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VIOLENCES CONJUGALES FAITE AUX FEMMES : UN PHENOMENE QUI PREND DE L’AMPLEUR AU BURKINA !

Publié le mardi 25 janvier 2011 à 01h37min

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Nombreuses sont les femmes qui sont sujettes à la maltraitance dans leurs foyers. Victimes de leurs conjoints, elles subissent la pire des humiliations. On aurait pu penser que les choses iraient dans un meilleur sens avec le temps mais hélas, c’est faux, le phénomène est toujours aussi présent et même plus présent dans la société burkinabé. Le problème étant donc très récurrent, nous avons jugé bon de nous y pencher afin de voir plus clair.

Au Burkina, 6 femmes sur 10 vivent dans un état constant d’insécurité de la part de leurs conjoints. C’est énorme ! Victimes de coups, de viols, de
traumatismes psychologiques, elles perdent ainsi facilement goût à la vie et ne lui accordent aucune importance. Ces femmes, prises de peur et redoutant leurs conjoints, ne s’expriment pas. Elles gardent au fond d’elles une douleur si lourde qui ne fait que stimuler leur amertume au fil des années passées au foyer. Ces femmes, qui sont le noyau central pour
assurer une bonne cohésion au sein de la famille et veiller à l’éducation des enfants, sont très vite déçues de ce que la vie leur a réservé et du coup relèguent au second plan leur rôle parental.

Dans la société burkinabé, les traditions ont encore une place prépondérante. La femme idéale est soumise, toute sa vie, elle est sous tutelle des hommes, de sa famille d’origine puis de sa famille par alliance. La femme mariée devient un objet, un bien appartenant à son mari. Il n’est donc pas étonnant de voir de nos jours une femme violée dans son propre foyer sous prétexte qu’elle doit remplir son devoir conjugal. Cela se voit surtout quand les unions ont été faites suite à des mariages forcés.

Cette violence faite aux femmes doit être dénoncée et condamnée. Nos autorités doivent œuvrer à sensibiliser cette couche fragile de la société, très souvent analphabète, en leur faisant comprendre qu’elles peuvent recourir à des voies légales lorsqu’elles sont victimes d’abus conjugaux. Il faut que des voix se lèvent pour dire non à l’injustice qu’elles subissent.

La plupart des hommes violents envers leurs conjointes ou ex-conjointes ne le sont pas à l’extérieur de leurs foyers. Ils sont souvent, au contraire, de bons et braves collègues de travail, des voisins sympathiques, ce qui les rend difficiles à identifier. Pourtant, en étant un peu observateur, on peut remarquer certains indices ou relier certains éléments d’information. Par exemple, si une victime proche de vous affiche des blessures comme des ecchymoses, des coupures, des marques ou des cicatrices qui ne peuvent être reliées à des activités courantes de la vie quotidienne, cela mérite que vous vous posiez des questions.

Par ailleurs, si vous êtes un témoin direct de violences conjugales, vous pouvez constater des faits et gestes de la part de l’agresseur. Un conjoint qui critique continuellement sa partenaire comme, par exemple, ses goûts, qui dénigre ses relations ou lui interdit carrément de fréquenter sa famille ou ses amis, qui contrôle ses activités ou sa façon de se vêtir, qui se moque de son apparence physique ou de ses performances sexuelles, qui menace de se suicider si elle quitte la relation ou utilise les enfants pour l’atteindre, fait preuve de violences conjugales envers sa conjointe.

La situation est très souvent délicate pour les femmes violentées car la plupart ne travaillent pas, ce qui donne un avantage à l’homme. Ce dernier lui fait croire à toutes les occasions qu’elle n’est rien sans lui. Désorientée et étant sous l’emprise de la peur, les victimes se résignent à leurs souffrances et décident de garder le silence jusqu’à ce que, parfois, la mort s’ensuive. Elles sont très peu à se révolter et à prendre la situation en main. Il faudrait peut-être penser à créer de vrais centres d’écoute et de conseil. La création de maisons pour femmes battues comme en Occident ne semble pas approprié au Faso car notre pays n’en a pas les moyens et surtout, les femmes battues sont légion ; il faut donc privilégier la sensibilisation aussi bien au niveau des femmes que des hommes qui doivent comprendre que ce qu’ils font est très mal et punissable par la loi.

En guise de conclusion, une chose est sûre ; les femmes n’échapperont pas à la violence tant qu’elles ne seront pas les égales des hommes, et l’égalité ne se décrète pas : il faut pour cela, l’éducation, encore l’éducation, toujours l’éducation afin que les femmes obtiennent leur indispensable indépendance financière ! Bref, on comprend pourquoi les autorités comme bien d’organismes travaillent à faire en sorte que les filles aillent à l’école et le plus loin possible.

Rama

San Finna

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Vos commentaires

  • Le 25 janvier 2011 à 01:44 En réponse à : VIOLENCES CONJUGALES FAITE AUX FEMMES : UN PHENOMENE QUI PREND DE L’AMPLEUR AU BURKINA !

    D’ou viennent ces statistiques ?

  • Le 25 janvier 2011 à 05:30 En réponse à : VIOLENCES CONJUGALES FAITE AUX FEMMES : UN PHENOMENE QUI PREND DE L’AMPLEUR AU BURKINA !

