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CRISE IVOIRIENNE : Trêve de palabres !

Publié le mardi 4 janvier 2011 à 01h03min

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Les trois émissaires de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), Pedro Pirès du Cap-Vert, Thomas Yayi Boni du Bénin, Ernest Baï Koroma de la Sierra Leone, et Raila Odinga, Premier ministre kényan, émissaire de l’Union africaine, ont été hier chez Laurent Gbagbo. Dans cet entretien avec Gbagbo, il faut saluer la présence du dernier cité, d’autant qu’il aura équilibré le débat. En effet, les présidents cap-verdien, béninois et sierra-léonais sont connus pour être assez proches de Gbagbo pour lui dire certaines vérités.

Or, le Premier ministre kényan est, quant à lui, loin d’amadouer un Laurent Gbagbo qui passe pour être un champion dans l’art de rouler les gens dans la farine. En tout cas, Odinga est l’homme qu’il faut pour taper du poing sur la table de Laurent Gbagbo, d’autant que lui-même fut victime d’une usurpation de son fauteuil présidentiel par Mwai Kibaki. Mais au finish, qu’aura apporté cette médiation ? Le président le plus contesté du monde entier qu’est Laurent Gbagbo est d’ailleurs dans son élément. Les longues palabres sont le fort de l’homme et lui offrent surtout l’occasion de continuer d’user de manoeuvres dilatoires. La preuve, pour ceux qui en ont encore besoin, est que depuis son hold-up électoral du 28 novembre dernier, des émissaires de grande notoriété, Gbagbo en a reçu chez lui, mais les a tous noyés dans des faux-fuyants interminables. L’ex-président sud-africain Tabo Mbéki et le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, ont tous essuyé des rebuffades dans leur tentative de raisonner l’usurpateur du fauteuil de Alassane Dramane Ouattara. En vérité, pour paraphraser Blaise Pascal, le bois dont est fait Gbagbo est si noueux qu’on ne peut rien y tailler de si droit.

De ce fait, continuer de négocier avec ce chevalier d’industrie pour qui l’honneur et la dignité ne sont que des vertus à la fois inutiles et encombrantes, n’est ni plus, ni moins que de l’hypocrisie de la part de la CEDEAO. A tout le moins, face aux menaces qui viennent de toutes parts, l’enfant de Mama se préoccupe d’une seule chose : jouer à se faire craindre en brandissant la menace d’une guerre civile en cas d’intervention militaire. Et pourtant, cette guerre civile, à bien des égards, est suffisamment à son comble. Plus de deux cents morts en un mois, c’est trop. Ainsi, si tant est que la CEDEAO veuille débarrasser la Côte d’Ivoire de Gbagbo, l’usage de la force relève aujourd’hui d’une nécessité impérieuse face à l’échec des recours diplomatiques. Et, le cas échéant, le plus vite serait le mieux car plus le temps passe, plus ce dernier se radicalise.

D’ailleurs, en faisant appel aux avocats français Roland Dumas et Jacques Vergès pour le défendre, Laurent Gbagbo prouve à la CEDEAO qui tente encore de le raisonner par la voie diplomatique qu’il est prêt à tout. Cela d’autant que ces deux avocats viennent d’un pays comme la France que Gbagbo dit haïr de toutes ses forces. Une incohérence qui montre que le président ivoirien sortant, qui tient à tout bout de champ des discours nationalistes teintés de haine viscérale contre l’Occident, n’est rien d’autre qu’un enivré de pouvoir prêt à mettre la Côte d’Ivoire à feu et à sang. Et si la CEDEAO n’y prend garde, elle aura diagnostiqué le mal de la Côte d’Ivoire en experte pour finalement lui prescrire un remède de cheval.

Boulkindi COULDIATI

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 4 janvier 2011 à 10:28, par Nobga En réponse à : CRISE IVOIRIENNE : Trêve de palabres !

