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La Tunisie vainqueur du CHAN : Fleur de jasmin sur le ballon rond

Publié le dimanche 27 février 2011 à 22h45min

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Après la Révolution du jasmin au pays d’Habib Bourguiba, c’est un autre événement qu’on vient de vivre à Omdurman au Soudan. Ne pensez surtout pas que le président soudanais El Omar Béchir, qui a maille à partir avec la Cour pénale internationale (CPI), est tombé de son piédestal.

Chez lui, la Tunisie, à travers son équipe nationale de football des locaux, est allée continuer sa révolution d’une autre manière à l’occasion du championnat d’Afrique des nations (CHAN 2011).

Le vendredi 25 février dernier, en finale de cette compétition, les Aigles de Carthage sont en effet sortis victorieux face aux Palancas Negras d’Angola (3-0). Au départ, la victoire de cette équipe n’était pas considérée certaine puisqu’en match de poule, les deux finalistes s’étaient séparés dos à dos (1-1).

Le sort ayant voulu qu’ils se croisent à nouveau pour l’apothéose, le deuxième acte a été favorable à la Tunisie. Un trophée de plus pour le football tunisien après celui de 2004 remporté à Radès, une ville de la banlieue sud de Tunis située à une dizaine de kilomètres de la capitale. Ce jour-là, c’était le président Zine El-Abidine Ben Ali qui avait lui-même remis la coupe aux Aigles de Carthage dans un stade plein comme un œuf.

On imagine que le peuple, qui était il y a un mois dans la rue pour autre chose, ne manquera pas de célébrer le retour triomphal des héros d’Omdurman. Sans bien sûr le président déchu qui n’a peut-être pas pensé que l’année 2011 verrait son départ de son palais qu’il occupe depuis le 7 novembre 1987.

Laissons à son triste sort le dictateur qui a trouvé asile en Arabie Saoudite pour revenir sur la performance de l’équipe de la révolution. A Omdurman, malgré la situation qui prévalait dans son pays et compte tenu des difficultés rencontrées dans sa préparation, elle a joué comme si de rien n’était avec la volonté de faire plaisir au peuple.

C’est du beau travail qu’ont fait ces locaux qui confirment par la même occasion la bonne santé de leur football. Sur le plan africain, les clubs de ce pays ont souvent fait figure de favoris dans les compétitions, récoltant un bilan élogieux ces dix dernières années notamment en ligue des champions de la CAF.

Depuis l’introduction du nouveau format, c’est-à-dire de 1997 à 2007, les clubs tunisiens n’ont jamais quitté la route avant les quarts de finale. L’Etoile du Sahel a remporté l’édition 2007 après avoir atteint la finale à plusieurs reprises, tandis que le CS Sfaxien et l’Espérance de Tunis ont souvent porté avec fierté l’étendard du football tunisien.

Cela n’est donc pas surprenant quand on sait que la plupart des clubs tunisiens sont bien structurés avec des budgets conséquents et des équipements à l’image de ceux des pays européens.

C’est dire que les footballeurs locaux évoluent dans un cadre propice et ils n’ont rien à envier aux joueurs expatriés. En ramenant le trophée acquis de haute lutte, les locaux, du coup, frappent à la porte de l’équipe première.

A Omdurman, leur bilan est on ne peut plus satisfaisant : 4 victoires, 2 nuls, 11 buts marqués et 3 encaissés. Ce sacre arrive à point nommé surtout qu’Aymen Mathlouti et ses coéquipiers sont partis au Soudan en plein trouble politique.

Le foot étant devenu l’opium des peuples, cette victoire mettra sûrement du baume dans Sidi Bouzid, la ville où le jeune Mohamed Bouazizi, vendeur ambulant de fruits et de légumes, s’était immolé le 10 décembre 2010, allumant ainsi la mèche d’un soulèvement populaire qui finira par emporter le chef de cette satrapie qu’était devenu la Tunisie.

D’autres villes du pays ne seront pas non plus en reste dans la fête bien que le pays amorce aujourd’hui une transition démocratique assez tendue. Les footballeurs locaux ont eux aussi, à leur manière, honoré Bouazizi. Dans son éternité, il doit avoir apprécié cet hommage posthume .

Justin Daboné

L’Observateur Paalga

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