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Evénements de Koudougou : Sauvons les meubles

Publié le jeudi 17 mars 2011 à 00h24min

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Face aux différentes manifestations scolaires et estudiantines qui se propagent chaque jour à travers le pays, il y a lieu de lancer la réflexion afin que la fièvre retombe sur notre pays. Mais comment ? Voilà l’équation à plusieurs inconnues.

Le Burkina Faso est un pays pauvre qui rêve d’émergence mais, si nous n’y prenons garde, nous risquons de nous réveiller submergés de problèmes. Les révoltes consécutives à la mort de l’élève Justin Zongo qui secouent notre pays à travers les marches et casses des élèves et étudiants sont des symptômes à prendre au sérieux au nom de la stabilité. Au-delà des discours et des conférences de presse, il faut poser des actes forts et concrets pour faire la lumière sur cette affaire qui choque tout le monde, à commencer par les gouvernants.
Même s’il faut reconnaître que cette crise a été mal gérée, à ses débuts, par les responsables à Koudougou.

Si bien que les autorités au niveau central n’ont pas pris la pleine mesure de la situation. D’où les déclarations malencontreuses sur la cause du décès de Justin Zongo. Ce qui a heurté et révulsé, non seulement les parents et amis de la famille du défunt, mais l’ensemble de nos concitoyens ; entraînant ce qui n’aurait jamais dû arriver ; destruction de biens publics et privés Sinon, comment comprendre qu’une banale altercation entre deux élèves puisse avoir une répercussion d’une telle ampleur au plan national. Les responsables de l’établissement scolaire, la police surtout, le parquet, les services du gouvernorat, les services de santé ont tous failli. Nul ne le nie aujourd’hui. Mais voilà, pour cela, le pays est sans dessus dessous. Aujourd’hui, les étudiants des universités publiques ne savent pas si leur année académique pourra être validée. Puisqu’on ne sait pas quand ils retourneront sur leurs campus.

Attention au débordement

Suite au décès de Justin Zongo , le choc parti de Koudougou a atteint les confins du Burkina. Des pertes en vies humaines s’en sont suivies avec des dégâts matériels importants notamment à Ouahigouya. Elèves et étudiants étant remontés contre l’autorité de l’Etat, le gouvernement a dû prendre des mesures conservatoires aux fins de ramener la sérénité dans les esprits, et les coeurs. En mettant de façon anticipée les élèves du primaire et du secondaire en congés, et en remettant les étudiants des universités publiques à leurs parent. Cela suffira-t-il ? Il faut l’espérer, dans l’intérêt supérieur de la nation et celui particulier des élèves et étudiants qui préparent leur avenir. Car une année perdue n’est jamais récupérée.

Même si l’explication de la longue procédure criminelle livrée par le ministre Jérôme Traoré, ne convient pas aux scolaires, il est de notre devoir de leur dire que si justice doit être faite, et nous y croyons, elle doit être faite selon le droit. Et non selon la raison du plus fort. C’est d’ailleurs, à notre entendement, ce principe que défendent tous ceux qui sont affligés par la mort du jeune Zongo. Pour la mémoire de Justin arraché dans la fleur de l’âge, faisons violence sur nous-mêmes malgré la douleur, pour éviter les débordements. Permettons à la justice de travailler dans la sérénité et nous rendre son verdict. Après, on verra !

L’élève d’aujourd’hui, le dirigeant de demain

Il faudrait que les parents fassent comprendre à leurs enfants que tous les dégâts qu’ils causent sont contre eux-mêmes. Quant à l’Etat, il lui faut administrer des remèdes forts et définitifs. C’est pourquoi la fermeture des classes ne devrait pas consister en une simple fuite en avant mais être une occasion de reculer pour mieux sauter. Ce moment doit être mis à profit pour des responsables politiques et administratifs de tous bords. L’heure est grave. Et nous devons conjuguer nos efforts.

