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Alphabétisation des femmes : Un engagement sûr pour un développement endogène

Publié le vendredi 24 septembre 2004 à 05h30min

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Depuis la tenue de la Conférence de Jomtien (Thaïlande) en 1996, la communauté internationale se mobilise pour placer l’éducation au cœur des politiques de développement. Le Sommet mondial sur le développement social (Copenhague, 1995) s’inscrit dans cette dynamique et invite les décideurs nationaux ainsi que les coopérations bilatérale et multilatérale à s’investir davantage pour éliminer l’analphabétisme en mettant l’accent sur la réduction des disparités entre les hommes et les femmes.

L’alphabétisation des femmes n’est plus seulement une question d’équité mais un enjeu stratégique incontournable dans la formulation des options de développement.

C’est pourquoi, cette question fait de nos jours l’objet de prise de conscience grandissante marquée par des engagements internationaux avec des répercussions au niveau des différents pays. Le monde entier s’accorde en effet, sur la légitimité de prendre des initiatives visant à :

- assurer l’accès des jeunes filles et des femmes à une éducation fonctionnelle de qualité répondant aux besoins des intéressées ;

- prendre en compte la problématique du "genre" afin de favoriser l’alphabétisation du plus
grand nombre de femmes et l’amélioration de l’accès des filles à tous les niveaux du système éducatif.

Tandis que les Nations unies s’attellent à la promotion du droit des femmes à l’éducation à travers le lancement de la deuxième décade en 2003 de l’alphabétisation, l’Etat burkinabè multiplie les opportunités d’instauration d’un cadre porteur d’élans, d’appui aux activités d’alphabétisation des femmes qui représentent plus de 52% des forces de production du pays.
Les actions en leur faveur sont visibles. Elles révèlent ;

- un soutien politique fort au programme d’alphabétisation des femmes et de développement, de leurs unités économiques avec la création du ministère de la Promotion de la femme en 1997, la mise en place du Fonds d’appui aux activités rémunératrices des femmes (FAARF), l’adoption du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP, 2000) qui accorde davantage d’importance à la formation des femmes, la création du Fonds pour l’alphabétisation et l’éducation non formelle (FONAENF, mars 2002) dont l’un des principes majeurs est le recrutement au moins à égalité entre les femmes et les hommes ;

- une mobilisation sociale accrue pour l’alphabétisation des femmes avec par exemple,
45 700 femmes promues à l’issue de l’alphabétisation initiale en 2003 contre 30 909
en 2002, soit un taux d’accroissement de 47,85% ;

- la diversification des sources de financement des programmes d’alphabétisation des femmes (Banque africaine de développement, FONAENF, initiatives des opérateurs en éducation non formelle, associations féminines, secteur privé, etc.)

L’alphabétisation des femmes : une question de qualité

La prise en charge de l’alphabétisation / formation par les structures compétentes apparaît comme une nécessité pour accélérer l’autonomisation des femmes burkinabè. Elle est de ce fait, un tremplin pour le développement intégral de la personnalité féminine, un moyen de libération de celles qui nourrissent et portent le monde.

Les notions d’équité et de qualité interviennent ici comme une alternative à la mise en œuvre des plans de formation de celles-ci, de manière à les rendre aptes à façonner le changement local par une action globale intégrant les valeurs culturelles de la stabilité communautaire et les facteurs de génération du renouveau socio-économique. Le développement des programmes d’alphabétisation, axé sur la réduction de la pauvreté reste cependant tributaire de la capacité du système éducatif souvent perturbé par des contraintes de dépendance vis-à-vis des aléas financiers et des pesanteurs socioculturelles.

L’expérience montre que l’alphabétisation réduite à un simple apprentissage de la lecture, de l’écriture ne mobilise les femmes du Tiers-monde que si cet apprentissage s’accompagne de l’acquisition de connaissances et de compétences de base véritablement adaptées à leur vécu quotidien et à leurs besoins. Ce qui importe avant tout, pour elles, c’est de pouvoir améliorer leur propre existence et celle de leur famille, mieux gérer leur développement personnel et par voie de conséquence, celui du groupe et de la communauté. Si les programmes d’alphabétisation ne sont pas adaptés à des exigences de vie et de survie, les femmes seront réticentes à y participer ou elles abandonneront en cours de route (Chlébowska, 1990). Il faut donc donner aux femmes une alphabétisation pratique enrichie des expériences locales, une éducation I formation qui les responsabilise, les rend autonomes et les ouvre à la modernité positive.

DCPM/MEBA

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