« La stigmatisation et la discrimination sont des comportements qui tuent plus que le SIDA lui-même », disent des associations de lutte contre ledit mal. L’Association burkinabè de solidarité qui depuis 2003, s’est engagée à lutter contre le VIH/SIDA, est consciente des méfaits possibles de la discrimination et la stigmatisation. Aussi, a-t-elle négocié et obtenu auprès du PROS, le financement d’un cadre de concertation régionale des personnes vivant avec le VIH (PV/VIH), autour desdits comportements.

Venus de différents services et des retraités, les bénéficiaires de cet atelier de concertation ont eu l’opportunité d’échanger entre eux, pour combattre l’autostigmatisation. Madame Suzanne L. Sidibé, chef de l’Antenne régionale du SP/CNLS (Hauts-Bassins) a officiellement ouvert les travaux de la concertation. Tout en félicitant l’ABS qui a initié cette concertation combien importante dans la lutte contre le SIDA, madame Sidibé a invité les participants à saisir cette occasion pour échanger sur les différentes difficultés qu’ils rencontrent pour ce qui est de leur intégration sociale. « Etre infecté par la VIH, n’est pas une raison qui peut nuire aux droits », a-t-elle rassuré les participants.

Elle a également invité les participants à s’approprier la loi 030-2008/AN qui donne les détails sur leurs droits qui en réalité ne sont pas différents de ceux des non porteurs du VIH. « Armez-vous pour combattre l’autostigmatisation », a invité le chef d’antenne avant d’ouvrir les travaux. L’ouverture des travaux s’est faite en présence du responsable du PROS, Rodrigue Bationo qui n’a pas manqué de donner des conseils aux participants. Après cette concertation entre les personnes infestées, les jours à venir et dans le cadre du partenariat entre l’ABS et le PROS, il y aura un atelier de formation entre les comités d’entreprises et les syndicats. Selon le président de l’ABS, Issa Sirima, « l’objectif recherché est de permettre aux PV/VIH, de connaître leurs droits et leurs devoirs afin de combattre dans tous les milieux de travail la stigmatisation et la discrimination.

C’est pourquoi tous les services sont concernés par le projet de formation que l’ABS a négocié avec le PROS ». En plus des devoirs et des droits enseignés aux participants, la GIPA (participation accrue des personnes infectées) leur a été bien expliqué. Il s’agit de faire comprendre aux PV/VIH qu’elles sont prioritaires dans les différents comités qui peuvent être mis en place dans leur service respectif. « Nous ne sommes pas des animaux mais bien des personnes comme les non infectées. C’est pourquoi nous devons avoir les mêmes droits », a-t-il souligné.

Tous venus de la région des Hauts-Bassins, la concertation a concerné une quarantaine de participants tous séropositifs. C’est la première fois que l’ABS donne l’opportunité aux PV/VIH de s’outiller face à la stigmatisation et la discrimination. « D’autres formations sont prévues les jours à venir et cela dans le cadre de la concertation rendu possible grâce au PROS », nous a confié Issa Sirima, président de l’ABS.

Souro DAO

L’Express du Faso