    J’ai tout comme l’impression que Ouattara et tout son gouvernement sont des prisonniers de la communauté internationale qui ne sait réellement pas ce qu’elle veut. Comment un gouvernement que vous jugez légitime est bloqué dans un hôtel et nourri comme des prisonniers à partir d’hélicoptère et ne sont pas libres de leurs mouvement, pendant que le soi-disant illégitime nargue tout le monde et on négocie sans cesse ? On négocie quoi au juste puisque Gbagbo dit clairement qu’il ne part pas ? Ses jeunes patriotes tortures les soldats de l’ONUCI chargés de protéger la population et on dit qu’on tire sur la population civile. Il y a tout de même une fin à chaque chose, et il faut bien que cette fin arrive, sinon au finish Ouattara, son gouvernement, tous ses fidèles et tous ceux qui l’ont votés seront bientôt livrés à eux-mêmes face à leurs bourreaux. Arrêtez vite cette comédie qui a trop duré et permettez aux ivoiriens de démarrer l’année nouvelle dans l’espoir et la tranquillité. Dieu Tout Puissant, Le Seigneur de Miséricorde sauve la Côte d’Ivoire.

  • Le 4 janvier 2011 à 14:50, par Razak En réponse à : CRISE IVOIRIENNE : Trêve de palabres !

    La reponse est simple. La communaute internationale a peur de Laurent Gbagbo. Je deteste Gbagbo, mais je commence a bien l’apprecier. Meme les grandes puissances comme la France ont peur de lui. Il faut qu’on se dise la verite, la CEDEAO n’ose pas attaquer Gbagbo. C’est pourquoi elle s’engouffre dans des negociations en n’en plus finir. Arretez ces negociations honteuses et laissez la Cote-D’Ivoire souffrir le moins. Nous savons tous que Ouatarra a gagne les elections, mais comme tout le monde craint Gbagbo, Alalssane ne sera pas President. C’est malheureux ce qui se passe en Afrique.

    • Le 4 janvier 2011 à 17:21, par kayoure En réponse à : CRISE IVOIRIENNE : Trêve de palabres !

      Non Razak, personne n a peur de Gbagbo, on negocie pour lui donner une chance de survie. On a plutot peur de decimer une population qui n a que ses yeux pour pleurer. Mais qui vvivra verra et ca ne sera pas une surprise, ce qui va se passer.

  • Le 4 janvier 2011 à 16:59 En réponse à : CRISE IVOIRIENNE : Trêve de palabres !

    Le psychopathe : Certains utilisent le mot sociopathe mais c’est la meme chose. J’ emploierai les deux termes dans la meme acception. Les psychopathes savent la difference entre le bien et le mal. Ils ne sont pas des attardes mentaux. Cependant, quand il font le mal, ils ne ressentent aucune honte ni aucun remord. Ils peuvent donc tout justifier en accusant leur victime ou la geopolitique ou l’ etranger. ou le diable ou simplement les circonstances comme le temps qu’ il fait.
    Les Sociopathes font parfois "ce qu’ il faut— si cela leur apporte quelque chose a eux. Cela peut etre l’approbation du public ou une image rehaussee car ils sont laids moralement donc, physiquement pas beaux. Mais la raison pour laquelle ils le font est toujours basee sur ce qu’ ils pensent, pas sur ce qu’ ils ressentent. Faire du mal ne rend pas mal a l’aise un psychopathe. Faire le bien ne le rend guere plus heureux. Pourquoi ? Pour un sociopathe, la vie se reduit a gagner. Les autres sont justes la pour etre utilises ou pour servir de points dans leur jeu. La relation, ca n’ a pas de sens avec ces personnes-objects. Sauf si la relation les amene a gagner.
    Les sociopathes n’ ont aucune envie de changer, de s’ ameliorer. C’est d’ailleurs rarement qu’ ils s’ y essaient. Sauf quand on les contraint parce qu’ ils pensent qu’ il n’ a rien a reprocher a leur etat actuel. C’est le reste du monde qui est mauvais.
    Gbagbo est un sociopathe, come beaucoup de dirigeants africains malheureusement. Mais c’est un sociopathe des plus crus. Tous les sociopathes ne sont pas des dangers reels et effectifs pour les autres. Mais Gbagbo, lui, l’ est. Autant que tous ces illumines qui veulent nous faire la lecon de la resistance anti- colonialiste. En plus de leur manque de discernement.O l’ ignardise qui se masque dans le lettrisme !

    LOP

  • Le 4 janvier 2011 à 17:25, par fargas En réponse à : CRISE IVOIRIENNE : Trêve de palabres !

    durant toute une decennie laurent gbagbo est entrain de rouler tout le monde dans la farine,pourquoi negocier toujours avec ce boulanger ?
    l,option militaire est la meilleure solution..et je pense que la cedeao et l,UA en ont la capacite necessaire.

