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Crise ivoirienne : Tapis de sang pour accueillir les panelistes

Publié le lundi 21 février 2011 à 00h01min

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C’est en principe ce lundi, après leur réunion d’hier après-midi à Nouakchott autour des travaux des experts, que doit commencer la mission du panel des cinq chefs d’Etat en Côte d’Ivoire, qui ont un mois pour convaincre monsieur Laurent Gbagbo de restituer le pouvoir à Son Excellence le président Alassane Dramane Ouattara. Feront-ils mouche enfin là où l’ONU, l’UE, la CEDEAO, Sarkozy et Obama ont échoué ?

Ce n’est pas évident, le ver étant déjà dans le fruit, puisqu’en son sein même Jacob Zuma et Blaise Compaoré sont soupçonnés de rouler respectivement pour Gbabgo et pour Ouattara ; plus périlleux encore, Gbagbo et sa bande n’acceptent pas la base de la feuille de route africaine, élaborée à Addis-Abeba, le chef de mission du citoyen Gbagbo dans la capitale éthiopienne ayant accusé les présidents africains de n’avoir fait qu’endosser la position de la CEDEAO reconnaissant l’élection de Ouattara.

Et puis, se demande-t-on dans les milieux proches de Gbagbo qui oublient que leur usurpateur a échappé à la trappe non pas grâce mais plutôt à cause de Zuma et de Mugabe, lesquels on préconisé le principe de la solution pacifique et entraîné avec eux les pays de la Sadec, “pourquoi envoyer un panel à Abidjan si c’est Ouattara qui est reconnu par l’UA comme élu ?”.

Cette brèche de l’ambiguïté de la position de l’UA dans laquelle le Gbagboland espère pouvoir s’engouffrer restera entière, estime un observateur, tant que cette institution ne reconnaîtra pas solennellement Alassane Ouattara comme l’un de ses membres à part entière avec droit de siéger et exclu Gbagbo.

Ça, c’est pour ce qui est des périls intrinsèques à la mission elle-même. Or, comme si ceux-là n’étaient pas suffisamment rédhibitoires, voilà que le climat dans lequel commencera la mission des 5 est à la surchauffe avec les manifestations de pro-Ouattara répondant à un appel de Guillaume Soro, l’instauration partielle du couvre-feu à Abidjan là où vivent ceux-ci, le meurtre de trois d’entre eux après leur dispersion aux gaz lacrymogènes et, last but not least, la réquisition - nationalisation de banques qui ne font plus l’affaire, encore moins les affaires du régime en place. Ajoutons à cela la tenue d’un meeting à Treicheville pour commémorer l’anniversaire, plein de symboles, de l’emmurement de Koudou par Dramane, alors Premier ministre.

Gbagbo ne reconnaissant toujours pas sa défaite, nœud gordien de la crise postélectorale de la Côte d’Ivoire, devenue, configuration spécifique de sa population oblige, une crise de l’Afrique, et vu que “la question du partage du pouvoir ne se pose pas.

L’Union africaine, la CEDEAO et l’ONU ont parfaitement été claires là-dessus et ont réaffirmé que M. Ouattara est le président légitimement élu de la Côte d’Ivoire, les résultats de la présidentielle sont clairs, il n’est pas question de partage du pouvoir” selon le SG adjoint de l’ONU aux Opérations de maintien de la paix, et qu’à entendre le président James Victor Gbeho de la Commission de la CEDEAO, “la décision que les chefs d’Etat ont prise est d’entreprendre une initiative pacifique pour faire partir Gbagbo, pas pour légitimer Gbagbo”, il ne reste donc qu’à ramener Gbagbo à la raison, mais, jusqu’ici, toutes les tentatives dans ce sens ayant échoué, à moins que le panel africain aie des arguments plus convaincants...

Est-ce à de tels arguments que Gooluck Jonathan a fait allusion quand il a averti que : “La CEDAO a les moyens de régler cette crise, en cas d’échec du panel elle saura prendre ses responsabilités en temps opportun” ? La Côte d’Ivoire a poussé à la roue la guerre nigériane de sécession du Biafra du général Ojukwu, plus tard réfugié et décédé à Abidjan ? Le Nigeria pourrait bien lui rendre la monnaie de sa pièce en intervenant militairement avec d’autres dans ses affaires intérieures par renvoi de l’ascenseur.

Ahl-Assane Rouamba

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 21 février 2011 à 10:05, par Willy En réponse à : Crise ivoirienne : Tapis de sang pour accueillir les panelistes

    monsieur de l’Observateur,
    Il vous faut aller à la source pour avoir l’information saine pour vos lecteurs. En effet la mission du panel n’est pas de convaincre monsieur Laurent Gbagbo de restituer le pouvoir à Son Excellence le président Alassane Dramane Ouattara. Faire de la mediation avec une solution deja preparée ;c’est aller tout droit au mur. L’ONU, l’UE, la CEDEAO, Sarkozy et Obama dont vous citez l’ont appris à leur depens. le panel daujourd’hui doit ecouter toutes les parties et proposer une solution apaisée. Aucun des deux "presidents" aujourdhui ne peut diriger la Cote d’Ivoire seul aujourdhui. l’observateur doirt comprendre cela pour de bon. Il ne faut pas desinformer vos lecteurs.

  • Le 21 février 2011 à 12:16, par ROSAMONDE En réponse à : Crise ivoirienne : Tapis de sang pour accueillir les panelistes

    Bonjour !

    Pourrait-on nous épargner de ces réactions épidermiques ? Nous avons l’impression que les pro-Gbagbo attendent aux aguets et saute sur les internautes sans parfois réfléchir. Il est plus facile de dire de méchantes paroles que de trouver des arguments objectifs et convaincants.

    Bonne chance à tous !

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