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FORMATION DES ELEVES-MAITRES DANS LA BOUGOURIBA : "Pas de perdiems, pas de stage pratique"

Publié le mercredi 19 janvier 2011 à 23h46min

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Les élèves–maîtres des différentes écoles nationales des enseignants du primaire (ENEP) affectés dans la Bougouriba sont actuellement dans l’impasse. Les maîtres-conseillers des écoles des circonscriptions d’éducation de base (CEB) de Diébougou I et II abritant des écoles d’application dont une dans la CEB I et deux dans la CEB II, ont interdit l’accès des classes aux élèves-maîtres. Jusqu’au 12 janvier, date à laquelle nous tracions ces lignes, aucune solution n’avait été trouvée.

Les élèves-maîtres des différentes écoles nationales des enseignants du primaire (ENEP) du Burkina pourront –ils boucler leur stage pratique au cours de cette année scolaire 2010-2011 dans la Bougouriba ? Cette question est sur toutes les lèvres depuis la reprise des cours le 4 janvier 2011. En effet, après la formation théorique dans les ENEP, ils ont été affectés dans des écoles d’application pour y mettre en pratique les connaissances reçues. Au nombre de 45, ils ont été repartis dans les trois écoles d’application de la commune de Diébougou, soit 15 par école , respectivement dans les écoles Diébougou « A » dans la CEB I et les écoles Diébougou « B » et « C » dans la CEB II. Mais à leur grande surprise, ils ont été interdits d’accès aux salles de classe desdites écoles. A l’origine de cette situation, une affaire de prise en charge qui couvait depuis 2005, selon Guiléhir Désiré Somé, enseignant à l’école Diébougou « B » et militant du SYNATEB.

"A l’époque, indique-t-il, les maîtres-conseillers ont demandé une prise en charge compte tenu qu’ils sont des formateurs au même titre que les enseignants des ENEP. En outre, la présence des élèves-maîtres exige des heures supplémentaires de travail". Ils ont par ailleurs trouvé incompréhensible que les enseignants vacataires des ENEP soient payés pour leur travail quand on sait que certains stagiaires payent à titre privé leur formation dans les ENEP et se forment gratuitement dans les écoles d’application. Les maîtres-conseillers estiment que les ENEP doivent les désintéresser, a indiqué Martial Da, Secrétaire général adjoint de la section provincial du SYNATEB de la Bougouriba. "Au cours de l’année scolaire 2009-2010, certaines écoles ont été érigées en écoles d’application attitrées pour les stages pratiques. Les différents acteurs ont perçu dans cet acte une volonté de solutionnement du problème. Mais hélas !

Plus rien depuis lors", déplore-t-il. Au cours de la même année, des promesses avaient été faites, ajoute M. Da, mais non tenues à ce jour. "C’est pourquoi notre syndicat, lors de son dernier congrès en novembre 2010, a demandé d’interdire l’accès des salles de classe aux élèves-maîtres jusqu’ à la satisfaction de notre plate – forme revendicative", fait-il savoir. Du côté du SNEAB, c’est le même son de cloche. Le Secrétaire général de la section provinciale, Thomas Compaoré, a été très clair. "Pas de perdiems, pas de stage", a-t-il indiqué en affirmant qu’ ils ont adressé une plate–forme revendicative similaire aux autorités et ont invité les militants à observer le mot d’ordre de boycott. Pour Martial Da, les atermoiements des autorités montrent clairement que l’éducation n’est pas leur priorité. Face à cette situation, les élèves – maîtres se sont tournés vers leurs inspections respectives pour plus d’informations. Jusqu’au 12 janvier 2010, ils se présentaient dans leurs écoles mais restaient seulement dans la cour.

Certains d’entre eux que nous avons rencontrés s’inquiètent de leur sort surtout qu’ils ont payé pour se faire former. Ils disent ne rien comprendre à cette situation et souhaitent qu’une solution soit trouvée afin qu’ils puissent faire leur stage.

"Nous n’avons pas de griefs contre les stagiaire", soutient Guilehir Désiré Somé pour indiquer que leurs revendications ne sont pas dirigées contre eux avant d’ajouter que certains sont leurs petits frères, leurs épouses, et d’autres ont même été inscrits par des instituteurs. Le directeur général de l’ENEP de Gaoua, Boubacar Kaboré, joint au téléphone afin d’avoir des éclaircissements, a indiqué être au courant de la situation des stagiaires mais a évoqué le droit de réserve qui l’empêche de faire une quelconque déclaration sur la question. Le directeur provincial de l’enseignement de base et de l’alphabétisation de la Bougouriba, Amidou Souabo, accompagné de l’inspecteur de la CEB I, Babor Bado ont rencontré les maîtres- conseillers, le jeudi 6 janvier. Mais aucune solution n’a été trouvée. Tous les regards sont désormais tournés vers le ministère de l’Enseignement de base et de l’alphabétisation.

François SOME (Collaborateur)

Le Pays

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