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RCA : La Cour constitutionnelle dira-t-elle le droit

Publié le lundi 7 février 2011 à 00h38min

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L’élection présidentielle du 23 janvier dernier, en République centrafricaine (RCA), n’en finit pas de faire des gorges chaudes. Certes, François Bozizé, selon les résultats provisoires, "remporte" la présidentielle avec un score de 66,08% mais, selon toute vraisemblance, il est encore loin de savourer tranquillement sa victoire. En effet, après avoir décrié l’impréparation des élections, qui laissait subodorer des fraudes à grande échelle, les opposants centrafricains viennent, cette fois-ci, de révéler un autre problème, et ce n’est pas le moindre.

Une grande partie des voix exprimées n’ont pas été prises en compte lors du dépouillement. Aujourd’hui, avec ce nouveau couac, tous ceux qui taxaient les opposants de mauvais perdants ont de quoi reconsidérer leur position. En tout cas, Ange Félix Patassé, Martin Ziguélé et tous les autres contestataires des résultats provisoires, ont de bonnes raisons de le faire au regard de cette dernière révélation. Pour l’heure, on se pose la question suivante : puisque Bozizé n’attend, maintenant, que l’onction des juges constitutionnels pour prêter serment et entamer un nouveau mandat, que fera alors la Cour constitutionnelle ? Va-t-elle passer ces voix par pertes et profits ? Ou bien demandera-t-elle la reprise des élections dans les zones où se pose le problème ?

Pour tout dire, l’instance juridique suprême dira-t-elle le droit ? Les Cours africaines étant généralement des caisses de résonance des régimes en place, il faut craindre le surgissement d’un dramatique feuilleton qui va mettre toute la République en transes. Sans doute Bozizé a-t-il joué son va-tout pour remporter cette élection dès le premier tour afin d’éviter ce qui est arrivé à l’Ivoirien Laurent Gbagbo, et au Gabonais Ali Bongo. C’est en cela que le cas Gbagbo apporte de nouvelles inspirations aux présidents africains dont le défi semble désormais clair : remporter coûte que coûte la victoire dès le premier tour.

Aujourd’hui c’est Bozizé, demain ce sera Kabila et la liste risque, hélas, d’être longue. Si on n’y prend garde, il n’est plus loin le jour où, en Afrique, les dieux de la démocratie vont déserter l’Olympe. Pauvre de notre continent où on a la fâcheuse impression que la démocratie ne se lasse jamais d’exécuter la danse du Tango.

Boulkindi COULDIATI

Le Pays

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