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Université de Ouaga : La communication interne de l’armée comme thème de mémoire

Publié le mercredi 22 septembre 2004 à 07h29min

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Lundi 13 septembre 2004, a eu lieu au département communication et journalisme de l’Université de Ouagadougou, la soutenance de mémoire de Ismaël K.S. Diaouari, option communication d’entreprise et relations publiques.

Le mémoire dont le thème est "la communication interne de la défense : enjeux et perspectives dans un processus démocratique’’ a été jugé recevable avec une note de 15/20, mention "Bien".

Ismaël K.S. Diaouari est un produit du Prythanée militaire du Kadiogo (PMK) qui s’est passionné pour la communication des organisations à l’Université de Ouagadougou. Une passion qui lui a valu une dérogation spéciale pour continuer les études jusqu’en année de maîtrise. Pour clore les résultats de quatre années d’études au département de communication et journalisme, il a décidé de mener une recherche sur le thème "la communication interne de la défense : enjeux et perspectives dans un processus démocratique’’.

Cette option part du constat qu’au Burkina Faso, subséquemment à l’amorce du processus de démocratisation, l’on a adopté la forme républicaine de l’armée avec des obligations de loyauté, de neutralité, de l’institution militaire envers le pouvoir d’Etat. Il a fait remarquer également que toutefois, des heurts ont été constatés entre militaires et pouvoir civil et au sein même des Forces armées. C’est dans un tel contexte que l’étudiant Diaouari a voulu élucider l’impact d’une "révolution’’ de l’information et de la communication au plan national sur une institution dite "La grande muette’’.

L’objectif principal de l’étude a été d’appréhender comment l’institution militaire réagissait en interne au changement environnemental pour cerner l’influence des valeurs démocratiques sur une telle institution à vocation conservatrice du féodalisme. Pour mener à bien son étude, M. Diaouari est parti de deux hypothèses ; la première est : les nombreux maux dont souffre l’institution militaire burkinabè sont en grande partie les conséquences d’une inadéquation entre sa pratique communicationnelle et les réalités actuelles du contexte démocratique.

La deuxième hypothèse est : la culture et les logiques militaires constituent une barrière à l’expression des militaires, ainsi qu’à des débats de fond sur les questions d’éthique, de discipline et de cohésion. Recherche documentaire, observation participante, questionnaire et entretiens semi-dirigés auprès des unités des armées de terre, de l’air, de la gendarmerie et de la brigade des sapeurs pompiers lui ont permis de collecter les données.

Des pratiques d’informations basées sur les flux d’informations verticaux et horizontaux

L’approche de l’étude, basée sur le systémisme lui a permis de s’intéresser aux réseaux formels utilisés pour informer les militaires en interne ainsi qu’aux réseaux informels de communication dont les résultats ont noté le dynamisme. "Les pratiques d’informations sont principalement basées sur les flux d’informations descendants, ascendants et horizontaux.

Pour ce qui est des flux verticaux, il faut noter qu’ils sont constitués par le dispositif de la correspondance militaire qui comprend tout document, lettre, note de service, rapport, etc adressé par un militaire pour le service, à ses supérieurs ou à ses subordonnés. Au regard de la structuration de l’armée, les flux verticaux sont les plus dominants. Quant au climat interne, il se présente sous la forme de relations hiérarchiques assez rigides à l’armée de terre et un climat social plus détendu à l’armée de l’air.

Cependant, la gendarmerie et la BNSP, compte tenu de leur spécificité, présentent des résultats composites’’. La collecte des données a permis de faire ressortir certaines difficultés liées à la pratique de la communication interne de l’armée : les occasions et opportunités de communication sont dans l’impasse ; le journal interne joue son rôle de façon imparfaite ; la société militaire burkinabè a du mal à s’adapter à son contexte ; enfin, les militaires sont dans la tourmente de la crise socioéconomique.

Pour parer à ses difficultés et rendre la communication interne plus efficace, des propositions ont été données par l’étudiant. Il s’agit de : rénover la concertation par l’adoption d’un ensemble de mesures propres à créer le cadre pour un dialogue social efficace ; instaurer une politique de gestion des ressources humaines ; enfin, ouvrir la formation des militaires sur la citoyenneté.

Ismaël BICABA
Hermann OUEDRAOGO (Stagiaire)
Sidwaya

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