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Institut "Les Fioretti" : « Ramasser ce qui n’est pas beau pour en faire de belles choses »

Publié le vendredi 17 décembre 2010 à 03h44min

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Redonner une seconde chance aux adolescents qui présentent une grande diversité de troubles psycho comportementaux, c’est le but ultime de l’institut "Les Fioretti" de Richelieu en France. Un difficile mais noble travail que Daniel Bigot et son personnel abattent au quotidien et dont les résultats s’apprécient jusqu’à l’autre bout de la terre : Ouéguédo dans la province du Boulgou au Burkina Faso. Des réalisations à plusieurs niveaux qui font aujourd’hui la fierté des habitants de Ouéguédo.

A la faveur d’un séjour organisé par l’Association DONI DONI pour des conférences- débats et des rencontres interprofessionnelles, nous avons passé une journée de projection à l’Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique "Les Fioretti" de Richelieu. A notre arrivée sur les lieux, le décor donne l’impression que nous sommes dans un établissement au Burkina Faso : des tableaux représentant la carte du pays des hommes intègres selon les goûts de leurs auteurs, des textes illustratifs, la présence est remarquable. Un tableau vitré fixé au mur de l’accueil nous informe davantage : « Nous déclarons solennellement, au nom de notre volonté, de respecter les principes de notre coopération et d’élargir notre partenariat aux échanges de savoir- faire et aux projets d’action dans l’esprit de réciprocité ouvrant ainsi la voie à l’entente complète sans discrimination aucune entre nous », telle est la volonté de Daniel Bigot et du chef du village de Ouéguédo transcrite à la main et co-signée. C’était le 23 juin 2004.

Depuis 2002, un groupe de pensionnaires de l’institut Les Fioretti effectue chaque deux ans un voyage au Burkina Faso, précisément à Ouéguédo dans la province du Boulgou. Par leur voyage ces jeunes ont construit entre autres des latrines et une cuisine pour la maternité du village « afin que les femmes puissent avoir de l’eau chaude et des repas chauds, disent les jeunes ». Le travail de construction est fait par les jeunes, de la fondation en passant par la confection des briques. Petit à petit s’élèvent des murs, puis le toit, une porte, une fénêtre et l’apothéose avec l’inauguration du joyau. Sur le terrain ils s’occupent également à la réalisation d’un jardin scolaire, font des ateliers pédagogiques et culturels et participent à tout ce qui concerne la vie quotidienne du village.

De belles expériences vécues au Burkina

Pour Daniel Bigot, ces voyages au Burkina constituent un vecteur important pour son institut car ils permettent aux jeunes de faire l’expérience de vie pacifiée en communauté, de travailler et apporter leur contribution au bien- être des habitants de Ouéguédo, un plaisir qu’ils n’ont pas en France. Le témoignage de la jeune Marine en dit long sur ce que le voyage au Burkina lui a apporté : « à travers ce voyage on a appris à vivre avec peu de choses c’est-à- dire le strict minimum. Ça nous a permis de faire attention à notre consommation une fois de retour ici en France. Sur place nous avons fait des travaux de récupération avec les ordures ménagères. On a ramassé ce qui n’est pas beau pour faire de belles choses ».

l’institut thérapeutique, éducatif et pédagogique est un établissement médico-social à mission psycho éducative qui accueille en internat de semaine, des adolescents (es) âgés de 13 à 20 ans qui présentent une grande diversité de troubles psycho comportementaux. La première démarche consiste à développer pour le jeune, en concertation avec sa famille, un projet personnalisé d’accompagnement. La seconde démarche consiste à tisser avec le jeune un nouvel environnement relationnel et culturel dont l’objectif vise l’apaisement de sa vie adolescente, l’organisation de sa relation aux autres et aux savoirs, la construction d’un projet d’avenir qui progressivement l’élèvera à une place d’adulte autonome et responsable.

L’établissement dispose de cinq ateliers dans lesquels il est dispensé en complémentarité des classes, un enseignement technique et une éducation en lien direct avec le monde du travail. Au quotidien, c’est pour l’institut un devoir d’enseigner à chaque jeune l’attention qu’il lui faut porter à la souffrance de sa personne, à son désir de faire évoluer sa relation aux autres, de progresser dans les apprentissages fondamentaux et de réussir son insertion socioprofessionnelle. Les Fioretti accueillent en ce moment dans leurs locaux, 55 jeunes avec un budget annuel de plus de deux millions d’euros par an.

Cette phrase « Ramasser ce qui n’est pas beau pour en faire de belles choses » de Marine porte en elle un message d’espoir et de reconnaissance. Ces jeunes qui sont souvent rejetés par la société et traités de tous les noms d’oiseaux, prouvent à la société, par leurs réalisations, qu’ils sont capables de belles choses à la seule condition de les écouter, les comprendre et se rendre disponibles pour eux. Leur reconnaissance, sans nul doute, va à l’endroit des 43 personnes de l’institut qui, jour et nuit travaillent de sorte à leur donner la chance de vivre et de se réaliser.

Koundjoro Gabriel Kambou
Richelieu/ France

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