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Pesticides et autres polluants : Quête d’une formule pour éviter la contamination des eaux

Publié le mercredi 8 décembre 2010 à 01h33min

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Une conférence internationale de trois jours se tient actuellement à Ouagadougou sur l’utilisation des pesticides et autres polluants sur l’eau. L’ouverture des travaux de cette rencontre organisée par le Centre régional pour l’eau potable et l’assainissement à moindre coût (CREPA), en partenariat avec la Fondation internationale pour la science (IFS), est intervenue le mardi 7 décembre 2010 à l’hôtel Palm Beach.

Les insecticides, raticides, fongicides et herbicides sont des pesticides ; des composés chimiques dotés de propriétés toxicologiques. Ils sont utilisés par les producteurs agricoles contre les insectes et les rongeurs, ou contre les champignons et les mauvaises herbes. Les pesticides épandus ne jouent pas toujours leur bon rôle. Beaucoup de ces produits sont déversés dans l’atmosphère lors de leur application, par évaporation ou par envol à partir des plantes ou des sols sur lesquels ils ont été répandus.

Disséminés par les vents, ils retombent avec les pluies directement sur les plans d’eau et sur les sols d’où ils sont ensuite drainés jusque dans les milieux aquatiques par ruissellement et infiltration. De nos jours, les pesticides sont la cause d’une pollution diffuse qui contamine toutes les eaux continentales : cours d’eau, eaux souterraines et zones littorales.

Un litre d’eau consommée est rejetée à 80% sous forme d’eaux usées. De l’eau potable extraite dans un environnement non assaini est polluée à 30% dans les minutes qui suivent. Des déchets solides et industriels mal traités débouchent sur des problèmes d’assainissement propices à l’éclosion de maladies hydriques.

Des tonnes de pesticides sont entassées dans des endroits non sécurisés et constituent des dangers potentiels de pollution. Des cas dans de nombreuses villes du continent africain sont de sérieuses menaces qui pèsent sur la santé et sur la vie des populations. Cette situation alarmante appelle des mesures urgentes et des réflexions sérieuses, surtout quand elles reposent sur des thèmes à la fois riches et variés soutenus par diverses études de cas, elles-mêmes guidées par le souci d’améliorer la santé et l’environnement de proximité.
La recherche pour un développement durable

En se réunissant à Ouagadougou, des spécialistes de la question d’une dizaine de pays entendent échanger entre eux, pour n’avoir pas à guérir parce qu’ils n’auront pas su prévenir.

Le Dr Cecilia Öman, coordinatrice du département ressources en eau de l’IFS, a manifesté sa satisfaction pour la tenue de la conférence de Ouagadougou. Elle s’est félicitée de la collaboration de son institution avec le CREPA, un partenariat qui permet de résoudre une question fondamentale concernant le cadre de vie, la santé et le bien-être des peuples.

Le directeur général du CREPA, Idrissa Doucouré, a salué les efforts, la patience et la pertinence des activités de recherche-action que l’IFS mène au service du développement durable et des populations. Reconnaissance renouvelée aussi à l’endroit des bonnes volontés pour le financement de la conférence, pour leur investissement dans un domaine où la rentabilité n’est pas immédiate malgré le coût et les importants moyens budgets qu’il exige. Le thème, a relevé monsieur Doucouré, intéresse, à plus d’un titre, sa structure parce qu’il épouse l’une de ses préoccupations majeures.

Il sera alors question de marquer le caractère important de la lutte contre la pollution des eaux, des sols et des produits agricoles, très souvent ignoré ou mal compris par les décideurs et les populations. Depuis 20 ans, a poursuivi le directeur général, le CREPA s’est engagé à améliorer l’accès au service en eau et en assainissement des plus défavorisés. De nombreuses initiatives ont été prises dans ce sens au plan structurel et fonctionnel.

Il s’agit notamment du développement des actions de recherche sur l’amélioration de la qualité de l’eau, de l’appui à la mise en place de réseaux de chercheurs pour la lutte contre la pollution, le soutien à la recherche sur la lutte contre la pollution des eaux par l’arsenic. L’intérêt du CREPA pour la recherche sur les pesticides et autres polluants de l’environnement, selon son directeur, n’est pas spontané et circonstanciel. Il fait partie des ses préoccupations quotidiennes et demeure au cœur de ses activités.

L’eau est source de vie, mais surtout d’une vie saine quand la potabilité et la pérennité de cette ressource sont assurées par un système d’assainissement sûr et efficace, gage de l’amélioration du cadre de vie des populations. C’est donc une impérieuse nécessité pour tous et chacun, parce qu’il serait utopique de prétendre garantir de l’eau potable aux populations s’il n’est pas mis en place un dispositif viable de lutte et de prévention de la pollution.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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