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FERMETURE DES UNIVERSITES PUBLIQUES : L’ANEB appelle les étudiants à la solidarité et à la résistance

Publié le lundi 21 mars 2011 à 00h26min

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L’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB), à travers la déclaration ci-dessous, dénonce la répression de la manifestation pacifique qu’elle avait organisée le 11 mars dernier et appelle les étudiants à la solidarité et à la résistance.

Camarades étudiantes et étudiants, Le vendredi 11 mars 2011, les élèves et étudiants de la ville de Ouagadougou se sont mobilisés autour de l’ANEB pour une marche-meeting pacifique qui s’est terminée par une course-poursuite entre manifestants et forces dites de l’ordre. Comme le président de l’ANEB l’a dit au début de la marche, l’objectif était de :
- protester contre les comportements des autorités et des forces dites de l’ordre ;
- réclamer la vérité et la justice sur les tueries d’élèves et étudiants dans la région du Centre-Ouest ;
- remettre une lettre de protestation au Directeur général de la Police nationale.

Que s’est-il réellement passé ? Comme à l’accoutumée, en lieu et place du respect de la liberté de manifester, pourtant garantie par la Constitution, les autorités de la IVe République ont décidé de réprimer la marche en faisant bloquer l’itinéraire à partir du rond-point "Place de la femme pour la paix". C’est ainsi que pour empêcher les élèves et étudiants d’emprunter l’itinéraire prévu par l’ANEB, des gaz lacrymogènes et des tirs à balles en plomb ont été la réponse donnée aux préoccupations des élèves et étudiants. Cette répression s’est soldée par au moins quatorze (14) blessés et des arrestations dont il est difficile aujourd’hui de donner un chiffre exact avec le refus des commissariats et gendarmeries de communiquer malgré la démarche du Comité MBDHP de l’UO. De ce fait, l’ANEB :
- souhaite un prompt rétablissement aux blessés ;
- félicite les élèves et étudiants pour la maturité, le courage et la détermination dont ils ont fait preuve face aux forces dites de l’ordre ;
- réaffirme le caractère pacifique de la marche. En effet, malgré la grande mobilisation des élèves et étudiants et la répression dont ils ont été victimes, aucune casse ou pillage venant des manifestants n’a été enregistrée.

Il suffit de faire un tour dans les lieux où élèves et étudiants ont fait face à la furie répressive du pouvoir de la IVe République pour s’en convaincre. Même pas un feu tricolore n’a été touché. Preuve que les manifestants sont sortis pour que la lumière soit faite sur les tueries du Centre-Ouest.

Camarades étudiantes et étudiants ; Suite à la programmation d’un meeting le 15 mars 2011, le gouvernement de Tertius Zongo dans sa logique répressive s’est empressé de prendre des mesures disproportionnées, à savoir :
- la fermeture des universités de Ouagadougou et de Ouaga II et établissements scolaires ;
- la suspension des œuvres universitaires (fermeture des restaurants universitaires, la fermeture des cités universitaires,…) ;
- la suspension des allocations sociales ;
- etc. Sur le terrain ce 15 mars 2011, on a pu constater la présence active des forces dites de l’ordre (CRS, RSP…) et également la milice de Monsieur Simon Compaoré armée de gourdins et se comportant en véritables loubards. Les mêmes forces dites de l’ordre ont effectué des descentes musclées dans la nuit du 14 au 15 mars 2011 dans les cités universitaires de Ouagadougou pour déloger les résidents. Toutes ces mesures et provocations comme pour punir les étudiants pour s’être mobilisés au sein de l’ANEB pour demander la vérité et la justice sur les tueries de la région du Centre-Ouest.

Ces mesures nous rappellent celles prises en 2008 à l’UO suite à la répression sanglante du 17 juin de la même année par les autorités croyant porter un coup à la mobilisation et liquider l’ANEB. En 2009, c’était le tour des étudiants de l’Université de Koudougou (UK) et en 2010 l’Université polytechnique de Bobo (UPB) fut, à son tour, servie par les mêmes mesures.

Face à cette situation, l’ANEB :
- rappelle aux autorités que les œuvres sociales dont bénéficient les étudiants émanent de l’argent du contribuable burkinabè ;
- informe les élèves et étudiants qu’elle organise une conférence de presse le jeudi 17 mars 2011 à 16 heures au siège du CODE pour relever les mensonges débités ces temps-ci par les thuriféraires du pouvoir de la IVe République. Aussi, l’ANEB exige :
- l’arrêt immédiat des assassins d’élèves et étudiants et leur châtiment à la hauteur de leur forfait ;
- la vérité et la justice pour l’élève Justin Zongo et de toutes les victimes qui ont été fauchées par les balles assassines des forces dites de l’ordre ;
- la réouverture des universités de Ouagadougou et le rétablissement sans conditions des œuvres universitaires ;
- le départ des Services de sécurité universitaires (SSU) du campus ;
- la relecture des franchises universitaires et la garantie des franchises scolaires ;
- etc. D’ores et déjà, l’ANEB appelle les étudiants à la solidarité et à la résistance. Solidarité signifie que tout(e) étudiant(e) doit venir en aide à un(e) autre en difficulté (logement, restauration…). Résistance veut dire que des initiatives doivent être prises pour un refus catégorique des mesures inexplicables. Restez mobilisés et à l’écoute de tout mot d’ordre du Comité exécutif. Enfin, l’ANEB appelle à la mobilisation pour le grand-meeting organisé par la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) pour ce samedi 19 mars 2011 à 7 heures à la Bourse du travail.

Non aux mensonges des autorités ! Non à la répression ! Pour la vérité et la justice, en avant ! Pain et liberté pour le peuple !

Ouagadougou, le 16 mars 2011

Le Comité exécutif

Le Pays

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