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Règlement de l’UEMOA sur le contrôle de la charge à l’essieu des camions : Dure dure s’annonce l’application de la phase 2

Publié le mardi 4 janvier 2011 à 01h03min

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En principe, c’est à partir du 1er janvier 2011 que commence l’application du règlement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) relatif à l’harmonisation des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du poids, et de la charge à l’essieu des véhicules lourds dans les Etats membres.

Mais, à écouter Roger Omer Ouédraogo, président de l’Association professionnelle des transitaires du Burkina (APAB), la mise en œuvre de la seconde phase de la mesure communautaire ne s’annonce pas du tout aisée pour les acteurs nationaux du transport, surtout avec la crise post-électorale en Côte d’Ivoire qui va encore aggraver la situation des transporteurs.

La norme de l’UEMOA portant harmonisation des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du poids, et de la charge à l’essieu des véhicules lourds a été adoptée en décembre 2005 à Bamako, au Mali. La mesure vise entre autres la préservation des axes routiers existants, mis en mal par les surcharges sur les camions, avec leurs lots de conséquences en cascades, se terminant au pire des cas par des accidents mortels. Mais, au-delà de cet aspect, le règlement communautaire, on le voit, fait, à divers points de vue, œuvre utile.

Soumaïla Cissé a encore du souci à se faire par rapport à la mise du Règlement sur la charge à l’essieu

Et comme l’expliquait si bien le président de la Commission de l’UEMOA, Soumaïla Cissé, au cours d’un atelier régional sur la question en mars dernier, « Pour faire du transport, il faut du matériel roulant en bon état. Pour aller d’un point à un autre avec les commodités nécessaires, il faut des routes en bon état. Enfin pour mobiliser les moyens de transport, il faut des hommes en bonne santé. Or, la surcharge routière abîme ces trois facteurs qui fondent le transport et finit par le détruire ». Comme quoi, si cette mesure n’existait pas, il fallait la créer.

Mais le problème, c’est que les acteurs du transport ont du mal à l’appliquer parce qu’elle a affecte négativement leurs affaires, qui viennent moins rentables. La première phase de l’application du Règlement a démarré juillet 2010. Des semaines après l’échéance, la mesure n’était pas mise en œuvre dans certains Etats de l’Union. En tout cas, ce ne sont pas les membres de la délégation de l’Union européenne et de l’ambassade des Etats-Unis au Bénin qui diront le contraire, eux qui en ont fait l’amer constat, en se rendant le 23 juillet dernier au Port autonome de Cotonou pour s’enquérir des conditions d’application de la réglementation.

Roger Omer Ouédraogo se dit préoccupé pour l’application de la mesure communautaire

La Côte d’Ivoire, du fait de sa situation, n’a jamais appliqué la mesure. Avec les derniers développements de cette crise ivoirienne, il faut craindre que le Burkina se retrouve dans la même situation de non application du Règlement. Selon Roger Omer Ouédraogo, président de l’Association professionnelle des transitaires du Burkina, l’application de la seconde phase du Règlement s’annonce dure pour les transporteurs burkinabè. « Parce qu’avec l’impossibilité de par le Port autonome d’Abidjan qui est le plus proche, les opérateurs économiques sont obligés de se rabattre sur les ports de Téma et de Lomé, qui sont malheureusement plus éloignés. Ce qui entraîne des coûts supplémentaires », explique t-il. En effet, dans l’optique des transporteurs, respecter la réglementation, c’est-à-dire qu’un camion ne doit pas dépasser 60 tonnes, c’est faire plus de voyages, donc multiplier les frais. D’où leurs difficultés. Que faire ?

Pour sa part, Omer Ouédraogo, en tant qu’auxiliaire des opérateurs économiques dans l’accomplissement des formalités de transport des marchandises inter-Etats, souhaite que la crise ivoirienne ne perdure pas. Parce quand il y a crise dans un pays, le travail du transitaire devient difficile, sinon impossible, à cause du nombre des intermédiaires qu’il faut « gérer », sans être sûr que le service sera rendu.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 janvier 2011 à 15:37, par kanzim En réponse à : Règlement de l’UEMOA sur le contrôle de la charge à l’essieu des camions : Dure dure s’annonce l’application de la phase 2

    Que faire ? Il n’ y a rien à faire. Il faut respecter le règlement. Il ne faut pas évoquer des contingences pour abîmer des routes avant terme, ce qui amènera les autorités à obliger les contribuables de payer pour que des transporteurs et leurs patrons s’enrichissent. Une autre vigilance à observer, c’est de voir de quel côté viennent les transporteurs déjà inquiets ou frondeurs. Car la plupart de ces riches de type nouveau proviennent de la bourgeoisie de l’Administration, des Armées, et des néo-émergés, agissant directement ou par procuration. Il faut payer, autrement par impôts interposés, ce sont les plus pauvres qui paieront pour les plus riches.

  • Le 4 janvier 2011 à 21:24 En réponse à : Règlement de l’UEMOA sur le contrôle de la charge à l’essieu des camions : Dure dure s’annonce l’application de la phase 2

    Ces transporteurs ou transitaires africains ne cherchent qu’à maximiser les profits au détriment de tout le monde. Tout le reste est du bla bla. Un camion en surcharge est un danger ambulant pour les personnes à bord, pour les autres usagers de la route. Combien de morts chaque année sur les routes africaines à cause de la surcharge ? Il serait peut être temps de mettre en prison tous ceux qui sont responsables de faire rouler des camions en surcharge ayant provoqué la mort car la vie malheureusement est inestimable et n’a pas de prix ! A combien se montre le coût des dégradations des routes liés aux surcharges ? à des centaines de milliards chaque année ; infiniment plus que les surcoûts éventuels en respectant les normes de charges à l’essieu par exemple.
    Et, puis, c’est un faux calcul car une route qui se dégrade très vite, entraine des coûts importants en frais d’entretien et réparation des camions eux mêmes car eux aussi ne supportent pas les nids de poule et autres trous dans le goudron.
    Au finish, si les transporteurs respectaient les normes, je suis sur qu’ils seraient gagnants sur tous les plans à moyen terme. Mais, il faut voir plus loin que son nombril et ça n’est pas permis à tous nos opérateurs économiques dont une bonne partie sont des analphabètes.

    • Le 10 février 2011 à 20:10, par baba En réponse à : Règlement de l’UEMOA sur le contrôle de la charge à l’essieu des camions : Dure dure s’annonce l’application de la phase 2

      Je suis tout fait d’accord avec votre vision à savoir que si les transporteurs revenaient à la charge réglementaire il serait gagnant au final mais cela impose quelques changements qui ne sont peut être pas encore opérationnels. En effet pour atteindre un seuil de rentabilité viable et acceptable cela passe obligatoirement par une meilleure productivité du transporteur.Or à l’heure actuelle c’est là que le bas blesse. Un des freins les plus important concerne la facilitation des transports. Il est impossible d’être productif quand on ne fait que 1 à 2 rotations par mois ou 40 000 km par an.L’UEMOA est parfaitement consciente du problème et à mis en place un observatoire des pratiques illégales. Malheureusement force est de constater que les poses "PDG" (Police , Douane, et Gendarmerie) existent toujours.Le deuxième frein majeur est l’attente au port. Il faut impérativement revoir le mode d’attribution du Fret.Donc les transporteurs ne doivent pas porter seuls la responsabilité de ce fléau. Pour information la surcharge coûte environ 30 milliard par an à la collectivité ou plutôt aux bailleurs de fonds. Que se passera t-il le jour ou les bailleurs n’accepteront plus de financer les routes ? La catastrophe ... et plus de développement économique.

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