    ARTICLE NUL CAR NE S’APPUYANT SUR DES EXEMPLES CONCRETS.

  • Le 25 janvier 2011 à 08:48 En réponse à : VIOLENCES CONJUGALES FAITE AUX FEMMES : UN PHENOMENE QUI PREND DE L’AMPLEUR AU BURKINA !

    N’exagerons tout de même pas le phénomène !
    Il y’a pleins d’hommes qui vivent aussi cette réalité.

  • Le 25 janvier 2011 à 08:55 En réponse à : VIOLENCES CONJUGALES FAITE AUX FEMMES : UN PHENOMENE QUI PREND DE L’AMPLEUR AU BURKINA !

    assez bel article, mais il convient de se pencher également sur les causes de ses violences. on ne pourra les éradiquer en ignorant les causes et de là apparaîtra certainement la part de responsabilité entre le violenteur et la violentée

  • Le 25 janvier 2011 à 16:44, par Alexio En réponse à : VIOLENCES CONJUGALES FAITE AUX FEMMES : UN PHENOMENE QUI PREND DE L’AMPLEUR AU BURKINA !

    Merci pour ce article denoncant les femmes abusees parce qu elles sont anaphabetes et demunies de toutes pressions de chantages financiers par un mari qui perdu sa valeur humaine et integre.En europe ce phenomene er existant aussi.La difference er que les femmes se sont organiser et l etat contribu a son cote en construisant des foyres d acceuils pour ses femmes abusees.Le gouvernement ne doit pas fuir ses engagements pour la sauvegarde de leur droit universel.

  • Le 25 janvier 2011 à 16:56, par abouhassan En réponse à : VIOLENCES CONJUGALES FAITE AUX FEMMES : UN PHENOMENE QUI PREND DE L’AMPLEUR AU BURKINA !

    Bonne défense !

    Tout en étant contre la violence conjugale, je trouve que vous exagérez quand vous dites qu’"Au Burkina, 6 femmes sur 10 vivent dans un état constant d’insécurité de la part de leurs conjoints". je pense qu’il vaut mieux revoir vos statistiques. 6 sur 10, ça fait 60%.

    D’une manière generale, la violence conjugale est condamnable et je partage votre solution proposant l’éducation comme moyen de sauver les femmes . Par contre, la sensibilisation à l’endroit des hommes ne saurait suffir, il faut plûtôt les éduquer davantage à l’école, à la mosquée et à l’église. La coercision peut aussi se présenter comme un dernier recours.

  • Le 25 janvier 2011 à 18:14, par zas En réponse à : VIOLENCES CONJUGALES FAITE AUX FEMMES : UN PHENOMENE QUI PREND DE L’AMPLEUR AU BURKINA !

    Le problème ne réside peut être pas dans le faite qu’une femme soit indépendante financièrement ou pas, cela aussi engendre d’autres problèmes que vous occultez expressément ou non. Je ne crois pas que les femmes des " centre pour femmes battus" en occident que vous avez signaler plus haut soient dépendantes financièrement de leurs conjoints, Je pense que le problème trouve sa source ailleurs. Il faut plutôt voir en cela les conséquences directes des mariages forcées, des phénomènes comme le concubinage qui prend du terrain au Burkina, et le manque de continence des uns et des autres. Généralement les relations n’avaient par pour but d’aboutir à un mariage et voilà on devient contraint de le faire avec tous les regrets et amertumes possibles. Les uns et les autres se marient sans être mature, maturité sur tous les domaines, le Eldorado que les uns les autres se faisaient de la vie à deux n’est qu’un mirage qui s’estompe très vite faisant place aux réalités de caractères et d’éducation qui souvent sont à la limite incompatibles et voilà les violences commencent d’abord verbalement et puis une réplique en violence physique ou vice versa. Sans oublier les aléas de la vie, des situations non attendues qui surgissent comme des tempêtes en plein mer désemparant les occupants du navire …..
    Je ne suis aussi sure que les femmes soient les seules à être les victimes de violences, les hommes souvent aussi le sont mais peut être qu’on ne le ressent pas aussi vite chez les hommes. Combien sont les hommes déprimés, qui fuient carrément le foyer conjugal, les hommes qui sont devenus des alcooliques ou fumeurs ou adonnés à d’autres vices non de leur propre gré mais situation oblige , tous ceux la aussi sont des victimes de violence.
    Bref le cœur du problème c’est le problème du cœur.
    Bien cordialement !

  • Le 26 janvier 2011 à 00:48 En réponse à : VIOLENCES CONJUGALES FAITE AUX FEMMES : UN PHENOMENE QUI PREND DE L’AMPLEUR AU BURKINA !

    Attention. La violence conjugale concerne toutes les femmes. Pas simplement celles qui ne "travaillent pas (dehors)". Du simple citoyen a l’ ambassadeur au ministre pour finir par le president de la republique ou l’ empereur/Roi, les femmes sont violentees. Pas seulement au Burkina mais partout dans le monde. L’ homme ne peut pas rester devant la femme quand il est d’ ; abord tombe amoureux. Mais une fois qu’ il la connait, la commence la barbarie a peine enfouie sous la veste et la cravte en soie.
    Il faut revoir notre systeme educatif qui fait peu de place a la douceur.

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