De Bruxelles à New York en passant par Washington, toutes les chancelleries ont fait écho à la liesse des Egyptiens, estimant que le raïs honni avait enfin entendu la voix de son peuple.

Un concert de satisfactions dont le seul bémol est venu d’un voisin israélien dont le mutisme, ce vendredi-là, aura à peine été remarqué. Il faut dire que la nouvelle est tombée en pleins préparatifs du sacro-saint Shabat, le repos hebdomadaire prescrit par la religion juive. Ceci explique peut-être cela.

Il n’en demeure pas moins que du côté hébreux de la frontière, on ne voit pas d’un très bon œil le départ d’un ami de trente ans, fût-il un autocrate désavoué et poussé à la capitulation par les siens.

Mais faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Tel Aviv s’est tout de même fendu d’un communiqué laconique exprimant l’espoir que l’abdication du pharaon ne changerait rien dans les relations pacifiques qu’il entretient depuis maintenant trois décennies avec son précieux voisin. L’Egypte est en effet l’un des deux seuls pays arabes liés à l’Etat hébreu par un traité de paix.

Une requête qui, dans l’immédiat, sera prise en compte par les autorités de transition, lesquelles ont promis le statu quo quant aux traités internationaux. Oui, mais après ? C’est la grande inconnue, surtout quand on sait que les Frères musulmans, opposants farouches à une quelconque forme de coexistence pacifique avec Israël, rongent leur frein depuis trente ans.

Rabi Mitbkèta

L’Observateur Paalga