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CRISE IVOIRIENNE : La solution militaire enfin !

Publié le mercredi 30 mars 2011 à 02h43min

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L’option militaire a finalement pris le dessus dans les tentatives de résolution de la crise ivoirienne. Et bientôt, Abidjan pourrait tomber comme l’ont été à tour de rôle les différentes grandes villes ivoiriennes du sud, suite à l’offensive généralisée déclenchée par les forces pro-Ouattara, désormais "Forces républicaines". Laurent Gbagbo est pris à son propre jeu : il a voulu de la guerre et de la violence, il a fini par récolter son "gban gban". Mais pas de la façon dont il l’espérait. Le cessez-le-feu a volé en éclats et les FRCI (Forces républicaines de Côte d’Ivoire pro-Ouattara), composées essentiellement de soldats des Forces nouvelles, progressent vers le sud du pays.

C’est lundi dernier que les forces soutenant le président ivoirien élu par le peuple et reconnu par la communauté internationale, Alassane Dramane Ouattara, ont lancé leur plus grande attaque au lendemain de la crise post-électorale. Selon le camp du président Gbagbo lui-même, cette "offensive généralisée" s’étend sur toute la ligne de front qui coupe le pays depuis 2002. L’on constate que cette fois, il n’y a eu aucune force d’interposition. Dans l’attente de recevoir leurs adversaires à Abidjan, les fameuses forces de défense et de sécurité du camp présidentiel continuent de tirer des obus à l’aveuglette sur les populations civiles d’Abobo, quartier majoritairement favorable à Alassane Ouattara.

Mais que feront-elles lorsqu’elles se trouveront nez à nez avec des adversaires très résolus, les Forces nouvelles étant devenues Forces républicaines ? Une déroute sans doute. Surtout que le "commando invisible" dirigé par le fameux IB (entendez Ibrahim Coulibaly) a repris du service aux côtés des troupes de Guillaume Soro pour défendre la même cause et atteindre la cible commune : le dictateur Laurent Gbagbo qu’ils entendent bien chasser du palais de Cocody. La guerre qui se généralise apparaît ainsi comme l’unique solution à la crise voulue et entretenue par le président autoproclamé Laurent Koudou Gbagbo. Gbagbo, le boulanger de la lagune Ebrié, est devenu très amer pour avoir été défait aux élections. Son masque a fini par tomber, l’individu s’étant métamorphosé en boucher du peuple ivoirien.

L’impasse diplomatique étant devenue une réalité, le "commando invisible" a fini par trancher en imposant la lutte armée, devenue incontournable, ne serait-ce que pour mettre fin à la boucherie à laquelle Gbagbo et ses partisans se sont livrés jusque-là. Sans aucune pitié, depuis des mois, ils n’ont fait que piller, enlever, violer et massacrer des populations civiles aux mains nues. L’appel de Guillaume Soro invitant le peuple ivoirien à défendre ses acquis et à faire la révolution, comme en Tunisie et en Egypte, semble donc avoir été entendu. Le peuple en armes a décidé de se rendre justice et de défendre le choix qu’il a fait à travers les urnes. Voilà pourquoi l’offensive menée par les désormais "Forces républicaines" semble irréversible. L’on s’achemine donc tranquillement mais sûrement vers la prise d’Abidjan. Ce ne sera peut- être pas si facile, mais la démocratie a un prix et les forces qui combattent une dictature, fût-elle féroce, ne reculent jamais.

La peur a changé de camp. Elle se trouve désormais dans le camp de la majorité présidentielle, de jour en jour plus isolée. Gbagbo finira donc par se faire chasser par la force des armes comme il l’a lui-même voulu. Mais cette fois, les choses se passeront suivant un scénario dont il n’aura pas été l’auteur, contrairement aux différents rounds de négociations qu’il a de façon générale presque toujours pilotés. Au plan financier, le camp présidentiel agonise ; il a sérieusement du mal à payer les salaires des fonctionnaires et des soldats. Economiquement étouffé, son régime de démagogues aura bien du mal à compter sur ses amis angolais et autres pour se faire aider. La communauté internationale y veillera.

La nouvelle jonction entre combattants de Guillaume Soro et ceux de son alter ego, le légendaire IB, est comme un signe des temps. Un véritable gain au plan stratégique fait reculer les forces pro-Gbagbo presque partout. Les tentatives désespérées de se lancer dans le recrutement de soldats "patriotes" par le camp présidentiel ne sont donc que la preuve d’une déroute de la soldatesque d’Abidjan, affaiblie et apeurée. Il est encore temps que ceux qui se trouvent derrière Gbagbo en viennent à la raison. Il leur appartient, en ces heures difficiles, de mettre fin à un combat qui est loin d’être noble, pour se ranger du côté de ceux qui défendent effectivement la démocratie. Une fois le dictateur vaincu, cette autre victoire sera commune et ses effets bénéfiques pour tous les Ivoiriens.

Comment l’Union africaine (UA) va-t-elle réagir face à la nouvelle tournure des événements ? Elle dont les tergiversations n’ont apporté qu’amertume et regrets aux Africains dans le besoin et l’urgence. Pour l’heure, l’UA semble plutôt se résoudre à préparer à vivre l’après-Gbagbo. Officiellement, personne n’encourage un divorce mais lorsqu’il survient, on avoue au couple défait que la solution s’imposait d’elle-même. Les houphouëtistes se voulant hommes de paix et de dialogue, l’on comprend qu’à bout de patience, les forces qui les soutiennent ont dû reprendre les armes pour mettre fin à l’aventure qui n’est pas encore terminée. Personne ne leur en voudra d’avoir cherché à débarrasser le pays de ceux qui l’ont plongé des années durant dans la détresse, la honte et la misère.

"Le Pays"

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Vos commentaires

  • Le 31 mars 2011 à 02:45, par N’guessan En réponse à : CRISE IVOIRIENNE : La solution militaire enfin !

    Attendons de voir la suite.DIEU il est et restera au contole jusqu’à la fin.Quelque soit l’issue seul DIEU peut ramener la paix aux ivoiriens. Parce que meme si ouattara et ses hommes arrivent à prendre le controle du pays ,que deviendront les mecenaires qu’il a utilisé pour combattre les FDS CI ? Quelle sera la collaboration entre les rebelles qui deviendront les nouveaux chefs de notre armée et les FANCI contre qui ils ont combattu ? Ce que nous recherchons c’est la victoire de notre nation mais pas la victoire d’un camp. Que DIEU bénisse la COTE D’IVOIRE

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