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ETALONS CADETS : Quel avenir pour ces champions d’Afrique ?

Publié le mardi 25 janvier 2011 à 01h38min

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Dans quelques heures, l’aéroport international de Ouagadougou va accueillir l’avion présidentiel burkinabè qui ramène les champions d’Afrique, les Etalons cadets, de la capitale rwandaise. Tous les honneurs les attendent. Quel avenir pour ces jeunes champions qui constituent l’espoir de tout un pays ?

Le Burkina a son premier trophée continental ! Tout le peuple burkinabè est aux anges. Les jeunes Etalons ont fait honneur à leur pays qui s’investit tant dans le sport depuis belle lurette. A travers ce sacre, justice est rendue aux premières autorités du pays qui injectent des sommes colossales dans le sport, toutes disciplines confondues et particulièrement dans le football. Cette coupe arrachée de haute lutte à Kigali le 22 janvier 2011 à l’occasion de la Coupe d’Afrique des nations des moins de 17 ans, vient donc réconforter ceux qui s’investissent sans compter (autorités politiques, ministère des sports, différents bureaux fédéraux, dirigeants de clubs, journalistes sportifs, supporters, etc.) dans le sport. La joie est totale.

C’est l’euphorie comme en 1999 ou en 2001 lorsque les jeunes cadets ont été deux fois vice-champions d’Afrique et médaillés de bronze au mondial. Après, plus rien ! On cherche vainement l’adresse de ces mômes à l’avenir prometteur. S’il arrive de les retrouver, ce n’est pas souvent la grande joie, tant le talent s’est effrité, installant ainsi une certaine désolation. Conséquence : il faut encore recommencer, toujours recommencer. Après le bonheur né du sacre de Kigali, on est en droit donc de se poser une question : ces jeunes mériteront-ils le sort de leurs devanciers ? Osons croire que non.

A ce sujet, il revient à la structure fédérale de donner les chances et les opportunités nécessaires à tous ces jeunes espoirs du football burkinabè d’évoluer sans soucis afin d’assurer la relève. A ce sujet, Séraphin Dargani, entraîneur adjoint des Etalons cadets, fait la proposition suivante : "Il faut continuer à encadrer ces jeunes, il faut tout faire pour qu’ils continuent de participer aux différentes compétitions. Même quand il n’y a pas de compétition, il faut les regrouper, même si c’est une fois par semaine ou une semaine dans le mois pour continuer à leur donner des rudiments. Il faut se soucier de leur carrière, leur fournir rapidement des passeports individuels pour leur permettre de répondre aux invitations à l’extérieur afin de pouvoir y faire leur test, en vue de se faire évaluer."

Attention aux faux recruteurs !

Malheureusement, les marchands de joueurs tapis dans l’ombre attendent le retour de ces jeunes pour leur faire miroiter des offres mirobolantes dans le seul but de remplir leurs poches au détriment de l’avenir des joueurs qu’ils veulent vendre. Ces faux recruteurs n’arrangent pas les choses. Nous ne parlons pas de ces clubs qui n’ont aucun souci de la formation et qui vont se jeter sur ces jeunes champions dans le but de les enrôler, même si c’est pour les orienter vers le banc de touche où ils useront leur culotte avant de regretter un tel recrutement, donc, avant d’avoir du remords. Il est dommage de voir des valeurs comme celles-là disparaître dès la fin de la CAN alors qu’une bonne politique pourrait permettre à ces jeunes d’avoir un bel avenir.

Sur ce point, le président de la fédération burkinabè de football, Zambendé Théodore Sawadogo, a son mot à dire. "En la matière, dit-il, nous avons tracé notre programme dès notre arrivée à la fédération : c’est la promotion, mais surtout le suivi des jeunes. Actuellement, nous avons mis en place un système informatique pour suivre ces derniers. Nous allons travailler à les garder en juniors puis en seniors. Nous sommes convaincus que la base du football, ce sont les jeunes. Nous avons donc intérêt à encadrer cette jeunesse et l’aider à nous offrir de grands joueurs comme Eto’o et autre Drogba », espère le président de la FBF.

Si la responsabilité des dirigeants est souvent engagée dans ce manque de suivi, il y a aussi la faute des jeunes eux-mêmes. Les victoires rendent souvent fous. A peine atterris à Ouagadougou après de brillantes prestations qui génèrent le plus souvent de bonnes primes, les jeunes joueurs se laissent aller à la frime. Désormais, c’est le "M’as-tu vu", la bamboula, qui sont aux antipodes de la rigueur que doit s’imposer tout athlète ambitieux. La carrière d’un Etalon (cadet) ne s’arrête pas à un trophée, même continental. La discipline et le travail personnels doivent être une réalité, une exigence. Aucune place n’est garantie en sélection nationale parce qu’on est champion d’Afrique. La concurrence est constamment rude.

