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Dansa BITCHIBALY : Pour une culture burkinabè en mouvement

Publié le mercredi 29 décembre 2010 à 00h01min

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Dansa Bitchibaly expliquant l’affiche de la 15é édition de la SNC

A la fois directeur régional de la culture et secrétaire permanent de la Semaine nationale de la culture (SNC), Dansa Bitchibaly oeuvre sans relâche depuis dix ans pour le rayonnement d’une culture burkinabè revivifiée de l’intérieur et ouverte au monde. Nous l’avons rencontré lors de la 15é édition de la Semaine nationale de la culture (SNC).

On dit de lui qu’il aurait pu être dix fois ministre, mais qu’il n’a jamais voulu faire le pas qui l’aurait conduit à la politique. Dansa Bitchibaly préfère esquiver la question : « ce n’est pas un combat politique, c’est une lutte pour l’émergence d’une culture partagée avec tous les Burkinabé ». Une culture fondamentalement basée « sur la complémentarité et sur l’harmonie entre le monde et les êtres » explique-t-il en substance.

Ses compétences, sa grande culture et son intelligence lui valent d’être reconnu par tous ceux et celles qui l’approchent. La politique ne correspond guère à ses exigences : mettre en cohérence discours et actions ; créer une dynamique impliquant les différentes sources artistiques -théâtre, musique, danse, littérature, etc.- ; concourir sans populisme ni effet de manches à faire le lien entre cultures savantes et populaires.

La modestie du personnage est inversement proportionnelle à son envergure, tant physique qu’intellectuelle. Ce grand « gaillard » d’origine Samo pèse de tout son poids et depuis des lustres, sur la vie culturelle du pays. On peut mesurer son efficacité à chaque nouvelle édition de la SNC pour laquelle il explore tout le Burkina à la recherche d’artistes. Les plus remarquables n’étant pas toujours les plus reconnus, même au sein de leur propre communauté.

Dansa Bitchibaly se reconnaît-il comme la cheville ouvrière de la diffusion et de la promotion d’une culture en mouvement ? « Je suis plutôt comme « un cornakeur » rectifie-t-il en souriant. « Aucun journaliste ne m’a demandé quelle était la signification de l’affiche de la SNC.

En effet, l’affiche de la SNC exprime symboliquement, au même titre que les masques, le processus initiatique présent au sein de la confrérie des chasseurs, marqueur essentiel de la culture burkinabé. L’image de la case porte sept (7) haltes qui constituent les étapes de la vie. Aux dires de Bitchibaly, la vie de l’homme comporte 7 étapes. Les deux bonshommes représentent les chasseurs.

Faut-il entendre la leçon des chasseurs comme un appel qui résonne au-delà des contingences du monde d’aujourd’hui ? « Il est temps de faire entendre à notre jeunesse que notre parcours culturel, longtemps oblitéré, est à réinterpréter. On aurait mieux réussi certaines choses si, au lieu de s’enfermer dans de vieux complexes, on avait pris soin d’explorer notre histoire ».

Par le canal des débats, des spectacles, des expositions et des concerts, c’est ce combat que poursuit Dansa Bitchibaly, en revisitant les traditions, à la lecture de la modernité. « D’autres pistes (que celles plus ou moins imposées par l’Occident, ndlr) sont possibles en impliquant toute la société burkinabé, femmes et hommes, sans peur de bousculer les traditions : « Si elles se figent, elles sont condamnées à disparaître. Chaque génération apporte sa touche, c’est une dynamique perpétuelle ». Nous voilà entraînés à des années-lumière des images exotiques et passéistes d’une société bloquée.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 29 décembre 2010 à 10:13, par Delforge Jean Claude En réponse à : Dansa BITCHIBALY : Pour une culture burkinabè en mouvement

    Bonjour . Bravo pour l’article très intéressant. Je souhaiterais entrer en contact avec Dansa Bitchibaly car nous avons un projet au musée de la musique de Ouagadougou. Delforge jean claude responsable du groupement des retraités éducateurs sans frontières au BF
    jean-claude.delforge@orange.fr

