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SANTE DU PRESIDENT BISSAU-GUINEEN : Comme un mauvais sort...

Publié le jeudi 9 décembre 2010 à 01h51min

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"Le président a eu un léger malaise, mais il se porte bien". Voilà un refrain qu’on a coutume de fredonner à l’oreille des populations africaines quand ceux qui les dirigent prennent le chemin des hôpitaux occidentaux. De curieux "légers malaises" qui finissent par conduire ces chers présidents au royaume des ténèbres ou des lumières (c’est selon), à la grande surprise générale.

En Guinée-Bissau, on a trouvé un synonyme à ce refrain, après une semaine d’hospitalisation du chef de l’Etat : "Le président de la République est admis à l’hôpital du Val-de-Grâce de Paris pour un contrôle de routine". Quel contrôle de routine ? Les Bissau-guinéens ne le savent pas. Tout comme ils ne sauront peut-être jamais de quoi souffre exactement leur président qui effectue pour la cinquième fois, depuis qu’il a été investi en septembre 2009, ce type de séjour hospitalier. Comme c’était le cas de feu Umaru Yar’Adua ou du Guinéen Lansana Conté et de bien d’autres, le mythe est toujours soigneusement entretenu autour de la santé des présidents.

On s’efforce de montrer que les chefs d’Etat se portent à merveille. On rabote, élague, racle et on finit par rapetisser un grave cancer pour en faire une simple et passagère migraine. Encore, une fois, il faut rappeler qu’un président démocratiquement élu, ce n’est pas un roi ou un dieu dont il faut sauvegarder la toute-puissance, avec la crainte que cette dernière ne s’effrite si on dévoilait que le premier magistrat, qui n’est qu’un mortel, peut souffrir ou tomber malade. Le président de la République, comme le piston dans un moteur, est un élément-clé de la nation.

De ce fait, il faut connaître continuellement son état de santé pour éviter toute panne dommageable et inopportune. Ce n’est pas faire de la discrimination ou porter atteinte au droit d’éligibilité des présidentiables que de se montrer regardant et exigeant sur la rubrique santé des dossiers de candidature de ces derniers. Autant un tuberculeux ne peut prétendre relever le défi de gagner un marathon, autant un mal-portant ne peut vouloir porter sur ses épaules les charges de la gestion de tout un pays. Malgré sa bonne volonté, il risque de flancher en cours de route et entraîner le pays dans sa chute. Et dans le cas de la Guinée-bissau, les incessants "contrôles de routine" qui gardent Malam Bacaï Sanha pendant longtemps, loin des affaires de son Etat, ont forcément un impact sur ces dernières.

Le pays, amputé de son chef, risque de tourner au ralenti. Pourtant, la Guinée-Bissau vient à peine de sortir d’une longue crise et l’élection de ce nouveau président a fait naître l’espoir que le pays donnerait un vigoureux coup de pagaie qui l’amènerait loin au large du développement. Mais, comme sous l’effet d’un mauvais sort, voici que cette pagaie de l’espérance risque de ne toucher l’eau que pour y sombrer si celui qui la tient continue d’être à tout bout de champ, aux abonnés absents. Les narco-trafiquants et tous ces hommes d’affaires véreux qui tiennent en otage l’économie bissau-guinéenne peuvent mener tranquillement leurs combines assassines. Du moins, jusqu’à ce que le président sorte victorieux de la bataille qu’il livre contre les virus qui minent son corps. Et il ne reste plus qu’à espérer que cela soit dans les plus brefs délais.

Abdou ZOURE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 9 décembre 2010 à 13:07, par Yacine En réponse à : SANTE DU PRESIDENT BISSAU-GUINEEN : Comme un mauvais sort...

    Franchement, quel est l’interet de cet article ? est-ce pour nous informer que les lecteurs que le président bissau guinéen est malade ou juste nous rappeler que les présidents tombent malades et sont mortels etc, etc ?
    Ne savez vous pas que l’ont peut se porter candidat bien portant et tomber malade par la suite ? Avez vous fait votre bilan de santé ? je pense que le journalisme exige un minimum de professionalisme. Evitons les lieux communs.

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