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Kady Diarra, artiste chanteuse : « Il faut toujours pardonner »

Publié le jeudi 16 décembre 2010 à 01h51min

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Elle approche la quarantaine, mais a l’allure d’une jeune fille. Kady Diarra, mariée et mère d’un enfant, vit en France depuis l’an 2000. Née d’une famille griotte, Kady avait une jumelle. Ce qui a fait d’elle la protégée d’une famille forgeronne, après la perte de sa soeur. Adolescente, elle suit sa mère dans les lieux de cérémonie de baptême et de mariage où elle apprend petit à petit des chansons et la danse.

En 1994, elle participe à la semaine nationale de la culture et obtient la 8ème place. Kady se voit propulser en 1999 après s’être rendue à Paris, où ses deux premiers albums connaissent le succès. En 2005, elle revient au Burkina Faso pour se présenter au public, mais Kady est trahie par ses musiciens, à quelques heures de sa prestation.

Ceux-ci avancent des raisons comme quoi elle ne veut pas leur bonheur en leur refusant de rester en Europe. Très déçue, la chanteuse griotte va à son tour immigrer vers la France. N’ayant plus confiance en ses frères africains, elle forme un groupe avec des français. Elle vient de lancer, avec professionnalisme et rigueur, un album titré "Noumou", en reconnaissance aux forgerons. Succès après succès, elle est invitée dans plus d’une centaine de villes d’Europe.

L’expérience de la vie l’amène à se dire qu’il faut toujours pardonner, quel que soit le degré du mal. Elle décide alors de revenir au Burkina et se met à travailler avec ses frères en cette année 2010. " Mais je ne les amènerai plus en Europe " dit-elle.
Kady est une vraie féministe. Et défend constamment la cause des femmes qu’elle trouve toujours marginalisées.

Elle ne se laisse jamais marcher sur les pieds. D’ailleurs, confie-t-elle, " mon père m’a toujours éduquée non pas en tant que femme, mais en tant qu’être humain ". Si bien que Kady ne mâche pas ses mots lorsqu’il s’agit de dire la vérité. Parlant de ses difficultés, elle avoue en avoir rencontré beaucoup, surtout en tant que femme, mais elle a appris à les surmonter. " Les artistes font l’objet toutes sortes de critiques " remarque-t-elle. Raison pour laquelle elle lance un appel aux autorités politiques et administratives afin qu’elles prennent à bras le corps ce noble métier pour conserver et valoriser notre culture.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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