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Affaires Justin Zongo : Rencontre d’information entre gouvernement et étudiants

Publié le lundi 28 mars 2011 à 03h37min

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La procédure judiciaire enclenchée par les 4 juges d’instruction chargés de l’affaire Justin Zongo et des événements de Kindi de Poa et de Koudougou, avance bien. Les universités publiques du Burkina seront rouvertes demain mardi. Telles sont les principales informations fournies aux étudiants par le gouvernement lors de leur rencontre le vendredi 25 mars dernier.

Ainsi donc c’était une matinée de négociations ce vendredi 25 mars 2011 au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD), puisqu’après les commerçants à 9h, ce fut au tour des étudiants de rencontrer le gouvernement à 11h.

Face aux représentants des associations et syndicats d’étudiants, le MATD, Jerôme Bougouma, et son homologue des Enseignements secondaire et supérieur (MESS), le Pr Joseph Paré.

Le ministre Bougouma a, d’entrée de jeu, indiqué les deux points principaux de leur rencontre, à savoir la situation de la procédure judiciaire enclenchée après les manifestations consécutives au décès de l’élève Justin Zongo et la réouverture des universités publiques : « Sur la base de l’instruction judiciaire du dossier Justin Zongo, un juge d’instruction, en l’occurrence le doyen des juges d’instruction, a été nommé.

Il a entendu les parents du défunt et les deux policiers présumés coupables, qui ont été inculpés pour coups mortels et sont détenus à la Maison d’arrêt et de connexion de Ouagadougou. Trois (3) juges d’instruction ont également nommés pour enquêter sur les événements de Kindi, de Poa et de Koudougou.

Le dossier Justin Zongo a été isolé pour être traité avec célérité. La procédure judiciaire a été délocalisée, et des moyens conséquents ont été mis à la disposition des juges d’instruction pour plus de célérité. En ce qui concerne les interpellations dans le cadre de l’information judiciaire des troubles survenus lors des manifestations d’étudiants, toutes les personnes interpellées sont aujourd’hui libres ».

La parole a été ensuite donnée aux étudiants. Le premier à la prendre est le président de la section ouagalaise de l’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB), Mahamadi Fayama.

Tout en marquant son “accord” avec les dispositions prises par le gouvernement, le premier responsable de la section ANEB de Ouaga a insisté sur leurs revendications, notamment le départ “pur et simple” des policiers de l’université de Ouagadougou et la relecture des textes liberticides sur les franchises universitaires avec une extension aux scolaires afin d’éviter qu’un policier puisse aller dans les salles de classe arrêter un élève.

Un autre étudiant, membre de l’Union générale des étudiants du Burkina (UGEB), a traduit sa désapprobation du fait que son camarade de l’ANEB se soit dit d’accord avec les dispositions du gouvernement : « Nous ne sommes pas là à notre propre compte ; nous sommes des représentants, et il appartient à la base, à qui nous allons rendre compte, d’apprécier les propositions ».

Il s’inquiéta ensuite de la présence des hommes de médias dans la salle : « La lettre d’invitation que nous avons reçue précise qu’il s’agit là d’une rencontre d’information. Il faut dire que, depuis la marche réprimée de l’ANEB, c’est la première rencontre que nous avons avec le gouvernement ; ce qui veut dire que des propositions n’ont jamais été faites auparavant.

On n’a jamais discuté ni arrêté quelque chose de consensuel. J’exprime donc mon inquiétude quant au fait que la presse assiste à nos échanges, vu le traitement qui peut en être fait ». Aussitôt après, le MATD a poliment congédié des journalistes alors qu’il était 11h 42.

Après 40 mn d’attente dans le couloir, l’on croit à la fin des échanges lorsque les deux ministres sortent de la salle. Fausse alerte, ce n’est qu’une pause due au départ du MESS. Le ministre Jerôme Traoré de la Justice lui succède 5 mn après dans la salle.

C’est reparti pour un tour suffisamment long pour que nos fassions le pied de grue dans les couloirs du MATD. La délivrance des gratte-papiers n’interviendra qu’à 13h 06. Refusant de s’adresser à la presse, les représentant de l’ANEB s’en vont pendant que le ministre Jérôme Bougouma résume les conclusions de leurs travaux : “Nous avons décidé de mettre en place, ensemble, un dispositif de suivi de l’instruction du dossier Justin Zongo”.

“Pour ce qui est de l’ouverture des universités publiques, la balle est dans le camp du gouvernement. Nous nous sommes engagés à prendre toutes les dispositions pour que le restaurant universitaire et les œuvres universitaires soient ouverts rapidement mais aussi que les bourses et FONER soient payés assez rapidement pour mettre les étudiants dans de bonnes conditions pour terminer l’année académique”.

Le ministre de la Justice a tenu à souligner que la procédure judiciaire avançait bien : “Il faut savoir que l’information est ouverte contre X. Les juges d’instruction vont rassembler le maximum d’informations et de preuves pour identifier les coupables. Alors s’en suivront l’inculpation de ces intéressé et leur placement sous mandat de dépôt”.

