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Crise ivoirienne : De quoi va accoucher Bamako ?

Publié le jeudi 20 janvier 2011 à 22h39min

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Rarement un sommet de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) aura été tant attendu. Chaque fois que cette instance sous-régionale, qui regroupe huit Etats de l’espace CEDEAO, se réunit, les sujets à l’ordre du jour sont la monnaie, l’économie, la libre circulation des personnes et des biens.

Des questions réservées aux spécialistes de la chose et qui n’emballent pas grand monde, quand bien même elles toucheraient aux intérêts des populations et détermineraient parfois leur avenir. Mais voilà que, du jour au lendemain, l’UEMOA se trouve contrainte de descendre dans l’arène politique et attire l’attention.

A l’origine, la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, pays qui a depuis le second tour de la présidentielle du 28 novembre 2010 deux chefs d’Etat que sont Alassane Dramane Ouattara, déclaré vainqueur par la Commission électorale indépendante (CEI) et reconnu par la Communauté internationale, et Laurent Gbagbo, dont la victoire a été proclamée par le Conseil constitutionnel dirigé par un de ses proches.

Et c’est reparti pour une crise sociopolitique aux bords de la lagune Ebrié, dont les eaux étaient déjà troubles depuis une dizaine d’années. Pour faire plier l’enfant de Mama, une batterie de mesures ont été prises contre lui pour l’asphyxier financièrement ; ce que « la République du Golf » appelle la stratégie de l’étouffement.

C’est dans ce contexte que doit se tenir ce week-end dans la capitale malienne le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UEMOA, avec comme plat de résistance la crise ivoirienne et ses implications sur l’économie de l’Union d’une part, mais aussi la question de la dénégation de signature aux représentants de Laurent Gbagbo au profit de ceux d’Alassane Dramane Ouattara, d’autre part. De quoi va accoucher Bamako ? L’UEMOA va-t-elle confirmer ses décisions, les renforcer ou les abroger ? Déjà, on a un petit parfum de l’issue de cette réunion avec le Conseil des ministres qui a précédé la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement.

En effet, les chefs des départements ministériels du portefeuille des Finances des pays de l’Union se sont réunis pour examiner la mise en œuvre des décisions prises quelques jours auparavant à Bissau de bloquer tous les comptes de la Côte d’Ivoire à la BCEAO et de lever tous les blocages avant que les chefs d’Etat entérinent toutes les mesures.

En attendant, on est dans une situation d’impasse en terre d’Eburnie. Raila Odinga, le Premier ministre Kényan, est retourné bredouille d’Abidjan après une nième négociation puisque chaque camp demeure inflexible sur ses positions. L’option militaire risque d’être le dernier recours là où les coulisses des chancelleries n’ont pas donné les résultats escomptés. Et si on se réfère aux bruits de bottes depuis Bamako avec la rencontre des états-majors des forces armées de la CEDEAO, l’issue pourrait être violente si les sanctions économiques échouent.

Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

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