LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Gouvernement Tertius II : Auguste Denise Barry : “Guidez-moi, je suis nouveau”

Publié le mardi 18 janvier 2011 à 00h13min

PARTAGER :                          

Premiers pas pour les uns, posture d’initiés pour les autres, les membres du troisième gouvernement de Tertius Zongo ont sacrifié, hier lundi 17 janvier 2011, au rituel républicain de « prise de contact » avec le chef de l’Etat. Ambiance.

Pour les anciens, voire les vétérans, c’est une « confiance renouvelée ». Habitués des arcanes du palais de Kosyam et du personnel, ils distribuent ici poignées de mains chaleureuses, là des accolades.

L’essaim de journalistes qui ont pris d’assaut le perron de la bâtisse, ils les affrontent. Parfois laconiques : « Ce sera la continuité de ce qui est déjà engagé », lance Alain Yoda, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale ; souvent emphatique :

« Vous savez, la Culture et le Tourisme sont devenus les deux pôles stratégiques de la SCADD [NDLR : Stratégie de croissance accélérée et de développement durable], s’enorgueillit Filippe Sawadogo, dont le ministère vient d’être amputé de la Communication et du « porteparolat » du gouvernement, mais augmenté de la Francophonie. Qu’à cela ne tienne, le titulaire du maroquin reste égal à lui-même : « Bienvenus aux artistes. Nous nous retrouvons ».

Mais pour les novices de l’équipe gouvernementale, cette entrée dans le cénacle des grands commis de l’Etat réserve bien de surprises. Pas lents, téléphone portable vissé à l’oreille, le tout nouveau patron de la Sécurité, Auguste Denise Barry, esquive soigneusement la presse, avance vers l’entrée principale avant de s’aviser de franchir le seuil.

Envie soudaine d’accorder quelques mots aux journalistes qui venaient l’assaillir ? Que nenni. L’ex-commandant de l’académie militaire Georges Namoano vient de débarquer sur une terre inconnue : « Il faut me guider, je suis un nouveau », murmure-t-il au grand chambellan de la cour, Léon Yougbaré.

De la Société nationale burkinabé d’électricité (SONABEL), dont il fut pendant longtemps, directeur général au département des Mines, des Carrières et de l’Energie, où il vient d’être appelé à la tête, c’est comme s’il passait d’un étage à un autre. Pour autant, Salif Lamoussa Kaboré ne semble par perdre de vue l’étendue de sa nouvelle fonction.

Sans doute le souvenir des multiples coups de burin reçus lors des périodes de délestages lui rappellent la très grande délicatesse de sa tâche. Ses défis : « Améliorer la couverture nationale en électricité et consolider le statut de pays minier qu’est devenu le Burkina Faso ».

Pour cela, rend « grâce à Dieu pour cette nomination », « remercie Son Excellence le président du Faso cette confiance » et compte sur « le soutien de tous pour réussir sa mission ». Dans le récipient en plastique placé à côté du portique du détecteur de métaux, il glisse quelques objets dont un de piété : un chapelet.

Rien d’étonnant pour qui connaît la réputation de bon croyant qui s’attache à la personnalité d’el hadj Salif. L’autre attraction de cette séance de prise de contact : Arsène Bognessan Yé. Propulsé ministre délégué, ministre auprès de la présidence chargée des réformes politiques, il signe ici son retour, un grand retour dans l’équipe gouvernementale après une longue éclipse.

Interrogé sur le contenu et le calendrier de ses « fameuses réformes », dont on parle tant, à commencer par l’hôte de Kosyam, celui qu’on surnomme déjà « ministre de l’article 37 » rétorque :

« C’est trop tôt. Nous venons de finir une prise de contact. Je vous demande d’être patients. Je n’ai pas encore reçu ma lettre de mission ». Sur sa nomination, il concède que « c’est un grand retour dans le gouvernement » tout en insistant sur le fait qu’il « n’a jamais quitté la scène politique ».

Mais avec sa nouvelle charge, il est désormais à l’avant-garde du programme de la majorité, dont l’un des piliers est justement le projet de réforme : « Il y a deux grands défis : le premier, c’est de réussir les réformes politiques et institutionnelles pour mieux enraciner la démocratie et assurer une plus grande participation des citoyens.

Il nous faut faire en sorte que les opinions soient prises en compte. Il faut aller vers des règles et procédures saines et consensuelles ». Propos du Premier ministre Tertius Zongo.

Consensuelles ? Ce mot va sans doute écorcher le tympan de bien de gens pour qui l’ex-député Bognessan Yé est en service commandé. Et pour cause !

Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 18 janvier 2011 à 12:05 En réponse à : Gouvernement Tertius II : Auguste Denise Barry : “Guidez-moi, je suis nouveau”

    Félicitations aux membres du nouveau gouvernement. J’ai cependant quelques inquiétudes par rapport à certains porte-feuilles, du moins aux sous-composantes de ces portefeuilles :
    - Ministre de la Défense et des ANCIENS COMBATTANTS
    - Ministre de...et DE LA FRANCOPHONIE
    Je ne vois pas trop l’enjeu que représente ces "choses" pour nous autres burkinabé et africains
    Les anciens combattants qui survivent de nos jours sont si nombreux dans le pays qu’il faille un département ministériel pour s’occuper d’eux ???
    Quant à la francophonie...j’aurais préféré la promotion de nos langues nationales à la place

  • Le 18 janvier 2011 à 13:19 En réponse à : Gouvernement Tertius II : Auguste Denise Barry : “Guidez-moi, je suis nouveau”

    YE est nommé Ministre d’Etat et non Ministre Delegué comme vous l’avez ecrit.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Un Communicateur chevronné au chevet du Burkina Faso…
Nouveau gouvernement : Tertius Zongo explique