo, Edouard Ouédraogo, Hubert Yaméogo, Jacques Prospèr Bazié, etc. Cela, grâce à la teinte locale qu’elle s’est donnée.

Reste à se fixer des perspectives à même de faire vivre le mouvement au grés des mutations sociopolitiques et économiques qui secouent le monde et notre environnement immédiat. A ce titre, le président de l’Association des scouts du Burkina Faso (ASBF) indique : "Aujourd’hui, l’objectif est de réaménager notre système éducatif en tenant compte des nouvelles technologies, en nous référant à l’évolution culturelle du pays".

Luiwendtaoré Pascal KABORE (pascool85@yahoo.fr)

(Stagiaire)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 21 août 2012 à 20:39, par Amédée En réponse à : Le scoutisme au Burkina : 71 ans d’éducation et de formation

    depuis quelques année le scoutisme du Burkina pris un autre phase avec le scoutisme Catholique qui est une branche du scoutisme Burkinabé, se basant plus sur la religion Catholique.

  • Le 31 août 2012 à 14:50, par amédée En réponse à : Le scoutisme au Burkina : 71 ans d’éducation et de formation

    l’ASBF a organisé du 25 au 31 août 2012 un camp de formation badge de bois et chef formateur adjoint. ce camp a vus la participation de 86 pour le badge de bois et 22 pour les chefs formateurs adjoints.félicitation a KSIAS et son équipe.

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