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PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE : Vers un passage en force du FPI ?

Publié le mardi 30 novembre 2010 à 01h14min

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De sombres nuages s’amoncellent-ils dans le ciel ivoirien ? Tel un orage qui menace, la tension couve dangereusement entre les deux camps en lice pour le second tour. L’élection qui s’est tenue le 28 novembre dernier l’a été dans un climat tendu. Aussi, à peine les bureaux de vote se sont-ils fermés que les accusations mutuelles de fraude fusent. Ce sera certainement la guerre des chiffres. En tout cas, les uns et les autres s’accordent à dire que ce second tour ne s’est pas passé dans le calme et la transparence.

Seulement, chacun des deux camps voit midi à sa porte. Alors que le camp présidentiel n’a vu de la fraude qu’au Nord, celui d’en face n’en a trouvé qu’à l’Ouest essentiellement. Cette consultation a montré une Côte d’Ivoire divisée, surtout, entre ces deux zones. Le candidat-président a pris toutes ses dispositions pour garder la main sur les choses, notamment en instaurant un couvre-feu très controversé. Les promesses d’aménagement de ce couvre-feu, faites par le chef de l’Etat sortant, n’ont pas été tenues. En somme, Gbagbo a miné le terrain en sa faveur. Ce couvre-feu est aussi contesté par les Forces nouvelles qui ne l’appliquent pas dans les zones sous leur contrôle. C’est un autre signe des dissensions entre d’une part, les candidats en lice, et d’autre part, les signataires de l’Accord politique de Ouagadougou.

Le scrutin, lui, a été émaillé de morts, de barricades et d’autres actes plus ou moins violents, surtout dans certaines zones du pays. Quant à la participation, elle a été moins forte qu’au premier tour. Qui sont ces abstentionnistes et pourquoi ne sont-ils pas sortis cette fois-ci ? Visiblement, tout porte à croire que beaucoup de choses ont été faites par le camp du candidat-président pour dissuader l’électorat de son adversaire. L’instauration unilatérale du couvre-feu, le refus du chef de l’Etat de l’aménager et la guerre des communiqués entre le ministère de l’Intérieur et le Premier ministère, tout prouve que l’heure n’est pas à la collégialité dans le gouvernement d’union nationale, que l’esprit n’est pas à la large concertation.

Alors que le processus s’est bien déroulé avec comme point d’orgue le face-à-face télévisé Gbagbo-ADO, l’impossibilité de tenir une nuit électorale par les états-majors des différentes formations politiques, couvre-feu oblige, vient, comme un couperet, enlever le charme de l’élection. S’achemine-t-on vers un passage en force du FPI ? La question n’est pas dénuée de tout sens au regard de l’attitude des uns et des autres. L’on sait que le chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, est un fin "stratège" politique, ce qui lui a d’ailleurs valu, de la part de ses contempteurs, le surnom de "boulanger". Tout cela fait que l’on est plus ou moins fondé à penser que les mesures prises ne sont pas exemptes de tout calcul politicien. Depuis la clôture du scrutin donc, les deux camps s’accusent mutuellement de fraudes.

Le parti au pouvoir, par la voix de son président, Pascal Affi N’Guessan, accuse les Forces nouvelles de n’avoir pas désarmé et d’avoir empêché ses partisans de voter dans le Nord. Il appelle à l’invalidation des résultats dans cette zone. Le RHDP dénonce, de son côté, des barricades érigées pour empêcher ses militants de voter dans l’Ouest par des partisans du candidat de la majorité présidentielle. Une preuve, si besoin en était encore, que la confiance n’est vraiment pas de mise entre les acteurs. Ainsi, comme on peut le constater, chaque camp a des arguments pour ne pas faciliter les choses et pour ne pas reconnaître d’éventuels résultats qui lui seraient défavorables. C’est dire que le contentieux électoral s’annonce houleux.

