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RFI au cinquantenaire du Burkina Faso : Juan Gomez et Alain Foca lancent en direc le débat sur l’article 37 à Bobo

Publié le dimanche 5 décembre 2010 à 23h15min

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Juan Gomez

La révolution d’aout 1983, l’article 37 de la constitution... ; ce sont entre autres ces thèmes qui seront au coeur du débat radiophonique d’Alain Foca et de Juan Gomez les 6 et 7 décembre 2010 sur la place Tiéfo Amoro. En attendant ces moments forts, nous avons rencontré hier dimanche 5 décembre à Ran Hôtel, Juan Gomez qui nous a expliqué succinctement la raison de cette émission.

Présentez-vous à nos lecteurs ?

Je m’appelle Juan Gomez, journaliste à la Radio France Internationale (RFI). Je présente l’émission "Appel sur l’actualité" tous les jours à partir de 8 heures soit 10 TU.

Justement, vous êtes là pour cette émission, pourquoi le choix s’est porté sur la ville de Bobo-Dioulasso ?

Nous avons décidé avec la direction de RFI de délocaliser l’émission à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso. Nous avons essayé tout au long de cette année d’aller dans les pays qui commémorent cette année leur souveraineté pour rencontrer les populations, notamment nos auditeurs pour parler de ces festivités. RFI à l’habitude de se déplacer à Ouagadougou pour le FESPACO, tous les deux ans. C’est vraiment la première fois que nous venons à Bobo-Dioulasso.

Pourquoi, le choix des thèmes porte sur la politique intérieure du pays ?

Le jeu de l’émission consiste à donner la parole aux auditeurs tous les matins pour discuter des sujets qui peuvent susciter des polémiques. Des sujets qui sont sensibles et sur lesquelles ils veulent donner leur avis. Évidemment la vie politique sur l’article 37 va dominer les prochains mois à venir. Dès que nous avons annoncé ce sujet sur les antennes de RFI, beaucoup de gens se sont inscrits pour participer à l’émission. Si on parle des choses pas intéressantes, personne ne va nous écouter. Il faut toujours chercher des sujets qui intéressent les auditeurs. Par exemple, si on vient à Bobo-Dioulasso pour parler de la reforme du système éducatif aux USA, personne ne va s’y prêter une attention.

Dans quel esprit cette émission sera-t-elle abordée ?

Nous allons l’aborder dans un esprit serein et sain. Ce sera comme tous les matins où on s’intéresse à une question de l’actualité. Par exemple au Burkina Faso, la question de la modification de l’article 37 intéresse bien les Burkinabé que les élections présidentielles qui viennent de se dérouler il n’y a pas un mois. Elle ne laisse personne indifférente. Le principe serait de donner la parole aux auditeurs afin qu’ils donnent leur avis sur la question. Est-ce qu’il faut limiter le mandant présidentiel ? Certes ; L’idée est de leur donner la parole et la possibilité de s’exprimer.

Comment s’est opéré le choix des intervenants ?

Nous avons deux invités : Moise Traoré du bureau exécutif du CDP et Augustin Loada, co-initiateur de la pétition contre la révision de l’article 37, qui viendront défendre leurs positions. Cela fait déjà une dizaine de jours que nous annonçons l’émission et beaucoup se sont inscrit par Internet. Aujourd’hui, pendant l’émission d’Alain Foca, nous allons inscrire les personnes qui voudront intervenir. Mais nous n’en prendront qu’une dizaine parce qu’en 45 minutes, tout le monde ne peut pas donner son point de vue. Ainsi, nous allons prendre des gens qui sont pour et d’autres qui sont contre. Cela pour que tout le monde puisse avoir son compte.

Qu’est-ce que RFI gagne en organisant ces genres d’émission ?

Nous gagnons énormément parce que nous rencontrons nos auditeurs. Pour une radio internationale qui est très loin de ces auditeurs, c’est une occasion de rencontres, d’échanges, de partages avec les auditeurs de Bobo. En retour ceux-ci pourront dire ce qu’ils pensent de RFI, et faire ressortir leurs attentes. Leurs critiques nous permettront d’améliorer nos grilles de programme et d’être vraiment à l’écoute de nos auditeurs.

La réalisation de l’émission sur une place publique ne va-t-elle pas dénaturer le principe de l’émission ?

Cette formule, nous l’expérimentons depuis des années. Il y a trois semaines, nous étions à N’Djamena au Tchad. Nous l’avons fait aussi le Mali. En début d’année, nous étions au Sénégal. La seule chose qui change, c’est que les auditeurs n’interviennent pas au téléphone. Mais nous donnons la parole à ceux qui viennent au lieu de l’enregistrement. Le concept reste le même. Seulement, ce sont les Bobolais qui peuvent intervenir.

Monsieur Gomez, vous abordez très souvent des questions politiques assez sensibles. Face à cela, est-ce que vous subissez des pressions de diverses natures ?

