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BIYA ET LES BIENS MAL ACQUIS : Monsieur Propre dans de "sales" draps

Publié le vendredi 26 novembre 2010 à 02h15min

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Le président camerounais, Paul Barthélemy Biya, pourrait avoir maille à partir avec la justice française. En effet, dans une plainte déposée en début novembre, l’Union pour une diaspora active l’accuse d’avoir acquis des biens à coût de millions d’euros en France avec des fonds publics. L’enquête a été confiée à l’Office central de répression de la grande délinquance financière de Paris. Une autre plainte, déposée en février dernier contre le chef de l’Etat camerounais, avait été classée sans suite.

Trois autres chefs d’Etat africains, en l’occurrence le Congolais Denis Sassou NGuesso, l’Equato-guinéen Theodoro Obiang NGuema et le défunt gabonais Omar Bongo Ondimba, sont déjà visés par ces soupçons de biens mal acquis. Tout se passe a priori comme si la justice française s’acharnait uniquement sur les chefs d’Etat africains.

Loin s’en faut. Le président Biya, qui avait trouvé le génial remède purgatif pour débarrasser l’administration camerounaise de toute infection à travers sa magnanime "Opération épervier", se serait fait prendre dans un écheveau inextricable. Le Monsieur Propre s’est retrouvé dans de "sales" draps. La communauté internationale semblait pourtant lui avoir voué un culte de dulie, tant il faisait preuve de détermination dans la lutte contre la corruption dans son pays. Que nenni ! La concupiscence a malheureusement pris le pas sur les bonnes intentions. Et comme conséquence, le Cameroun apparaît aujourd’hui comme l’un des irréductibles pionniers de la malgouvernance, des ventouses économiques et de bien d’autres maux adventices.

Le président Biya nous aurait-il servi un prêchi-prêcha pour rien ? Le précepteur le plus crédible et redouté est celui qui, à toute épreuve, incarne les valeurs qu’il exige des autres. En réalité, il n’est guère interdit à un chef d’Etat africain de disposer d’un patrimoine privé pour autant qu’il l’ait acquis de façon honnête. Autant on parle de "biens mal acquis", c’est avec plaisir qu’on parlerait aussi de "biens bien acquis". Transparency International semble avoir ouvert une véritable "brèche judiciaire" sur les biens des chefs d’Etat d’autant qu’il n’est pas exclu, au fil du temps, que la liste des incriminés s’allonge.

Ce serait une oeuvre de salubrité publique si on arrivait à juger tous les spoliateurs des biens publics et autres magouilleurs de la pire espèce, qui constituent de véritables goulots d’étranglement pour l’épanouissement du peuple africain. En tout cas, si les sociétés civiles camerounaises donnent l’impression de s’être résignées face aux dérives dictatoriales et tribunitiennes du président Biya, la diaspora, quant à elle, n’a pas hésité à saisir un tribunal étranger pour juger son chef d’Etat. Très souvent, quand un chef d’Etat dure au pouvoir, il finit vraisemblablement par avoir tout le monde à l’usure. Comme on pouvait s’y attendre, la réaction des autorités camerounaises ne s’est pas fait attendre puisque, illico presto, le ministre camerounais de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, a, sans sourciller, qualifié les auteurs de la plainte de "traîtres de la nation en mal de notoriété".

On le sait. En Afrique, toute action contre un chef d’Etat est systématiquement perçue comme un crime de lèse-seigneurie. Si bien qu’on ne tarde pas à jeter l’opprobre sur toute personne qui l’entreprend. Toutefois, on est tout de même tenté de se poser cette question : si intenter un procès contre un chef d’Etat devant une juridiction étrangère relève d’une félonie, peut-on, lato sensus, dire qu’un président qui pille les biens de son pays se parjure ? En tout cas, Biya et bien d’autres présumés ou potentiels pilleurs d’épaves doivent savoir que l’histoire n’enseigne à la postérité que ce que chaque homme a voulu qu’elle retienne de lui. A méditer.

Boundi OUOBA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 26 novembre 2010 à 14:59, par Alexio En réponse à : BIYA ET LES BIENS MAL ACQUIS : Monsieur Propre dans de "sales" draps

    Comme a l accoutumme Le pouvoir corrumpre.Obama l a deja dit que le drame africain c est les chefs d etats qui ont durer au pouvoir,leur ambition premiere de mourir au pouvoir apres etre enrichient illisitement.Malheusement la corruption,les marches de gre a gre,les intimidations etc...sont rester un moyen de privilege economique pour sex faux barons aux pouvoir.Les impots des paysans et autres citoyen dela cite qui ont finanse leurs etudes.De retour au bercail ils se servent leur bagage intelectuell pour apauvrir le meme peuple qui lui est offert cette chance uducationelle.

  • Le 30 novembre 2010 à 12:04, par Soymen En réponse à : BIYA ET LES BIENS MAL ACQUIS : Monsieur Propre dans de "sales" draps

    Pour le cas de cette plainte des BMA, plusieurs associations des jeunes de la diaspora ce sont déscolarisées des folies de Djamen, pour ce qui est du fond d’une plainte, ce sont les preuves qu’ils les produisent.

  • Le 30 novembre 2010 à 12:26, par Brintiado Franscheco En réponse à : BIYA ET LES BIENS MAL ACQUIS : Monsieur Propre dans de "sales" draps

    En se référent au précédant plainte, celle de l’union pour une diaspora active aura le même sort. Djamen c’est qui ? il n’y a pas d e quoi perdre le sommeil, Popol !

  • Le 4 décembre 2010 à 13:17, par Mbadia Adèle En réponse à : BIYA ET LES BIENS MAL ACQUIS : Monsieur Propre dans de "sales" draps

    Tous les rêves sont permis ici dehors, amis c’est au sieur Célestin Djamen de prouver ses allégations ignobles, lesquelles sont très certainement mensongères et infamantes. Or, dit-on ici et là, visiblement l’accusation manque d’argument, si ce n’est celle de nuire à l’honorabilité de Paul Biya, on connait ce petit jeu-là, on se connaît en détails.

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