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Situation nationale : Révolution politique ou réformes politiques ?

Publié le mercredi 30 mars 2011 à 02h43min

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Les réformes politiques tant demandées par le président du Faso font l’objet d’une analyse par l’honorable député Mahama Sawadogo du groupe parlementaire CDP, dans les lignes qui suivent. Selon lui, les propositions faites par les uns et les autres l’ont été dans un contexte qui a évolué, et il faudra qu’ils revoient leur copie. Lisez plutôt.

La conjoncture politique internationale marquée essentiellement par le vent des contestations populaires dans les pays arabes, les crises postélectorales en Afrique et la forte implication diplomatique et militaire de la communauté internationale dans les zones concernées, posent clairement les problématiques de la révolution politique et des réformes politiques.

Cette situation devrait interpeller les régimes politiques de bon nombre de pays à procéder à un audit de leurs structures et pratiques politiques dans la perspective de les rendre compatibles avec les exigences explicites et implicites de leur société.

Au Burkina Faso, appréciant les observations et critiques de la classe politique et de la société civile, ainsi que l’audit du Mécanisme africain d’évaluation par les Pairs (MAEP), le Président du Faso a, lors de son adresse à la nation en décembre 2009, invité les citoyens à réfléchir à d’éventuelles réformes politiques et institutionnelles qui pourraient être opérées.

L’importance que le chef de l’Etat accorde à la question l’a certainement amené à créer un ministère d’Etat auprès de la Présidence chargé des réformes politiques.

Répondant à l’appel du Président, des formations politiques ont déjà exprimé des propositions qui feront certainement l’objet d’un examen dans les prochains jours, dans la mesure où ces réformes sont prévues dans le programme quinquennal du chef de l’Etat qui est déjà en exécution. Toutefois, il convient de souligner que les propositions de réformes faites par les formations politiques l’ont été dans un contexte national et international qui a évolué.

A l’évidence, cette évolution doit logiquement conduire les uns et les autres à revisiter leurs propositions de manière à intégrer la nouvelle donne et les exigences qui en découlent.

Par ailleurs, certaines réformes qui n’étaient pas évidentes dans les contextes précédents, le sont actuellement. A titre illustratif, au plan institutionnel, la conjoncture nationale impose des réformes au niveau des forces de sécurité et des forces de défense de manière à renforcer l’Etat de droit qui est manifestement une priorité au regard des récents événements survenus dans notre pays.

Le défi du renforcement de l’Etat de droit doit naturellement être traité à court et à long termes. Les solutions que le gouvernement s’emploie à trouver relèvent du court terme. En revanche, les réformes préconisées s’inscrivent dans le long terme.

En conclusion de ce propos, il convient de souligner qu’en invitant le peuple burkinabè à procéder à des réformes politiques et institutionnelles, le Président nous donne ainsi l’occasion d’épargner notre pays d’une révolution politique qui, par essence, est une révolution inachevée.

Elle est inachevée car débouchant rarement sur une révolution sociale. Et parce qu’elle est inachevée, elle peut être pernicieuse pour la société, c’est-à-dire qu’elle est susceptible de la déstabiliser sans être sûre de la « ré-stabiliser », même à long terme.

Dans le meilleur des cas, une révolution politique aboutit simplement à des réformes. Alors, pour éviter de perdre du temps, œuvrons à inscrire les réformes politiques, économiques et sociales dans la permanence au Pays des hommes intègres.

Mahama Sawadogo
Député

L’Observateur Paalga

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