Mahamadou Issoufou, pilier de l’opposition depuis une dizaine d’années et qui, après avoir été à deux reprises finaliste malheureux de la compétition présidentielle, est bien décidé à faire mouche cette fois-ci ; last but not least, l’ancien président de la République Mahamane Ousmane, qui, depuis 1996, s’est présenté à toutes les présidentielles.

Voilà donc le carré d’as dont dispose aujourd’hui l’électorat souverain du Niger. Blanchis sous le harnais et rompus à la chose politique, ils s’affronteront dans les prochaines semaines pour le titre très convoité de premier président démocratiquement élu de la septième république.

Les enjeux de cette compétition électorale sont énormes, surtout que le pays se prépare à vivre ses premières élections libres et transparentes depuis l’ère Tandja, qui a été riche en dérapages mal contrôlés ; c’est un scrutin des plus ouverts, car les militaires, au pouvoir depuis le 18 février dernier se sont engagés devant la Nation tout entière à ne pas y participer, se contentant de jouer les arbitres voire mieux, les observateurs.

Il faut dire qu’avec autant de champions dans l’arène, la compétition électorale de janvier prochain s’annonce aussi chaude que palpitante. Et bien malin qui peut, d’ores et déjà, faire des pronostics sur les deux finalistes. Peu de chances encore de voir, comme récemment au Burkina, un écart abyssal entre le premier et son suivant, tant les forces en présence sont équivalentes.

Les jeux sont donc ouverts et l’on attend avec impatience les résultats du premier tour. Et si la Côte d’Ivoire, dont le processus électoral était pourtant bien parti, se trouve aujourd’hui, à la grande déception de tous, dans une sombre impasse, on ne peut qu’espérer qu’à l’occasion de cette présidentielle, le Niger, qui revient de loin, fera figure de phare de la démocratie dans la sous-région.

Par H. Marie Ouédraogo

L’Obserbateur Paalga