LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

PRESIDENTIELLE NIGERIENNE : Opération barracuda contre Mahamane Issoufou

Publié le lundi 31 janvier 2011 à 02h25min

PARTAGER :                          

Aujourd’hui 31 janvier 2011, le peuple nigérien est appelé aux urnes, pour choisir ses représentants. Cette présidentielle et ces législatives couplées doivent consacrer la fin de la transition militaire et le retour à un ordre constitutionnel. Le scrutin présidentiel qui polarise le plus d’attentions est, en principe, ouvert, en ce sens qu’il n’y a pas de candidat-président ou de candidat officiellement appuyé par le régime de Salou Djibo.

Il est vrai que six des dix candidats en lice, réunis au sein d’une alliance contre Mahamane Issoufou, accusent ce dernier d’être le candidat de la junte. Seulement, il ne s’agit que de simples allégations étant donné qu’on n’a aucune preuve, du moins, pour le moment. Ces accusations sont peut-être une sorte de réponse de ces candidats à l’équipe de transition qui a refusé le report des élections, qu’ils exigeaient. A cela s’ajoute la frustration née du rejet de certaines candidatures aux législatives par la Justice. Autant de raisons qui font que certains candidats n’adoubent pas la junte. Pour ce qui est de cette alliance en elle-même, il faut dire qu’elle est curieuse.

Pourquoi cinq candidats qui ont été de la fronde contre Tandja se sont-ils résolus à former aujourd’hui une coalition avec le candidat Seini Oumarou du parti du président déchu ? La question a toute son importance quand on sait que l’ex-parti au pouvoir, par la faute duquel l’expérience démocratique du Niger a été stoppée, n’a vraiment pas fait son mea culpa. Ce regroupement est peut-être dicté par une volonté de survie. En tout cas, cette alliance, visiblement, contre-nature, ressemble à une sorte d’opération barracuda contre Mahamane Issoufou. D’autant, son mot d’ordre est "tout sauf Mahamane Issoufou".

On se demande ce qu’a bien pu faire ce dernier pour que les candidats de cette alliance se liguent contre lui. Toujours est-il que rien que le caractère soudain de ce regroupement, le rend suspect. Avec cette coalition de candidats, les Nigériens peuvent être amenés à arbitrer un second tour entre Mahamane Issoufou et Seini Oumarou. Autant dire que la victoire du peuple nigérien lui serait volée si éventuellement, l’ex-Premier ministre de Tandja venait à remporter le scrutin. Une victoire que ce peuple, par sa détermination, aura arrachée à Tandja.

Un retour aussi rapide au pouvoir des compagnons de Tandja, signifierait que tous les efforts et sacrifices du peuple nigérien auraient été vains et que cette transition n’aurait finalement pas servi à grand-chose. Pour tout dire, ce serait une victoire de Tandja sur ses contempteurs. En tout cas, si l’alliance joue le jeu, la tâche sera ardue pour Mahamane Issoufou. Il appartient maintenant aux autres candidats anti-Tazartché et à leurs partisans, de travailler à convaincre le maximum d’électeurs autour de leurs programmes respectifs et à se serrer les coudes en cas de second tour. Mais, seul le peuple nigérien peut vraiment sauver les acquis qu’il a arrachés au forceps.

Pour ce faire, il faudra qu’il ouvre l’oeil et surtout le bon face aux politiciens, car la trahison et la politique sont deux soeurs jumelles. Saura-t-il le faire ? Rien n’est sûr. Nous sommes en Afrique, un continent où les populations, misère et ignorance aidant, constituent un véritable bétail électoral. Si on était dans un Etat où les populations étaient suffisamment mûres au plan démocratique, les acteurs d’une telle alliance payeraient cher leurs accointances avec le parti chassé du pouvoir.

Au stade actuel, le Niger est en passe de décevoir du fait de l’inconséquence de certains hommes politiques. Il y a une crainte que ces élections, surtout la présidentielle, débouchent sur des contestations ne serait-ce qu’à cause des accusations de partialité à l’encontre de la junte. Vivement que tous les hommes politiques nigériens fassent preuve de maturité d’esprit afin d’éviter à leur pays une crise post-électorale nuisible à tous égards.

Relwendé Auguste SAWADOGO

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 31 janvier 2011 à 02:55 En réponse à : PRESIDENTIELLE NIGERIENNE : Opération barracuda contre Mahamane Issoufou

    Le probleme ne se posait pas en termes d’ eliminer le parti de Tandja de la course a la presidentielle. Le probleme se posait en termes d’ alternance. Meme si le parti de Tandja devait gagner aux presidentielles, il ne fallait pas que ce soit encore Tandja. Que des partis politiques decident de s’allier a un candidat du parti du Tazarche, il n’ y a techniquement aucun probleme. La democratie survivra si il n’ y a pas maldonne. Votre analyse peche en supposant que c’est tout le parti du Tazarche qui etait mis en cause. Supposons que Blaise ne modifie pas notre constitution et que le CDP gagne encore les elections apres 2015. En qyuoi l’ alternance n’ aurait pas eu lieu ? L’ alternance, ce n’est pas simplement quand le parti au pouvoir ne gagne pas les elections qu’ il a lui- meme organise, C’est aussi quand un individu , pas celui aux commandes, du parti au pouvoir remplace le president sortant. Vous avez besoin d’ une formation politique, Monsieur le journaliste.

    Un Partisan du Respect de l’ Article 31 Originel(1991) au Burkina.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique