Perdre un match à l’extérieur par un score étriqué, ce n’est pas du tout un résultat insurmontable. Pour redresser la situation, il faut surtout jouer serré et savoir lâcher les chevaux tout en restant vigilant derrière. C’est ce qu’on attendait des Etalons pour ce dernier tour qualificatif de la CAN des cadets contre l’Ile de la Réunion qui avait un avantage d’un but.

Et ils n’ont pas déçu, bien que tout ne fût pas parfait. Dans ce match parfois compliqué pour les Burkinabè, ce sont les Réunionnais, dès les premiers instants, qui allument la mèche. A peine le coup d’envoi donné, les visiteurs bénéficient d’un coup franc bien exécuté par Anthony Siva. Mais le gardien de but, Séni Ouédraogo, sans trembler, maîtrise la boule de cuir.

La réaction des Etalons intervient à la 4e minute et elle met le public en joie. Bertrand Traoré, sur le flanc gauche, effectue un centre que reprend de la tête Abdoul Aziz Kaboré, qui ouvre la marque. Les nôtres, à ce moment, viennent de combler leur retard et ils sont à égalité parfaite avec les insulaires. Maintenant, il leur faut un autre but sans bien sûr en encaisser pour tracer la voie qui mène à Kigali en janvier 2011.

Le premier avertissement est du côté des locaux et c’est Romaric Banaba qui écope d’un carton jaune pour avoir joué de la main sur un coup de pied arrêté, lequel a créé des frayeurs dans le camp adverse. Mais cela n’entame pas le moral du capitaine Abdel Sounkalo Sanou ni celui de ses équipiers, qui vont d’ailleurs se projeter rapidement vers l’avant.

A la 17e minute, Bertrand Traoré se charge de botter un coup franc ; le ballon fait un rebond et laisse pantois Florian Sophie. L’espoir renaît et la voie semble ouverte pour la qualification. Mais à 2-0, rien n’est encore joué et tout peut s’écrouler comme un château de cartes si les visiteurs parviennent à inscrire un but.

A vue d’œil, l’équipe venue de l’Ile est prenable, surtout que sa prestation est nettement insuffisante. Ludovic Ajorque et Loïc Rivière, malgré quelques déboulées, n’arrivent pas à fixer la défense. Le milieu réunionnais a été très en vue dans la récupération, mais ce n’est pas suffisant pour casser la baraque.

Face à un adversaire en panne d’inspiration, les poulains du Portugais Rui Vierra n’ont pas su profiter de leur débauche d’énergie pour changer le score au tableau d’affichage. Le troisième but aurait pu arriver à la 44e minute si Florian, d’un reflexe inouï, n’avait détourné le tir de Ben Amed Zidnaba.

Une pâle copie

Deux minutes après la reprise, Bertrand Traoré, d’une belle frappe à ras de terre, voit le portier des insulaires repousser la balle. Peu de temps après, le compatriote de Paulo Duarte procède à des changements. Les nouveaux venus sur la pelouse sont Samuel Zidouemba et Patrice Zoungrana, qui remplacent respectivement Ousmane Nana et Oumar Fofana.

Les Etalons, du coup, sont dans le jeu de mouvement et poussent les visiteurs dans leurs derniers retranchements. Mais les opportunités ne se concrétisent pas et le public n’est pas tout à fait rassuré. Les Burkinabè, par moments, sont trop brouillons dans le jeu et leur copie laisse à désirer. Des joueurs deviennent transparents et le jeu, naturellement, est sans épaisseur.

Le public, à un moment, s’enthousiasme pour le jeu de Bertrand Traoré qui fait des étincelles sur des actions rondement menées. A la 74e minute, le chouchou du public fait une descente sur le couloir gauche et place la balle dans les 16 mètres. Un défenseur, dans le paquet, touche malencontreusement le ballon qui trompe Florian.

3-0, c’est le score idéal pour être aux anges. Les Etalons passent même à côté d’un quatrième but à la 80e minute. Sur une balle en profondeur de Bertrand Traoré, très en verve, Zaniou Sana se fait contrer in extremis alors qu’il avait un boulevard devant lui.

Mais il n’y a pas péril en la demeure et ce résultat fait le bonheur de l’équipe, qui arrache son ticket pour Kigali. Dans deux mois, au Rwanda, c’est une autre bataille qui attend les Etalons et il va falloir jouer sur un autre tempo pour aller loin dans la compétition.

Justin Daboné

L’Observateur Paalga