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Reformes politiques : Vers un front uni contre la modification de l’article 37 ?

Publié le jeudi 31 mars 2011 à 02h09min

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Le parti africain de l’indépendance (PAI), tendance Soumane Touré a effectué sa rentrée politique de l’année 2011 ce 30 mars 2011 au domicile du secrétaire général. La situation nationale sur les manifestations des civiles et militaires, les reformes politiques et institutionnelles annoncées étaient au centre des échanges. Le PAI ainsi que certains partis amis invités récusent le ministre d’Etat chargé des reformes politiques et institutionnelles ainsi que sa méthode de travail. Mieux, ils en appellent à la constitution d’un front uni contre la modification de l’article 37 et estime que Blaise Compaoré doit s’asseoir avec tout le monde pour discuter car il est le seul à avoir la légalité et la légitimité réquise.

« Le PAI n’invite pas n’importe qui, n’importe quand et n’importe comment », martèle d’entrée de jeu Soumane Touré. Puis il enchaine « une ligne de démarcation s’est tracée entre ceux qui acceptent et ceux qui rejettent le ministre d’Etat chargé des reformes politiques. De ceux qui récusent ce ministre, il y a la PAI/Soumane Touré et ses amis. Ce sont ces partis qui ont boycotté la présidentielle de novembre 2010 ». Entendez le PAREN, le RDEB, l’UNDD, les refondateurs du CDP.

Après cette entrée en matière, place à la déclaration officielle, une déclaration aux allures d’un cours d’histoire politique qui relate la naissance, l’évolution du parti, les indépendances, le néocolonialisme dont l’Afrique souffre toujours.

Evidemment la situation nationale actuelle ne pouvait être occultée. Une minute de silence a été observée en mémoire des disparus dans l’affaire Justin Zongo. Les manifestations de militaires ces derniers temps mettant à rude épreuve l’application des décisions de justice est dénoncée mais comprises comme la conséquence logique de la gouvernance et des frustrations engendrées par le mode de gouvernance de Blaise Compaoré et du CDP. Ce qui fait dire à Soumane Touré que « la situation nationale n’est pas confuse, elle est troublée ».

Les reformes politiques dont la crise actuelle a quelque peu mis à l’arrière plan ne sauraient être en marge de cette rencontre entre le PAI et la presse nationale. Un front contre la modification de l’article 37 serait en projet.

Les discussions seraient très avancées entre certains partis politiques, des organisations de la société civile, la chefferie traditionnelle et aussi l’église. C’est du moins ce que laisse entendre celui qui se considère encore comme le secrétaire général du parti africain de l’indépendance même si la justice l’a débouté au profit de Philippe Ouédraogo. Si réellement un tel front devrait voir le jour, Dr Bognessan Arsène Yé doit se préparer car ses prochains jours risquent d’être « troubles ». Soumane Touré et les partis invités ont déjà annoncé leur rejet de la méthode de travail qu’il leur aurait proposé.

L’opposition et la société civile sont-elles sur les mêmes longueurs d’onde ? Les jours prochains nous situeront. Mais déjà, il est à douter que l’opposition réussisse à s’entendre sur l’attitude à tenir face aux propositions du pouvoir. D’autant plus qu’elle est plus apte à s’opposer à elle-même qu’à s’opposer au pouvoir en place. Gageons que notre pays ne s’achemine pas vers d’autres troubles au moment où le chef de l’Etat entame dès le 31 mars des concertations avec les acteurs impliqués dans la crise que traverse le Burkina Faso. Une crise rappelle celle de 1998.

Moussa Diallo

Lefaso.net

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