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COTE D’IVOIRE : Qui donc mourra pour Gbagbo ?

Publié le vendredi 1er avril 2011 à 03h35min

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Aujourd’hui, l’étau a fini de se resserrer autour de Gbagbo et sa clique. L’avancée rapide des forces pro-Ouattara, qui venaient de prendre avant-hier la ville de San Pédro à l’ouest, ville économiquement stratégique, marquait déjà un tournant dans le conflit ivoiro-ivoirien. La peur a donc définitivement changé de camp. Les forces pro-Gbagbo sont désormais sur la défensive, mais pour combien de temps encore ? A cette allure, le départ de Gbagbo n’est plus effectivement qu’une question d’heure. La panique au sein du camp Gbagbo était palpable depuis hier et le moral des troupes ne tenait plus debout.

La preuve ? Le chef des armées de Gbagbo a pris la tangente pour se réfugier avec toute sa famille, à l’ambassade de la République sud-africaine à Abidjan. En fait, les seuls boucliers de défense dont disposait encore Gbagbo étaient ses forces de défense, constituées d’une poignée d’hommes, et peut-être les soi-disant "Jeunes patriotes" de Charles Blé Goudé. Mais le soutiendront-ils jusqu’au bout ?

Rien n’est moins sûr, surtout avec ce début de sauve-qui-peut dont le ton a été donné par le Gal Mangou lui-même. Quant à Charles Blé Goudé, sa dernière trouvaille a été d’armer les "Jeunes patriotes", innocents, inconscients de la manipulation dont ils font l’objet, pour les envoyer, dit-il, "défendre la Côte d’Ivoire", alors que lui-même se terre à Abidjan. Quelle honte ! A y bien voir, le soutien de ce dernier à Laurent Gbagbo n’était qu’une façade cachant des intérêts personnels inavoués. L’on mesure encore plus l’ampleur du désespoir au sein du camp Gbagbo qui a fait libérer et armer des détenus de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA).

Veut-il en faire aussi son rempart contre les forces républicaines ou semer la panique au sein de la population ? En tout cas, cela est lamentable et c’est à juste titre que l’on peut qualifier Gbagbo et sa suite de voyous. En somme, Gbagbo est pris tel un oiseau dans une cage. Son discours à la nation, maintes fois annoncé et maintes fois repoussé, traduisait un grand malaise. Réussira-t-il, dans un dernier sursaut, à lancer une offensive de taille ? Cela est peu probable au regard de l’avancée fulgurante des forces pro-Ouattara. Les carottes sont donc cuites pour le locataire du Palais de Cocody. Soit il abdique et négocie une sortie honorable, soit il persiste dans son entêtement et subit la colère des forces pro-Ouattara. Dans un cas comme dans l’autre, il sortira par la petite porte. Ainsi finissent les dictateurs. Mais, de fait, Gbagbo n’a jamais aimé la Côte d’Ivoire. Encore moins les Ivoiriens.

Car, comment comprendre que, pour ses intérêts personnels, ceux de sa famille et de son camp, il se mette à ce point en marge de la légalité, renie le bons sens ordinaire et, bêtise des bêtises, se livre au massacre de sa propre population aux mains nues ? Tout compte fait, Gbagbo aura été pire que Néron. Il aura à maintes reprises, fait trembler la Côte d’Ivoire jusqu’au plus profond d’elle-même. Avec lui, le visage du pays d’Houphouet Boigny, bâti dans l’amour et la tolérance, aura connu de profondes et cruelles balafres. Ce pays de paix, de fraternité et de cocagne pour de nombreux Africains, est aujourd’hui complètement défiguré. Tout le Ggabgo-land, depuis l’élection présidentielle de novembre dernier, se nourrissait de l’absurde et du rêve. Comment comprendre en effet qu’un homme doté de rationalité, puisse s’aligner derrière un individu qui a choisi de se dresser contre toute la planète ?

Aujourd’hui, les fidèles de Gbagbo découvrent l’inanité de leur posture, mais avec beaucoup de retard. Mangou, un général d’opérette parmi tant d’autres dont les épaules sont couvertes de galons complaisamment octroyés, a jeté l’éponge après s’être livré à tous les simulacres d’un militaire courageux et fidèle. Il n’y a pas longtemps, on le voyait encore danser publiquement sur un podium face à des milliers de "patriotes", ces jeunes enragés, criminellement endoctrinés jusqu’aux bouts des ongles. Mangou se réveille donc au réalisme. Qui est fou pour mourir pour Ggagbo ? Un homme qui a toujours abhorré la paix et la démocratie, et qui déteste souverainement la Côte d’Ivoire et ses habitants et dont le fort est de savoir faire semblant. Toutefois, un peu de bémol pour ce général ébrié : il a eu le courage de fuir.

"Le Pays"

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Vos commentaires

  • Le 1er avril 2011 à 11:58 En réponse à : COTE D’IVOIRE : Qui donc mourra pour Gbagbo. PERSONNE ?

    GBABO est à Ouaga terre hospitalière !
    Il lui sera amenagé une villa à ouaga 2000.
    Une page de l’histoire se tourne ! avec un faux historien qui n’aura pas su orienter le cours de l’histoire vers le developpement. La RCI a trop souffert.
    Chèrs Ivoiriens ou plutôt clairvoyants mettez vous au travail pour bâtir la nation.

  • Le 1er avril 2011 à 12:20, par albinos En réponse à : COTE D’IVOIRE : Qui donc mourra pour Gbagbo ?

    A quoi sert_il de gagner le monde si tu perd ton âme ?sarkozi comprendra cette parole lorsqu’il se fera tard.que les maisons sécrètes continuent de lui faire croire qu’il est au_dessus de DIEU.

  • Le 1er avril 2011 à 14:53, par Patrick En réponse à : COTE D’IVOIRE : Qui donc mourra pour Gbagbo ?

    Quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finira par se lever. Tout ce qui arrive a la Cote d’Ivoire est grandement de la responsabilite de ceux qui ont supporte cette bande de delinquants. Pendant qu’ils poussaient certains jeunes "patriotes" a la mort certaine en leur distribuant des billets de banque que Bagbo croyait emaner d’une source intarissable, sa Simone d’Epouse visitait certains pays voisins pour y planquer l’argent vole a l’Etat ivoirien. Un historien qui ne sait pas que les memes causes produisent les memes effets a sans doute eu a secher beaucoup de cours durant ses etudes et l’authenticite de ses diplomes reste a verifier. Bedie a ete le premier a brandir le concept de l’ivoirite et il s’en mord les doigts jusqu’a present de cette betise. L’heure est a la mondialisation et quiconque essaie de faire croire a des peuples qu’ils sont differents les uns des autres sera comptabilises a chapitre des pertes et profits de l’histoire de l’humanite. Tous ceux qui essayeront de monter des freres les uns contre les autres seront au final ceux dont on va celebrer les funerailles quand l’heure de la reconciliation sera venue.
    Ma compassion aux populations ivoiriennes prises en otages pendant de si longues annees et qui ont beaucoup souffert.Le premier president de ce pays etait un visionnaire. Tous ceux qui lui ont succede jusque la, n’ont ete que des reveurs mythomanes.
    Aussi longue que soit la nuit, le jour finira par se lever.

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