En effet, pour le pays du soleil levant, la place de deuxième puissance économique du monde, occupée pendant plus de quatre décennies (depuis 1968), appartient maintenant à l’histoire, du fait de l’incontrôlable poussée économique de son géant voisin continental, la Chine.

Ainsi, le PIB (Produit intérieur brut) de Tokyo, en terme nominal, s’est élevé en 2010 à 5474,2 milliards de dollars, contre 5878,6 milliards de dollars pour celui de Pékin. Ces statistiques viennent d’être rendues publiques hier seulement par l’Etat nippon ; qui a pourtant, au cours des derniers mois, enregistré un retour à la croissance, avec un relatif bon comportement de l’économie japonaise pendant une bonne partie de l’année 2010 ; grâce aux exportations vers les pays émergents et la relance de la consommation interne.

Mais, compte tenu d’un certain nombre de facteurs (réduction des dépenses d’investissement ou des subventions publiques, contraction du PIB pendant le 4e trimestre de 2010), les acquis se sont finalement révélés insuffisants pour contrer la galopante percée économique de l’empire du milieu.

En moins d’une décennie, la Chine, grâce à la constance de sa croissance économique, a réussi, sans coup férir, à se défaire de bien de moyennes puissances économiques du monde ; à commencer par celles de l’Europe, notamment la France et la Grande Bretagne, surclassées dès 2005. Ce sera, quelques années plus tard, le tour de l’Allemagne de faire les frais du rouleau compresseur chinois.
Aujourd’hui, c’est Tokyo qui se voit contraint de se contenter du 3e rang, en lieu et place de Bonn.

Et à ce rythme, les Etats-Unis, avec un PIB estimé en 2010 à 14 660,20 milliards de dollars US, pourraient bien être détrônés de leur place de première puissance économique mondiale d’ici 2030. Mieux, cela pourrait même intervenir à l’horizon 2025, à en croire la Banque mondiale. En effet, Pékin, depuis des années, affiche toujours un taux de croissance avoisinant les 10%. L’année 2010 n’échappe évidemment pas à cette règle avec un PIB qui a augmenté de 10,3%.

Dans un tel contexte de fulgurante progression économique, l’on comprend l’attitude des Etats-Unis qui réclament avec insistance une réévaluation du yuan (la monnaie chinoise) dont le faible taux de change est responsable selon certains parlementaires yankee de la vigueur des exportations chinoises et de l’important déficit commercial américain avec la Chine. La question a encore été évoquée lors de la dernière visite du président chinois, Hu Jintao, à Washington.
Mais, à y voir de près, il n’y a pas que ça qui expliquerait le boom économique chinois. L’on ne doit pas perdre de vue l’abondante main d’œuvre, avec une population active estimée à 70% sur une totale d’environ 1,3 milliard d’âmes.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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