Le président du comité exécutif de l’Union nationale des étudiants du Faso (UNEF), Adama Bélemkoabga, lui, a bien livré ses impressions à la presse, notamment sur l’ouverture des temples du savoir : “C’est eux qui ont décidé de les fermer, c’est à eux de les rouvrir.

La fermeture des universités est une décision unilatérale du gouvernement, que nous avons jugée très sévère et condamnée. Dès qu’il y a un problème, le gouvernement décide de fermer l’université. Pour nous, il faut mettre en place un comité pour des réflexions en vue d’une sortie de crise au lieu d’aller chaque fois à des mesures très répressives”.

Les étudiants vont-ils reprendre les cours à l’ouverture des amphithéâtres ou vont-ils continuer leurs manifestations ? Réponse du président de l’UNEF : “La base va statuer à partir d’une assemblée générale, et les camarades vont décider de ce qu’il y a lieu de faire”.

Hyacinthe Sanou

L’Observateur Paaga

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Vos commentaires

  • Le 28 mars 2011 à 13:18, par Le Burkinabé En réponse à : Affaires Justin Zongo : Rencontre d’information entre gouvernement et étudiants

    Jamais tard pour bien faire.Cette rencontre devait se tenir bien avant. Nos autorités doivent comprendre, quand il s’agit d’élèves et étudiants, qu’ils ont affaire à des gens qui ont des facultés assez poussées et tenter toujours le consensus. tant qu’un gouvernement n’a pas ces élites avec lui, il ne pourra jamais gouverner avec sérénité.
    Si je peux me permettre, la décision de fermer les universités ne visent rien d’autre que faire du mal aux étudiants sinon pourquoi suspendre aussi les services sociaux sachant que les étudiants sont la plupart dans le dénuement quasi total ? Très facilement certains peuvent se reconvertir à des métiers peu honorables et vous savez que c’est un milieu ou la prostitution est souvent un palliatif !
    Depuis la nuit des temps c’est la même sanction : fermeture, rouverture et ça n’a jamais porté fruit mais vous persistez dedans. Han ! Ayez le courage d’affronter les problèmes messieurs du gouvernement et trouvez des solutions appropriées. Ils vous ont demandé d’améliorer leurs conditions d’étude et vous avez érigé une muraille en béton pour étoufer leurs légitimes révendications et vous voulez qu’ils vous laissent en paix. Vous aussi ! Finalement je me demande qui est là pour qui ? Est ce le peuple pour les dirigeants ou les dirigeants pour le peuple ?

    • Le 28 mars 2011 à 14:08, par Lwanga En réponse à : Affaires Justin Zongo : Rencontre d’information entre gouvernement et étudiants

      Sincèrement il faut trouver une solution pour que PLUS JAMAIS LE GOURVERNEMENT DECIDE DE FERMER L’UNIVERSITE ET LES OEUVRES UNIVERSITAIRES DE FACON ARBITRAIRE en cas de problème. Il s’agit là de personne avec qui on peut parlementer et non avec des "muscles armés".
      Cher Gouvernement changer votre façon de voir les choses car vous étiez tous des enfants de pauvres devenus hyper riche sans explication mais c’est votre chance à vous(car vous profitez pour vous enrichir et c’est normal car c’est ce que chacun ferait à votre place) donc il ne faut pas empécher les autres d’avancer surtout intellectuellement.
      C’est votre devoir de protéger ce temple du savoir voire toute la population. la population n’est pas là pour vous servir mais vous êtes nommé pour les servir.

      • Le 28 mars 2011 à 20:37 En réponse à : Affaires Justin Zongo : Rencontre d’information entre gouvernement et étudiants

        "car vous profitez pour vous enrichir et c’est normal car c’est ce que chacun ferait à votre place" !!! cher internautes, évitons de dire des choses pareilles. "c’est normal". vous trouvez ça normal ? on peut ne pas vouloir ou pouvoir lutter contre quelque chose de mauvais,monstrueuse ; mais de grâce ne l’encourageons pas.
        "c’est ce que chacun ferait à votre place" : vous pensez vraiment ? Pour l’amour de DIEU il faut se ôter des idées pareilles. et surtout arrêtez d’inculquer cela à vos camarades ? ne soyons pas comme es derniers. soyons patriotes et soyons prêt à nous barrte pour les génératons à venir.
        quand à la quatrième republique, arrêtez de jouer aux "machiavelistes : prêt à tout pour conserver le pouvoir" ? faites face à la réalité. ça ne sert à rien de la fuir car elle finira vous rattrapé. ayez le courage et l’honnetete de traitez les choses comme cela se doit. arrêtez de jouer avec l’avenir de nos enfants, de nos frères et soeurs. arrêtez d’encourager l’impunité. s’il vous plait, quel exemple donnez vous aux generations futures si aujourd’hui ce sont vos enfants même qui vous corrigent.

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