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Peine de mort au Burkina Faso : La dernière exécution date de 1988

Publié le lundi 21 mars 2011 à 00h54min

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Comme tous les mois, le club ciné droit libre a apporté un plus dans la lutte pour la promotion des droits humains. A travers la projection du film : les derniers mots de France Newton de Réné Gifer Thomas suivie de débats sur la peine de mort animés par les substituts du procureur maître Flore Djiguimdé et maître Fissouonté Hien. C’était le jeudi 17 mars 2011 à l’Institut français de Bobo-Dioulasso.

Accusé d’avoir tué ses propres filles (au nombre de deux), France Newton, cette jeune dame américaine est interpellée et entendue devant les autorités compétentes du pays de l’Oncle Sam. Après jugement, le verdict rendu est celui de la peine capitale, c’est-à-dire la peine de mort ou encore la peine maximale qui est prononcée par la chambre criminelle de la cour d’appel. Quelque temps passé entre quatre murs, France Newton sera exécuté. Vingt ans après, l’on se rendra compte qu’elle était innocente. Alors que plus rien ne pouvait la faire revenir sur terre.

Entraînant ainsi le remord de toutes les personnes qui l’ont accusée à tort. Malgré cet exemple, et la lutte incessante des organismes internationaux, la loi portant sur la peine de mort demeure toujours. Elle n’est toujours pas abolie. Sauf dans quelques pays européens. Au Burkina Faso, elle existe bien et des personnes en sont condamnées. Par exemple, à Bobo-Dioulasso, ils sont trois détenus à la maison d’arrêt et de correction qui méditent sur leur sort.

Pourquoi cette loi ?

Selon le substitut Hien, il faut d’abord comprendre l’idéologie qui sous-tend la peine de mort et les arguments avancés pour son abolition. En effet, l’application de la peine de mort vise un effet dissuasif. Elle a un impact sur la vie de la société, parce qu’aux dires du maître, elle permet de baisser les criminalités. « La peine de mort élimine le mal à partir de la source », indique-t-il. Il faut également souligner que cette loi demeure toujours parce qu’elle constitue un moyen de lutte contre le terrorisme qui suscite la peur dans la société. Mais force est de constater que cette application a tendance à accroître le terrorisme.

La prononciation de la dite peine serait maintenant comme une sorte de publicité et d’encouragement du terrorisme. Or, poursuit-il, il y a des gens qui sont nés délinquants et rien ne peut les faire changer. Il faut donc se débarrasser d’eux à travers cette sanction.

Comment est-elle exécutée ?

L’exécution de la peine de mort diffère selon les sociétés. On note entre autres, la dislocation des membres, l’écartèlement, le bûcher, la mutilation, la pendaison, la chaise électrique, le bouage… Au Burkina Faso elle est appliquée par fusillade en un lieu désigné par le ministère de la justice. Elle se fait devant le procureur général, le régisseur, un médecin, un ministre du culte (un religieux)…Elle ne se fait ni le dimanche, ni un jour de fête. Pour les femmes, selon maître Flore Gjuiguimdé, elle ne se fait jamais si elles attendent un enfant. « Si la suppliciée est enceinte, on entendra qu’elle accouche et assiste l’enfant jusqu’au sevrage avant de l’exécuter », explique-t-elle.

Il faut aussi indiquer que le corps du supplicié n’a droit à aucun honneur posthume. Un mineur qui agira par discernement est passible à la peine maximale. Les crimes par ailleurs passibles à la peine capitale sont entre autres les parricides, l’empoisonnement, l’assassinat… Notons qu’au Burkina Faso, aucune femme n’a encore été condamnée à ce sévère châtiment de la chambre criminelle de la cour d’ appel.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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