Dans ce climat de violences et de suspicion généralisée, quel que soit le candidat déclaré vainqueur, ce scrutin qui avait fait rêver, surtout avec le calme et l’engouement observés au premier tour, aura un goût d’inachevé. Pis, le pays sera difficile à gouverner en ce sens que la légitimité de l’élu sera, d’une manière ou d’une autre, contestée par le camp d’en face. En un mot comme en mille, on aura une sortie de crise qui n’en sera pas vraiment une. Les clivages communautaires restent tenaces dans le pays, comme on l’aura constaté lors de ce second tour. Toute chose qui ne permet pas à un Etat d’évoluer de façon unie et forte sur les chantiers difficiles du développement. A l’issue de ce scrutin devant sceller la fin de la crise dans leur pays, les Ivoiriens se regardent, une fois de plus, en chiens de faïence. Pourvu qu’ils nous surprennent agréablement.

"Le Pays"

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Vos commentaires

  • Le 30 novembre 2010 à 09:46, par cabri mort En réponse à : PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE : Vers un passage en force du FPI ?

    Le peuple ivoirien gagnerait à prenre la leçon chez le facilitateur : adopter la politique de l’indifférence face aux élections ; ainsi la boucherie leur sera épargnée et seuls les profiteurs de ce système payeront leurs forfaits jusqu’à la dernière goute de sang.Que Dieu nous préserve des dirigents vampires qui nous hantent à longueur de jours .

  • Le 30 novembre 2010 à 11:06, par Zyeuvoitout En réponse à : PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE : Vers un passage en force du FPI ?

    On a l’impression en effet que Gbagbo prépare un coup de force ; je le vois invalider les résultats du nord via la cour constitutionnelle qu’il détient, pour ensuite se faire proclamer vainqueur sur la base des résultats qui l’arrangent, ceux du sud notamment. Je crois que ce pays n’est pas encore sorti de l’auberge...Et la fracture sociale, accentuée par une campagne où on a fait qu’utiliser la guerre et les problemes identitaires, rendra le pays ingouvernable. Je crois aussi que le président sortant a placé ses intérets avant ceux de la nation. Je suis quand meme choqué par le ton de la presse ; alors que l’issue du scrutin est incertaine et qu’on ne sait pas si l’adversaire d’aujourd’hui sera le président de demain, on se laisse aller à des propos durs, injurieux, irrespectueux, etc. C’est vraiment dommage pour ce pays.

  • Le 30 novembre 2010 à 20:08, par Alfred ECHIMANE En réponse à : PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE : Vers un passage en force du FPI ?

    Pour l’amour du ciel arrêtez ces inespsies çà c’est pour être poli. De quelles preuves disposez vous pour avancer de telles allégations ? Vous les auteurs de tels propos si seulement si vous viviez en Côte d’Ivoire , vous aureiez une claire vision de ce qui s’y passe. N’est -ce pas que la critique est aisée ? Un seul exemple qui prouve que le président GBAGBO ait eu le nez creux en décretant ce couvre-feu, aux informations officielles de 20h00 , le lundi 29 /11/2010 ; sur la première chaîne de la RTI ( qui aujourdh’ui est suivie à l’internationale). Nombreux sont les téléspectateurs qui ont appris avec beaucoup de stupeur, l’arrestation à San pedro, d’un ressortissant Ghanéen en possession de 5 pistolets et des munitions. Des machettes ont été saisies et présentées aucours de cette même édition. Il faut préciser que ces prises ont été faites dans la nuit du samedi 27/11/2010 aucours d’une patrouille de l’armée. Sans commentaires !!!
    Je vous invite à respecter notre pays et son président.

    • Le 1er décembre 2010 à 11:15 En réponse à : PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE : Vers un passage en force du FPI ?

      l est plus clair que Laurent Gbagbo le médiocre a définitivement perdu les élections. C’est fini pour la refondation et Ado étant élu sera installé au pouvoir très rapidement. Dieu merci de prouver au monde que Gbagbo est grand minoritaire en côte d’Ivoire. La chasse aux refondateurs va commencer, il doivent rembourser tout l’argent et biens qu’ils ont volés au peuple.
      Vous verrez, l’amée ne vous suivra jamais, cela a déjà commencé. Batard de Gbagbo et asssain, au TPI vite, vite et vite !!!!Aurevoir aurevoir gbagbo !!!!Cienlit

    • Le 1er décembre 2010 à 12:09, par Yacinthe En réponse à : PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE : Vers un passage en force du FPI ?

      Pauvre de toi ! mais comme dit l’adage Latin "BEATI PAUPERES SPIRITU" ! un jour tu comprendras

    • Le 1er décembre 2010 à 12:13, par Akhen En réponse à : PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE : Vers un passage en force du FPI ?