Jamais du tout, si c’était le cas, nous n’allions pas continuer de traiter de certains sujets sensibles. C’est d’ailleurs l’une des forces de l’émission. Nous, nous n’avions rien à gagner pour militer pour tel ou tel parti. Notre rôle est de ne pas prendre une position. Tout simplement un débat d’idée en distribuant correctement la parole. Jusque là, on ne nous a jamais reproché de prendre la position d’un camp. C’est pourquoi, l’émission dure depuis 15 ans.

Mais selon, certaines sources, il semble que tout ce qui se passe sur RFI est un montage. Quel est votre avis par rapport à cette rumeur ?

Je serai curieux de connaître ces sources. D’abord, c’est nous qui vous appelons. Nous t’écoutons d’abord et ensuite on te rappelle. Cela, parce qu’il y a des gens qui appellent et qui n’ont rien à dire. Il y a des gens qui appellent et qui ne s’expriment pas bien ou qui ont du mal à formuler une idée. Ces gens, on ne peut pas les passer à l’antenne. Aussi, s’il y a 25 personnes qui appellent pour dire Oui à la modification de l’article 37 par exemple et que les 10 suivants sont contre, cela n’est pas du tout équilibré. Alors, nous sommes obligés d’équilibré le débat en prenant en compte 10 intervenants pour le Oui et 10 autres pour le contre. Nous sommes toujours obligés de sélectionner.

RFI ne couvre pas au-delà ville de Paris ? Est-ce vrai ?

RFI est une radio internationale comme son nom l’indique. A Paris, il y a une multitude d’ondes de radio. Oui, c’est vrai que RFI n’a pas une fréquence qui dépasse la ville de Paris. Notre mission n’est pas de diffuser en France, malgré qu’il ait des radios en France qui sont des relais de RFI. Notre objectif est de diffuser à l’internationale. Nous avons des émetteurs un peu partout en Afrique, en Europe Centrale, Orientale en Asie, aux Etats-Unis. Sur tous les continents, RFI est présent et nous sommes la seule radio internationale à diffuser dans le monde

Votre mot de la fin

Je suis très ému d’être dans la ville et de rencontrer les auditeurs Bobolais qui nous écoute tous les jours. C’est la cinquième fois que je viens au Burkina Faso à Ouagadougou et la première fois Bobo. J’espère qu’il y aura beaucoup de monde à l’enregistrement ce soir à partir de 16 heures à la place Tiéfo Amoro, devant la gare Sitarail.

Propos recueillis par Bassératou KINDO

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Vos commentaires

  • Le 6 décembre 2010 à 10:24, par Manitu En réponse à : RFI au cinquantenaire du Burkina Faso : Juan Gomez et Alain Foca lancent en direc le débat sur l’article 37 à Bobo

    Moi j’ai une seule question.

    Pourquoi quand vous vous déplacez dans les pays vous diffusez en différé ? Vous avez peur qu’on vous retire vos passeports après la diffusion ?

    Bonne chance à nous tous...

  • Le 6 décembre 2010 à 17:13, par TIMBLE John Peter En réponse à : RFI au cinquantenaire du Burkina Faso : Juan Gomez et Alain Foca lancent en direc le débat sur l’article 37 à Bobo

    Nonnnnnnnnnn ! mon cher ami , ils n’ont rien comme materiel pour diffuser en direct. Avec des cameras de l’antiquité et des materiels vetus ! or ils sont là chanter que RTB est sur satellite ! honte à vous oui....
    Allez continuer comme ça, c’est ça un pays emergent

  • Le 6 décembre 2010 à 22:17, par MaPatrie En réponse à : RFI au cinquantenaire du Burkina Faso : Juan Gomez et Alain Foca lancent en direc le débat sur l’article 37 à Bobo

    Je crois que les thèmes sont très pertinents notamment celui de l’article 37. Le débat permettra aux auditeurs de se rendre compte de la non pertinence d’une telle initiative de la part du CDP. Loin d’être militant d’un parti politique ou contre le CDP de Blaise Compaoré, il faut que les gens se rendent à l’évidence que primo l’actuel Président n’est pas un "Highlander", c-à-d un IMMORTEL (nous avons malheureusement vu des Chefs d’Etat quités leur peuple brutalement, je ne le souhaite pas à notre Président, mais ces Etats n’ont pas pour autant cesser d’exister), secondo on se demande bien si au sein du CDP il n’y a personne capable de gouverner ce pays dans un pays, enfin pour éviter de commettre l’irréparable, la bétise supprême que d’autres ont commis et pour le bien de notre Démocratie voire de notre pays, il est contre indiqué de reviser l’article 37 dans le sens de péreniser qui que ce soit au pouvoir. ARRETEZ LE CULTE DE LA PERSONNALITE ! EPARGNEZ NOS DES REGIMES DICTATORIAUX ! Evitez de faire en douce ce que BAGBO fait en live ! Sinon vous êtes tous pareils !

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