    • Le 5 janvier 2011 à 22:02 En réponse à : CRISE IVOIRIENNE : Trêve de palabres !

      Je suis parfaitement d’accord avec cette affirmation, je me demande même parfois pourquoi une armée quand elle est infructueuse, les armes sont faites pour tuer, je pense que la communauté inter la CED.... et l’UA seront des medecins unitiles pour la RCI, attendons de voir si dans 7 semaine rien n’est fait, ça suppose que rien ne pourrait etre fait encore. Les blancs ne peuvent pas commencer les choses en premier,histoire d’éviter qu’on les accuse encore. Ils vous donnent l’occasion d’agir, qu’attendez vous ?

  • Le 4 janvier 2011 à 20:11, par Birko En réponse à : CRISE IVOIRIENNE : Trêve de palabres !

    Evitons d’eventuel conflit en cote d’ivoire, afin de preserver la vie de ces pauvres citoyens, ce n’ai pas que des ivoiriens il ya bien d’autres personnes.

  • Le 4 janvier 2011 à 21:50 En réponse à : CRISE IVOIRIENNE : Trêve de palabres !

    Pour les observateurs de la scène politique en Côte d’Ivoire, cette sortie de Venance Konan tombe à pic pour rappeler à l’ordre et à la dignité les pseudos intellectuels africains. Ces individus à la petite cervelle qui dès qu’ils voient un individu noir criminel et voleur interpeller par la police du monde (communauté internationale) crie au racisme, à l’ingérence, au néocolonialisme, à la Françafrique et consorts, sans chercher à comprendre quoique ce soit. Ceci est pitoyable et désespérant de la part de certains africains. Le cas des élections du 28 novembre 2010 en Côte d’Ivoire vient illustrer cet exemple de voleur en plein midi (Gbagbo) pris en flagrant délit. Voici d’abord une élection la plus surveillée au monde avec un nombre impressionnant de témoins et observateurs (au risque de répéter Venance Konan):1500 soldats des FDS fidèles à Gbagbo ont été déployés dans les zones occupées par l’ex-rébellion. A ceux-ci, il faut ajouter les préfets et sous-préfets nommés par Laurent Gbagbo, les observateurs de l’ONUCI, de l’Union européenne, de l’Union africaine, de la CEDEAO, de la RADHO d’Alioune Tine, du Centre Carter, les journalistes présents (TV5, Reuters, AP, AFP, France 24, Africa24…) Et tous ces observateurs expérimentés, neutres et incorruptibles n’ont signalé d’incidents majeurs ayant entaché la sincérité du scrutin. Et c’est en se basant sur les rapports de tous ces observateurs que la communauté internationale a reconnu la victoire sans ambages d’Alassane Ouattara (ADO) proclamée par la CEI et certifiée par l’ONU. Et par une séance de sorcellerie en plein jour, Mr Yao N’dré du conseil constitutionnel efface d’un coup de crayon magique 600000 voies de 7 départements favorables à ADO, en se basant uniquement sur les réclamations fantaisites montées de toutes pièces par le laboratoire de faux du FPI. A la suite de cette forfaiture, Gbagbo est déclaré vainqueur. 54% des ivoiriens qui ont voté pour ADO et la communauté internationale disent non à cet hold up du siècle, et se dressent sur le chemin du filou, criminel et assassin de Gbagbo, pour qu’il transmette ce pouvoir volé à ADO. Dans ce cas précis, qu’est ce que la Françafrique et le néocolonialisme viennent chercher dans ce débat ? On est où là ? comme le dirait Vladimir Cagnolari, ex journaliste à RFI !

  • Le 5 janvier 2011 à 11:33, par MAMY En réponse à : CRISE IVOIRIENNE : Trêve de palabres !

    Il faut que le peuple ivoirien dans son ensemble sorte et dise non à GBAGBO. Qu’il bloque tout et le prouve qu’on veut pas de lui parce que c’est le peuple qui est le plus grand perdant.

  • Le 5 janvier 2011 à 13:40, par A.K En réponse à : CRISE IVOIRIENNE : Trêve de palabres !

    Birko, que proposez vous donc ? Même si j’ai mes parents làbas, je suis pour l’option militaire mais une action commando soutenue par des forces élites étrangères.

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