Avec la crise ivoirienne, la plupart des unités de transformation locales de la noix de cajou s’apprêtent à vivre une campagne difficile en terme d’approvisionnement cette année. La raison est que les acheteurs de la noix ne pourront pas pénétrer le marché ivoirien et vont, par conséquent, se rabattre sur celui du Burkina. Autant de difficultés qui ont conduit le comité national de l’ACA (Alliance africaine de cajou) dont le leitmotiv est de rassembler les synergies autour de la filière et d’améliorer les performances des unités de transformation à réunir producteurs, acheteurs et transformateurs de la noix de cajou pour mener la réflexion autour des causes de la hausse prématurée des prix des noix, intervenue au cours de la campagne 2010.

"Déjà, nous constatons un afflux important d’acheteurs étrangers chez nos producteurs", a laissé entendre la présidente de l’ACA, Minata Koné. En 2010, les unités de transformation ont, en effet, éprouvé des difficultés à satisfaire les contrats signés avec leurs partenaires commerciaux. "Non seulement la production a été faible, mais nous avons subi également la concurrence d’acheteurs étrangers", explique la présidente de l’ACA. Cela a eu pour conséquence une flambée des prix de la noix de cajou brute qui ont atteint des niveaux jamais égalés.

Cet atelier avait aussi pour objectif, entre autres, de trouver des mécanismes adéquats pour l’approvisionnement des unités de transformation et de sensibiliser les autorités publiques de même que les élus locaux sur la nécessité d’approvisionner prioritairement les unités de transformation locales en quantité et en qualité suffisantes de noix de cajou. Pour le secrétaire général de la région des Cascades, Abdoulaye Ouédraogo, qui a représenté le gouverneur à la cérémonie d’ouverture, ces unités de transformation locales méritent une attention particulière de la part des producteurs et des acheteurs nationaux. En effet, a indiqué le SG de la région, elles occupent une place de choix dans la chaîne des valeurs.

C’est pourquoi au cours des échanges, le rôle de ces unités de transformation locales dans la chaîne de la valeur a été démontré aux producteurs et acheteurs. « Quand on produit, il faut vendre. Mais il ne faut pas seulement vendre aux étrangers. Il faut aussi ravitailler les unités des acteurs privés qui ont accepté investir dans la filière et qui créent de l’emploi", a relevé la présidente de l’ACA. A l’issue de la rencontre, producteurs et acheteurs ont convenu d’approvisionner en priorité les unités locales de transformation de la noix de cajou pour leur éviter le chômage technique de 2010 et les contrats non honorés qui en ont résulté.

Mamoudou TRAORE

Le Pays