  • Le 29 décembre 2010 à 10:27, par un membre de l’association Sidakataa En réponse à : Dansa BITCHIBALY : Pour une culture burkinabè en mouvement

    Dansa, tu es un homme très bien. le meilleur homme de la culture que j’ai rencontré. Je me souviens encore de ces 2 conférences que tu as accepté de donner aux animateurs radio à Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou pour leur faire comprendre qu’ils ont un rôle déterminant à jouer dans la promotion de la culture notamment de la musique burkinabè. Cette conférence a été organisée par notre association. tu as accepté d’être le conférencier. avant de te contacter, on avait contacté un autre homme de la culture. pour seulement la conférence de Bobo, ce premier nous a demandé 400.000 f CFA comme frais de prestation, + son billet d’avion + l’hotel + l’assurance voyage. notre association ne pouvait pas du tout supporté ces charges. nous l’avons remercié en lui disant que nous n’avons pas ces moyens et nous t’avons contacté. Tu ne nous as pas parlé argent. à la fin de te conférence à Bobo-Dioulasso, nous t’avons proposé 25.000 f cfa. tu as seulement pris 5.000 f cfa pour dédommager ton chauffeur qui avais passé tout le temps de la conférence à nous attendre. dans la gêne (au régard de ton altruisme) nous t’avons demandé de donner la même conférence à Ouaga. tu as encore accepté et tu n’as pris que le frais de carburant de ta voiture et le dédommagement de ton chauffeur. Cher Dansa, tu ne sais pas à quel point tu nous as été utile dans la réalisation de cette conférence qui a été unanimement appréciée positivement par les animateurs radio. tous ont demandé la copie du texte de ta conférence. Encore Merci à toi. et bonne chance dans ta carrière professionnelle

    • Le 30 décembre 2010 à 12:47, par lita En réponse à : Dansa BITCHIBALY : Pour une culture burkinabè en mouvement

      Je suis particulièrement touchée par l’intégrité et l’altruisme de ce monsieur dont le genre est rare de nos jours.
      Que le Tout puissant l’éclaire davantage et lui donne une longue vie pour le bonheur de la culture burkinabè.

  • Le 29 décembre 2010 à 12:39, par saint-RO En réponse à : Dansa BITCHIBALY : Pour une culture burkinabè en mouvement

    Très bel article sur les mérites d’un Homme de culture.S’il y a un homme qui soit à la place qu’il faut c’est bel et bien ce monsieur. Il a constamment apporté des innovations inclusives basées sur la valorisation de nos traditions culturelles à chaque édition de la SNC.
    Il est la "mascotte" d’un Burkina culturel émergeant.
    Bon courage à lui et à toute son équipe.

  • Le 29 décembre 2010 à 13:19 En réponse à : Dansa BITCHIBALY : Pour une culture burkinabè en mouvement

    Un grand homme de culture en effet. Quelqu’un qui connaît son travail. Qui est capable de prendre son téléphone et d’appeler individuellement artistes et écrivains afin qu’ils n’oublient pas de compétir à la SNC. Quelqu’un que tu rencontres pour la première fois mais qui te parle comme s’il t’avait connu depuis toujours, dans le respect et la joie. Un homme à sa place. C’est rare au Faso. La SNC de façon plus globale mérite une meilleure place institutionnelle. On a l’impression que ce n’est qu’un petit service du ministère de la culture loin derrière le SIAO ou le Fespaco. La SNC n’a même pas un site internet fiable et fonctionnel.

  • Le 31 décembre 2010 à 19:18 En réponse à : Dansa BITCHIBALY : Pour une culture burkinabè en mouvement

    Felicitations Mr. Bitchibaly. Ce monsieur, s’ il etait riche, un peu comme Cresus, il allait etre un mecene. Normal. il "Dansa", donc il aime la culture.lol.
    Un grand homme. Mais dites - nous plus sur son parcours, sa vie, pour esperer faire des emules.

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