Comme d’autres pays africains, le Burkina Faso est aussi un habitué du Tour international du Cameroun. Cette année, sa participation a été fructueuse et c’est une belle performance que les poulains de Karim Yaméogo viennent de réaliser. On attendait Rasmané Ouédraogo, l’autre coureur que les Camerounais redoutaient pour l’avoir vu à l’œuvre dans plusieurs épreuves du continent africain.

Mais c’est le jeune Oumarou Minoungou, âgé de 22 ans, qui a déjoué les pronostics pour être au sommet de la gloire. Tout est parti de la première étape au cours de laquelle il a tenu la route pour être le premier porteur du maillot jaune.

Les Burkinabè, comme pour prouver qu’ils ne sont pas partis en villégiature, ont fait « 1, 2, 3,4 », un jargon bien connu dans le milieu du vélo. Oumarou, ce jour-là, était suivi de trois de ses équipiers : Harouna Ilboudo, Hamidou Yaméogo et Rasmané Ouédraogo. A l’arrivée à Maroua après une distance de 140 km, le public n’a vu que les Etalons qui ont surclassé les autres concurrents.

Le maillot de leader acquis d’entrée, il fallait maintenant s’organiser pour ne pas le perdre surtout que le Camerounais Martienien Tega était bien placé au général. Lors de la 8e édition en 2010, les Etalons avaient posé leurs sabots sur le maillot jaune jusqu’à la quatrième étape. Qu’en sera-t-il pour cette 9e édition ? N’écoutant que leur courage et déterminés à aller jusqu’au bout, les nôtres vont s’accrocher et se payer même le luxe d’être dans les bons coups.

Au classement individuel au temps, ils n’ont pas lâché prise. Le dimanche 6 mars, jour de repos avant la dernière étape, Oumarou Minoungou tient le bon bout. Pour l’étape de prestige, les Camerounais promettent de faire tomber sa tunique. Mais le leader, bien encadré par ses camarades, résiste sur le parcours aux attaques des Lions Indomptables et termine la compétition en beauté.

En plus du maillot jaune, le vert est sa propriété. Meilleur du premier des Africains et meilleur jeune du Tour, Oumarou Minoungou a fait étalage de sa classe naissante. C’est sa deuxième participation au Tour du Cameroun où il vient d’inscrire son nom au palmarès.

Hier mardi 8 mars, c’est à bord d’un appareil d’Ethiopian Airways que les Etalons sont arrivés vers 14 h 30 à l’aéroport international de Ouagadougou où ils ont été accueillis par des membres de la Fédération burkinabè de cyclisme (FBC) avec à leur tête le président Alassane D. Ouangrawa. Sortis du salon d’honneur, ils ont été ovationnés par les supporters de l’UNSE avant de prendre un car pour se rendre au bureau du président Ouangrawa sis à la zone Zaca.

Un rafraîchissement a été offert aux coureurs et à cette occasion, les félicitations et les encouragements n’ont pas manqué. On n’avait d’yeux que pour le vainqueur du Tour du Cameroun. Selon lui, c’est à partir de la 4e étape qu’il a cru qu’il pouvait gagner l’épreuve. Ses coéquipiers, a-t-il dit, ont fait preuve de solidarité tout au long des étapes et cela l’a motivé à poursuivre sur sa lancée.

Il est très heureux de sortir victorieux et cela, grâce à une bonne préparation. C’est dans la gaieté que la petite cérémonie a pris fin en attendant d’aller présenter les différents trophées et maillots au patron du ministère des Sports et des Loisirs, Jean-Pierre Palm. Comme les Etalons cadets au Rwanda, les cyclistes ont aussi fait honneur au pays et on espère qu’ils seront récompensés pour le travail accompli au Cameroun.

Justin Daboné

L’Observateur Paalga