ELECTIONS AU NIGER : Chapeau bas au général !
Quelque 6,7 millions de Nigériens étaient appelés aux urnes le 31 janvier dernier pour élire leur président et leurs députés. L’aboutissement de ce long processus doit son salut à la détermination du général Salou Djibo, président de la transition, chef de la junte militaire, qui s’est personnellement porté garant d’un retour pacifique à la démocratie. Celui-ci, après le coup d’Etat de février 2010, s’est engagé à rendre le pouvoir aux civils dans de brefs délais et a aussi promis qu’aucun membre de la transition ne se présenterait aux élections.
Rares sont ces officiers qui ont bien voulu céder le fauteuil présidentiel après y avoir pris goût. Le général Djibo vient, encore une fois de plus, d’honorer l’Afrique et surtout les forces armées du continent qui, en la matière, ont une mauvaise réputation. De ce fait, l’attitude du général Djibo prouve que certains officiers africains ont encore le sens de la vertu et du respect de la parole. Le général s’est-il inspiré de l’exemple de Toumani Touré ?
De toute façon, on reconnaît qu’il a emboîté le pas à ce dernier, et à bien d’autres officiers à l’instar du général Sékouba Konaté de la Guinée Conakry et de Mohammed Ould Vall de la Mauritanie. Est-ce donc une nouvelle race d’officiers qui émerge. Certes, nous ne cautionnons pas les coups d’Etat mais au cas où cela se produirait encore dans un pays africain, que les putschistes respectent leur parole car la parole est sacrée. Qu’ils accomplissent leur mission et s’éclipsent. Pour tout dire, la meilleure manière de servir son peuple est de faire fi de ses ambitions personnelles. Par cet acte, le général Djibo pourra peut-être annoncer un jour son retour sur la scène politique, ce qui ne sera certainement pas mal perçu par le peuple nigérien.
La paix, l’héroïsme, l’honneur, le respect et surtout la tranquillité après une mission bien accomplie, un service rendu à sa nation, après l’avoir stabilisée, rien de telles comme récompenses à un valeureux citoyen. Le général a, sans aucun doute, compris la leçon et a su braver toutes les fausses idées. On peut ainsi dire qu’il a été prudent et a su faire le bon choix. Le choix qu’auraient dû faire le capitaine Dadis Camara de la Guinnée Conakry et feu le général Robert Gueï de la Côte d’Ivoire. Ces derniers qui, par leur entêtement, ont quitté le pouvoir de la mauvaise manière. En tout cas, le Général Salou Djibo est en passe de gagner son pari.
Il ne s’est pas abstenu de prendre le risque d’organiser des élections à date prévue en dépit de certaines réprobations politiciennes et des menaces d’AQMI. L’histoire retiendra que Tandja a été un forceur et le général Djibo un patriote, un nationaliste au sens plein du terme, contrairement à d’autres dirigeants africains qui décrètent leur nationalisme et leur patriotisme.
Eliassa MONE (Collaborateur)
Le Pays
Vos commentaires
1. Le 1er février 2011 à 03:58, par Jean-Pierre Côté En réponse à : ELECTIONS AU NIGER : Chapeau bas au général !
Bonjour. Je suis un résident du Québec, au Canada. J’ai une belle-soeur, parente, demeurant à Niamey. Marcelle Talbot, "les plantes de l’espoir". Il y a 2 ans, j’avais souhaité aller la visiter dans son pays d’adoption mais la situation politique d’alors nous en avait dissuadé, mon épouse et moi. Malheureusement ! Ma belle-soeur se trouve actuellement dans un état de santé qui va la conduire à la mort. Depuis ce temps (2 ans)donc, grâce à Google alerte, je reçois tous les jours quelques courriels qui me tiennent au courant de la politique et du soccer dans votre pays. Le retour de la démocratie est tout à l’honneur du général et de ses collègues rapprochés. La population lui en sera éternellement reconnaissante. Félicitations à monsieur le général.
2. Le 1er février 2011 à 10:03, par Freeman En réponse à : ELECTIONS AU NIGER : Chapeau bas au général !
Oui c’est bien quand les militaires respectent leur parole, mais ce serait encore mieux si les civils qui arrivaient au pouvoir après eux par la voix de urnes respectaient la leur et la constitution de leur pays. Comme ça d’autres coups d’état ne surviendraient pas.
Le 1er février 2011 à 15:54, par Flouz En réponse à : ELECTIONS AU NIGER : Chapeau bas au général !
Bien vu.
A trop vanter les vertus du médicament, on n’oublie que c’est parce qu’on est tombé malade qu’on a eu besoin d’en prendre !
3. Le 1er février 2011 à 19:51 En réponse à : ELECTIONS AU NIGER : Chapeau bas au général !
6.5 millions d’électeurs pour une population inférieure à celle du Burkina ! combien d’électeurs y avait-il au Burkina ?
4. Le 1er février 2011 à 20:48, par un burkinabé En réponse à : ELECTIONS AU NIGER : Chapeau bas au général !
Félicitations mon Général. Vous êtes la fierté de toute l’Afrique. Dieu vous bénisse !