Ce n’est pas parce qu’on est champion d’Afrique que la place est d’office garantie. C’est dire donc que ceux qui se laisseront aller devront observer de loin l’évolution des autres joueurs , ceux qui croient en eux et qui travaillent à viser l’excellence. La responsabilité du joueur lui-même est engagée. Dans ce sens, en vue du prochain mondial, la concurrence devra permettre de renforcer cette sélection pour des résultats encore plus éclatants au Mexique en juin prochain. Les entraîneurs, les responsables des centres de formation sont à féliciter. Ils devront poursuivre leur travail de veille et d’éveil afin que le bébé à peine né ne voie pas sa croissance brusquement stoppée. Ce serait dommage !

Le quarté gagnant

Le sacre des Etalons à la CAN des cadets fait le bonheur de tout le peuple burkinabè. Dans ce lot, il y a 4 personnes qui, pour une raison ou pour une autre, se frottent les mains, parce que satisfaites. Ces quatre personnes ont pour noms Blaise Compaoré (président du Faso), Jean-Pierre Palm (ministre des Sports et des Loisirs), Zambendé Théodore Sawadogo (président de la Fédération burkinabè de football) et Rui Viera (entraîneur des Etalons cadets). Le chef de l’Etat, a toujours été aux avant-gardes du financement du sport au Burkina. Amoureux du sport et nullement découragé par les contre-performances répétées des différentes disciplines sportives, il a continué à croire qu’un jour son effort sera récompensé.

Et c’est fait depuis le 22 janvier dernier à travers ce premier trophée continental remporté par les Etalons cadets. Le ministre des Sports, Jean-Pierre Palm, dans sa rigueur et sa volonté de permettre à chaque athlète de goûter aux fruits de son effort, a certainement dérangé depuis son arrivée à la tête du département. Mais il vient de voir aussi sa rigueur récompensée, surtout moins d’une semaine après sa reconduction à son poste. Sous son magistère, aucun joueur ne se plaint de primes de match (revues, du reste, à la hausse avec des conditions d’hébergement favorables et un climat serein de travail) ou de billet d’avion non remboursés. Sur ce plan, son travail a été facilité par son chef, le Premier ministre, Tertius Zongo, qui ne cesse de l’accompagner et de l’encourager pour l’accomplissement de sa lettre de mission.

Premier président de la Fédération de football à s’enorgueillir d’un tel sacre, Zambendé Théodore Sawadogo, homme discret, hostile aux bagarres, est bien chanceux à la tête de cette fédération. Désormais il doit secouer le cocotier pour mettre tout le monde au travail au sein de sa structure afin que l’élan enclenché se poursuive. Il y a enfin l’entraîneur, le Portugais Rui Viera. Recruté à la tête de cette sélection il y a seulement 9 mois (il a signé son contrat le 1er avril 2010), le voilà tout premier entraîneur national à donner une coupe d’Afrique au Burkina. Mieux, il ramène le Burkina, 10 ans après, sur la scène mondiale. Or, son arrivée à la tête de cette sélection n’avait pas fait l’unanimité au sein des décideurs. Avant son arrivée, il n’avait jamais entraîné une sélection nationale. "Ce 22 janvier 2011 est le jour le plus important de ma carrière », a-t-il lâché après le sacre de son équipe. C’est un homme comblé qui est ainsi galvanisé pour la suite de sa carrière. A ses côtés, il y a les trois autres entraîneurs adjoints qui savent l’épauler et le respecter pour un travail harmonieux. C’est donc un quarté gagnant qui doit continuer à développer toutes les initiatives heureuses pour le bonheur du football burkinabè.

Jérémie Zoungrana ou la fierté d’être Burkinabè

"C’est une joie immense que de savoir qu’une équipe peut vous procurer cette grande fierté d’être Burkinabè. On est heureux de pouvoir prouver que, même loin du pays, on est patriote et fier de l’être. La communauté burkinabè à Kigali a toujours un œil sur chaque délégation burkinabè de passage ici à Kigali. Le patriotisme ne se marchande pas. Après le bonheur que ces jeunes Etalons nous ont procuré, en nous permettant de toucher au premier trophée continental (avant même les 14 millions de Burkinabè restés au pays), j’avoue que cela ravive cette fierté d’être Burkinabè". Ainsi parlait Jérémie Zoungrana, Burkinabè résidant à Kigali et responsable aux activités socio-économiques de l’association des Burkinabè du Rwanda. Ce directeur national de JHPIEGO pour le Rwanda (une ONG américaine), dans son humour et sa joie de vivre de tous les jours, a, avec les autres compatriotes, contribué à ce que chacun bénéficie d’ un bon séjour à Kigali. Ce n’est pas pour rien qu’il n’avait plus de voix (pour avoir trop crié au stade) à la fin de la compétition. C’est lui qui a permis à cette CAN d’avoir le plus jeune supporter, Eddie Bryan, qui a eu le bonheur de toucher à la coupe. Les Etalons se souviendront de ce beau tableau à eux offert par cette valeureuse communauté vivant au Rwanda à qui toute reconnaissance supplémentaire ne sera pas de trop.

