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PRESIDENTIELLE 2010 : Le lutteur intrépide de Ziniaré

Publié le vendredi 26 novembre 2010 à 02h15min

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Comme je vous l’avais dit, j’ai voté le 21 novembre. Mais vous pouvez toujours attendre pour savoir pour qui je l’ai fait. D’ailleurs, cela ne vous intéresserait même plus puisque vous connaissez le vainqueur. C’est Blaise Compaoré qui a gagné et il sera investi président de tous, même de ses opposants. Ha ! Ces derniers ont encore eu "chaud" ! L’enfant terrible de Ziniaré (qu’on devrait rebaptiser le lutteur intrépide de Ziniaré), comme en 2005, a été sans pitié ! Il ne s’est pas amusé : il rafle la mise avec plus de 80 % des voix (provisoirement, bien entendu).

Il se positionne ainsi à mille lieues de son plus proche poursuivant et à des années-lumière des autres. Le dromadaire de Arba Diallo a... roulé sa bosse mais n’a pas pu arriver à Kosyam, lui qui rêvait de raccompagner Blaise à Ziniaré, dès le 22 novembre ; les trois Kaboré n’en mènent pas large, même si Boukari et Maxime ont créé la surprise ; "l’oeuf" de Me Sankara n’a pas pu éclore et "le chat noir du Nayala" n’a pas poussé un miaulement plus convaincant qu’en 2005. A cette allure, je me demande si l’ardeur de ces combattants ne va pas s’émousser avec le temps. Car, on le sait, la défaite à répétition use. Lorsque des lutteurs se font successivement et continuellement terrasser par le même adversaire, il n’est pas étonnant de constater qu’ils ne veuillent plus sauter dans l’arène.

Généralement, le courage peut rester et même se revigorer si les scores d’un candidat évoluent, un tant soit peu, de scrutin en scrutin. Mais lorsque cela va de mal en pis ou que c’est le statu quo, il y a de quoi se dégonfler. En tout cas, c’est le lutteur intrépide de Ziniaré qui fait actuellement le tour du vainqueur de l’arène politique burkinabè, même si le nombre de Burkinabè qui l’ont élu pose problème. Mais, si ce dernier continue à régner en maître incontesté et incontestable sur le podium et qu’au finish, les autres challengers jettent l’éponge et désertent le champ de bataille politique, je me demande ce qu’il adviendra de la démocratie au "pays des Hommes intègres". A moins que le lutteur de Ziniaré ne songe à se retirer. Sinon, sa présence dans la compétition revèle à chaque fois un match déséquilibré où un gigantesque poids lourd fait face à de minuscules poids plumes.

Et là, il n’y a même pas match. Mais, peut-être aussi que si le verrou de l’article 37 de la Constitution n’est pas sauté, 2015 donnerait une toute autre coloration au paysage politique national. Si Blaise Compaoré n’est pas candidat en 2015, peut-être cela donnerait-il également du courage à certains, qui se terrent dans l’ombre et préfèrent ne pas se frotter à ce Athanase Moussiani de la politique, de se montrer. Alors, les concurrents lutteraient relativement à armes égales. Et nul doute qu’on aura en ce moment des scrutins aux scores plus disputés et intéressants, avec peut-être des seconds tours comme cela a pu être constaté autour de nous.

En tout cas, on ne contemplerait peut-être plus ces scores qui frisent l’humiliation. Mais tout ce que je viens de raconter ressemble à un conte de fées. Avec des milliards de briques faites de "si", on transformerait, en 24 heures, Ouagadougou en Washington. Et puis, il n’y a pas que Blaise. Il faut remporter le combat du "bétail électoral". Il faut que ce vocabulaire ne soit plus justement de mise et qu’on parle à présent "d’électeurs" conscients. Et cela remet sur la table la question des moyens financiers, humains et matériels des hommes politiques. Mais on en a déjà tellement parlé que je ne vais plus gaspiller ma salive pour en rajouter. Je vais plutôt l’utiliser (la salive) pour mâcher un cure-dent devant la télé (le Burkina) en suivant un feuilleton. Celui de la vie politique des cinq prochaines années.

Le Fou

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 26 novembre 2010 à 08:55, par Hamane En réponse à : PRESIDENTIELLE 2010 : Le lutteur intrépide de Ziniaré

    C’est vrai la campagne est fini, devons ou pouvons continuer à l’appeler le vainqueur « le Blaiso » ? ce pseudo qu’il a habitué à utiliser durant cette campagne pour nous prouver que nous sommes très proches de lui et qu’il est aussi proche de nous. Aurions nous la chance de le voir à l’oeil nu avant 5 ans ? va t-il continuer à nous rendre visites dans nos localité ou va t-il les survoler ou barré nos routes pour passer ? Pourrions nous continuer à l’appeler le Blaiso sans crainte ?. marchera t-il à pieds dans nos villes pour tendre la main aux plus pauvres ? S’arrêtera t-il dans nos village sans les traverser à Tombeau ouvert (pour les villages chanceux) ou les survoler ? Aurions nous la chance d’être écouté par celui-ci ? aura-t-il le temps pour son pays, y passer plus de 21 jours sans voyager ? j’ose croire que le Blaiso restera ce Blaiso de campagne et que nous n’aurions pas besoin de 5 ans pour le voir à l’œil nu. Si et seulement si organisé de telle élection médiocre était un critère de progrès, le Burkina Faso aurait pu sérieusement soigner son rang dans le classement IDH et ailleurs. Alors battons nous pour que l’organisation d’élection non transparente et non démocratique soit un critère de progrès et de stabilité.

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