C’est une équipe asfasienne physiquement diminuée par la fatigue accumulée lors du voyage qui s’est présentée devant l’Entente sportive de Sétif (ESS) sous une température de 6 degré. Le voyage de l’ASFA-Y fut, en effet, des plus difficiles. Partie de Ouaga le vendredi 18 mars à 3 heures du matin après que le vol de la compagnie Air Algérie de la veille fut annulée, la délégation burkinabé arrive à Alger à 6h45 minutes. Après un repos dans un hôtel de la place, elle est à nouveau convoquée à l’aéroport dans l’après midi pour un décollage prévu pour 17h45 (heure local) en direction de Constantine.

Le vol dure 45 minutes. Les formalités sont rapidement faites et voilà la délégation burkinabé embarquée dans un car pour Sétif (localité située à 130 km de Constantine). Le car quitte l’aéroport mais s’arrête. On nous fait comprendre qu’il faut attendre un renfort de sécurité avant de prendre la route. Cette attente dure 35 minutes. Le renfort arrive et le voyage peut reprendre. C’est à 21h15 que le car s’immobilise devant l’hôtel Zidane ce même vendredi 18 mars. Le lendemain samedi l’équipe prendra contact avec la pelouse du stade du 8 mai 1945 à 10h locales. C’est donc une équipe fatiguée qui débute la partie.

Michel Kigoma, l’entraîneur des asfasiens conscient de la méforme de ses garçons choisit de jouer avec 4 défenseurs, 5 milieux et un seul en pointe. En face, c’est l’option offensive qui est de mise. L’entraîneur Francesco Dellacasa joue avec 3 défenseurs, 5 milieux et 2 attaquants. Dès l’entame du match, les noir et blanc de Sétif mettent la pression sur leur adversaire. La défense bien tenue par Assamy Ouédraogo et ses camarades tient le coup. Ils n’ont pas droit à l’erreur avec un arbitre marocain prêt à sortir un carton au moindre contact. Les Burkinabé peinent à rentrer dans le match mais se défendent bien.

Les sétifiens sont mordants d’entrée et à la 8e minute, sur un coup franc à l’entrée de la surface de réparation, le tir de Lemouchia ne laisse aucune chance au portier Ibrahim Sakandé. A 1-0 l’on croyait que l’addition sera salée. Mais les garçons du président Emmanuel Traoré tiennent le coup. Ils sont très agressifs dans leur jeu. Malheureusement pour eux, l’arbitre voyait plutôt une agression sur le l’homme. Les asfasiens accumulent les cartons. L’irréparable se produit à la 41e minute lorsque Gabriel Kaboré se voit octroyer un 2e carton jaune. Il est expulsé. La tâche, qui n’était guère facile, s’annonce davantage difficile. La mi-temps intervient sur cette courte avance de 1-0 pour les locaux.

Il convient de noter que l’ASFA-Y a souvent pris à défaut la défense adverse, mais le seul attaquant Abasse Bundu était chaque fois sifflé en position avancée. En 45 minutes, chaque défenseur de l’ASFA-Y a eu 1 carton jaune sauf Gabriel qui en a pris 2. Le seul non averti de cette défense, Ibrahim Sankandé a eu le sien à la 2e période.

Le match de Sakandé

La 2e mi-temps débute mal pour les visiteurs. Réduit à 10, l’entraîneur Kigoma ne change pas son dispositif. Il joue désormais avec 3 défenseurs. Ce n’était vraiment pas la peine d’envoyer un autre défenseur à ce boucher de El Harrach l’arbitre marocain de la partie. Dès l’entame de cette 2e période, l’ESS combine bien avec au départ et à l’arrivée le virevoltant Hadj Issa pour le second but des Algériens. Dès lors l’ASFA-Y est mise sous pression. Les attaques se succèdent sans résultat pour les locaux car dans les buts, il y avait un certain Ibrahim Sakandé qui a livré un très grand match et qui aura sauvé son équipe d’un déluge certain.

Et ce match héroïque lui a valu un carton jaune car l’arbitre a estimé qu’il perdait du temps. On a vu une équipe asfasienne solidaire en défense avec des garçons comme Assamy Ouédraogo, le capitaine Aly Zoungrana, Issa Gouo et le portier Sakandé qui ont fait un match propre. A chaque descente des Algériens, toute l’équipe se regroupe pour apporter le soutien nécessaire à la défense. Aussi l’entrée de Ishola Washiyou à la place de Usman Abubacar permet de stabiliser le milieu de terrain. Isolé en attaque, Bundu Abasse est remplacé par Ocansey Mandela qui permet de fixer les deux défenseurs algériens à leur poste. L’ESS tente le tout pour le tout. L’ASFA-Y plie tel un roseau mais ne rompt pas. Après 4 minutes de temps additionnel, l’arbitre finit par mettre fin à la partie.

Le match retour dans deux semaines s’annonce difficile mais la qualification n’est pas impossible. Il suffira à l’entraîneur Michel Kigoma d’apporter quelques corrections pour battre cette équipe de Sétif qui n’a véritablement pas été impressionnante. Sur tout le long de notre parcours pour atteindre Sétif, les Algériens très connaisseurs du football n’ont pas manqué de vanter les mérites de Djabou. Mais ce dernier était effacé durant toute la rencontre. L’ASFA-Y a certes perdu une bataille, mais pas la guerre.

Ibrahim BAYILI

L’Express du Faso