      Je voudrais dire aux partisans de GBAGBO qui interviennent que ce forum est ouvert à tous : il n’y a pas que des burkinabè qui donnent leurs opinions. La preuve : Echimane est ivoirien et il donne son opinion. On peut présumer que comme lui, ils sont nombreux ces ivoiriens qui réagissent sur le forum en faveur de tel ou tel candidat.
      Second point, les réactions pour anti-GBAGBO qu’elles puissent paraître, ne doivent pas être vues comme de l’"IVOIROPHOBIE" bien au contraire. Ils ont le droit, ceux qui les professent, de se faire une opinion sans être taxés d’irrespectueux. La Côte d’Ivoire ne se limite pas qu’à GBAGBO et ses séides.
      Cela étant dit, je trouve très curieux qu’Echimane parle de respect quand il commence son intervention par des invectives (je veux bien croire qu’il n’est cultivé mais le terme "inepties" n’est pas très glorieux.). De même, je trouve qu’il n’est pas bien malin d’exiger des autres de démontrer preuve à l’appui ce qu’ils avancent quand lui-même se fonde sur des preuves grossières et sans doute fabriquée par les hommes de Gbagbo et présenter à la RTI qui est une chaîne aux ordres. Mon cher Echimane, c’est de la désinformation...Ouvre les yeux.
      Que vous montre t-on sur la RTI ? des gens qui prétendent avoir été pris à partie par des foules déchaînées et qui trop curieusement n’ont que des égratignures, des gens qu’on prétend être des maliens mais qui ont la gueule et le faciès de "sudistes", des gens qui, toute honte bue, affectent d’être mourants, un Blé Goudé qui feint d’être indigné par une prétendue violence alors que lui-même est un thuriféraire de la violence.
      Je me suis amusé des images présentées le mardi 30 novembre sur la RTI. Ce fut des scènes à la limite du ridicule. Le manque de respect de la Côte d’Ivoire ne vient pas des internautes qui s’expriment sur la situation en Côte d’Ivoire, mais bien des ivoiriens qui donnent de leur pays et de l’Afrique une image pitoyable et ridicule. Mais, c’est aussi vrai que chez vous, le mal ne vient que des autres, je veux dire des étrangers. Pauvre Afrique !!!

  • Le 1er décembre 2010 à 13:02, par frérot En réponse à : PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE : Vers un passage en force du FPI ?

    alfred, je suis entièrement d’accord. gbagbo a bien fait d’instaurer le couvre-feu sinon, il y aurait eu plus de morts. maintenant, les gens d’ADO n’ont pas respecté leurs promesses de faire en sorte qu’au second tour, contrairement au premier, les gens puissent voter dans le nord en toute liberté : ils ont frappé, tué, violenté les gens de gbagbo qui essayaient de superviser le vote. Est-ce normal ? Non ! il faut que la CEI accepte de refaire les élections dans le Nord sinon gbagbo doit refuser les résultats qui ne peuvent qu’être en sa défaveur car la moitié du pays n’aurait voté que pour ADO à 100 %. Où est la justice ?

  • Le 1er décembre 2010 à 13:57, par Wagati séra ! En réponse à : PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE : Vers un passage en force du FPI ?

    L’union sacrée du RHDP,les déçus du FPI,de la société civile,plus les reports de voix des candidats indépendants,Gnamien Yao,du PIT,Francis Wodié n’ont laissé aucune chance à Gbagbo. Ils ont voté le changement en donnant le pouvoir à Ouattara. C’est le ras-le-bol qui l’emporte sur la médiocrité . Les calomnies,les mensonges,les intrigues,les coups bas,la xénophobie,la haine et l’intolérance se sont refermés sur Gbagbo. Le rouleau compresseur de l’opposition a aplati Gbagbo comme une pâte. Il a joué son va-tout,qu’est-ce qui lui reste à nous sortir maintenant de son chapeau de magicien ? Du côté des vanqueurs,le plus dur reste à venir : faire accepter à Gbagbo sa défaite et qu’il parte sans heurt. Prions pour un bon dénouement de la situation. Amen !

  • Le 1er décembre 2010 à 15:24, par fils da bidjan En réponse à : PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE : Vers un passage en force du FPI ?

    merci ECHIMANE et bonnes journéees

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