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 25 janvier 2011 à 08:34, par Wenceslas Nabébar En réponse à : ETALONS CADETS : Quel avenir pour ces champions d’Afrique ?

    Henoch CONOMBO, un des étalons de 1999 est qualifié aux 8ème de finale de la coupe de France avec Chambéry.

    QUAND LES PETITS MONTRENT LA ROUTE AUX GRANDS C’EST MAGIQUE. J’ESPERE QUE LES SENIORS SUIVRONT L’EXEMPLE.ILS SONT BONS,MEME TRES BONS,MAIS NOURRISSENT DES COMPLEXES PAR RAPPORT AUX AUTRES JOUEURS ET SE LAISSENT IMPRETIONNER.

    UN BURKINABE NE DOIT NOURRIR UN COMPLEXE PAR RAPPORT A N’IMPORTE QUI.

    BRAVO A PRATRIK ZOUGRANA ET SES COPAINS

    VIVE LE BURKINA.

  • Le 25 janvier 2011 à 09:55, par kientega jean baptiste Allemagne En réponse à : ETALONS CADETS : Quel avenir pour ces champions d’Afrique ? lettre adresse au president du faso

    lettre adresse au president de la republique du faso
    A S E Mosieur Compaore.
    mes filicitation a vous !!!!!!!!!!! et
    bravo au cades !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
    mes aussi felicitations aux jeunes et aux encadeurs et au peuple burkinabe !!!!!!!!!!!!
    ils ont donner la leson a leur aines et j espere que ceux ci entireront les benefices.
    je propos ce qui su aux autorites politique et footballitique et surtous a vous Monsieur le < fasopresi compaoquer > president du faso a tous mettre en place pour assurer l avenir de ces enfents heros qui ont ecrit le burkina dans l histoire de football africain : c est a dire, leuer ouvrir des bourges d etude assurer , de l assurances maladie ,et des villa clef a la mains a tous les vintg deux et et enfin leur suivre de pres pour leurs bien etre.
    dans l attend d une suite favorable ,je vous pris monsieur le president d agrer l expression de ma concideration distinguer.
    kientega jean baptiste.
    compatriot en Allemagne

  • Le 25 janvier 2011 à 18:36, par seka En réponse à : ETALONS CADETS : Quel avenir pour ces champions d’Afrique ?

    merci pour cet article. Je n’ai pas de mots pour exprimer ma joie tellement elle est grande ! Je suis plus que fier de nos jeunes etalons. Merci bertran j’ai espoir q tu feras autant sinon plus que les eto’o, drogba et autres. Bref ! Tout le monde a été fantastique ! Mais j’ai remarqué qu’il n’ya pas eu d’engouments, de félicitations et de commentaires de la part des internautes.

  • Le 25 janvier 2011 à 23:00, par corbbo En réponse à : ETALONS CADETS : Quel avenir pour ces champions d’Afrique ?

    Merci a Rui Costa et aux dirigeants du football burkinabe.Le premier pas de gloire a ete fait,il faut poser d’autres puis ca sera la marche vers la gloire.Ces "bambins" doivent marcher desormais la tete haute dans la gloire en faisant suivre dans leur sillage d’autres sportifs et pourquoi pas tout le Burkina.Les grandes victoires galvanisent et font pousser des ailes.L’on se dit que tout est possible,pourquoi les autres et pas nous.Courage !

  • Le 30 janvier 2011 à 17:06, par regis ghilat En réponse à : ETALONS CADETS : Quel avenir pour ces champions d’Afrique ?

    Félicitations et Bravo aux étalons cadets,au président Compaoré,au ministre Palm,au président de la Fédé.à ce dernier je voudrais formuler cette requête :
    conserver tout le groupe et l’encadrement technique et les faire monter ensemble en junior.
    merci

    • Le 3 février 2011 à 16:33 En réponse à : ETALONS CADETS : Quel avenir pour ces champions d’Afrique ?

      Merci monsieur le journaliste pour ce bel article, très pertinent, et que le travail surtout continue. Seulement, je voudrais attirer votre attention sur un mot que vous avez employez, parlant du ministre Palm. il s’agit du mot MAGISTERE. juste vous signaler que Magister est tout à fait le contraire de ministère, respectivement du Latin Magnus (Grand) et minus (Petit).

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