Comme l’a bien fait un gendarme de Ouahigouya, il faut faire comprendre à la jeunesse qu’elle est l’avenir du pays et qu’elle ne doit pas hériter d’une terre brûlée par le feu de la haine et de la vengeance. Certainement qu’au-delà de l’affaire Justin Zongo, la jeunesse veut une meilleure répartition des richesses, d’une justice plus juste et transparente, des forces de l’ordre qui respectent la vie humaine. Certainement qu’après ces événements, on aura une autre façon de gérer les problèmes, d’écouter les faibles et de savoir que lorsqu’on travaille dans un service, on est en plein dans le sacerdoce de servir l’Etat et la communauté de destin des citoyens du Burkina Faso.

Augustin KABORE

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 17 mars 2011 à 00:58, par yara En réponse à : Evénements de Koudougou : Sauvons les meubles

    Bien dit et belle analyse,car l’ignorance est notre fort dans ce pays ,elle est à la base des casses et de la non reconnaissance de ce qui est avec nous et de ce qui n’est pas,.Pourvu qu’ils comprennent et ça sera mieux pour tout le monde.

    • Le 17 mars 2011 à 01:43 En réponse à : Evénements de Koudougou : Sauvons les meubles

      L :’ ignorance est aussi a la base de la barbarie et du manque de respect pour la vie humaine des corps habilles. Il faut toujours voir des 2 cotes et surtout ne pas isoler les effets qui n’arrivent que par les causes. Ou du moins, si vous voulez vraiment dire la verite qui sauve.

  • Le 17 mars 2011 à 08:37, par sako En réponse à : Evénements de Koudougou : Sauvons les meubles

    JE SUIS D’ACCORD AVEC VOTRE ANALYSE. MAIS IL FAUT LE DIRE : IL Y A TROP DE DOSSIERS PENDANTS TROP DE CRIMES RESTES IMPUNIS. D’OU LE MANQUE DE CONFIANCE. IL FAUT QUE LES GOUVERNANTS TRAVAILLENT A LA RETABLIR.

  • Le 17 mars 2011 à 09:59 En réponse à : Evénements de Koudougou : Sauvons les meubles

    "vérité, justice et liberté" voici des acquis qui ne se donnent pas, mais qui s’arrache, leur prix sont si elévés qu’on les obtient pas se comportant en enfant de coeur. la grogne sociale doit l’emporter sur la balance pour espérer tendre vers ces valeurs. Car un gain d’un coté est une perte de l’autre, qu’on le veuille ou pas plus de vérité de justice et de liberté équivalent à moins de détournement, d’arrogance et d’opulence chez les dirigeants. Félicitons les jeunes assistons les à organiser de façon responsable et populaire la notre lutte, si elle échoue c’est nous qui aurions échoué. un pouvoir non inquiété conduit à la mégalomanie et à la tyrannie.

    • Le 17 mars 2011 à 12:54 En réponse à : Evénements de Koudougou : Sauvons les meubles

      Mon ami !
      Tes gros mots-là ne servent à rien. Jouons tous balle à terre. Ce pays nous appartient tous et sache que nul ne viendra le bâtir à notre place. "Vérité, justice et liberté", certes mais dans le respect strict des règles de l’art. Oeuvre de tant de jours en un jour détruit par des prétendus intellectuels, futurs gendarmes, policiers,et même dirigeants un jour. Rappelez-vous ! Quand vous étiez étudiants, vous avez mis votre pays 20 ans en arrière.
      A bon entendeur, salut

  • Le 17 mars 2011 à 12:40, par toma En réponse à : Evénements de Koudougou : Sauvons les meubles

    L’heure est grave ,avec le peuple victoire !

  • Le 17 mars 2011 à 17:48 En réponse à : Evénements de Koudougou : Sauvons les meubles

    On ne résout pas un problème de justice et de vérité en fermant des universités. C’est seulement en disant le droit au peuple, au moins pour une fois, que vous arriverez à freiner cette vague de manifestations. A l’ouverture des classes, le problème sera toujours posé et il faudra y trouver une solution. L’impunité, c’est finit ça ! c’est vraiment fini. Celui qui ne l’a pas encore compris ou n’y croit toujours pas l’apprendra à ses dépens.

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