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Infrastructures du cinquantenaire : Déjà des rendez-vous manqués

Publié le vendredi 26 novembre 2010 à 02h15min

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Pour marquer d’une pierre blanche ses cinquante ans d’indépendance, le Burkina Faso a vu grand. La fête devrait être belle car le tout-gouvernement est à l’œuvre pour que tout soit parfait le 11 décembre prochain à Sya, la capitale économique du pays. Lentement et sûrement, mais plutôt lentement que sûrement, Bobo-Dioulasso fait sa toilette. Elle veut renaître pour accueillir dignement les milliers de Burkinabè qui prendront la direction de la “capitale économique” mais aussi pour être digne des personnalités du monde entier qui mettront le cap sur cette cité.

À l’épreuve des faits pourtant, on a l’impression que les organisateurs, malgré tout le boucan, n’étaient pas particulièrement pressés. La preuve, c’est seulement en mars 2010 que le président du Faso a lancé les travaux du cinquantenaire, c’est-à-dire à quelque neuf mois de la célébration de l’événement. Dans ces conditions, peut-on être surpris que les soucis s’accumulent au fur et à mesure qu’on s’approche de la date fatidique ? Non.

Et effectivement, le gouvernement, à commencer par son chef, a du souci à se faire, même si Testicus Zorro parle de ’’petits soucis’’. Peut-être bien, mais à l’évidence, les membres du Comité d’organisation ont le sommeil troublé, et pour cause ! Certains travaux ont accusé un retard tel qu’ils ne pourront plus être utiles pour le 11 décembre 2010. C’est le cas notamment du Palais de la Culture. Les autorités elles-mêmes ont jeté l’éponge. C’est dommage, car c’est dans cette enceinte que devait se tenir la Semaine nationale de la culture, qui est un événement phare de Bobo-Dioulasso.

Alors que la SNC a lieu habituellement au mois de mars, elle a été expressément reportée à la fin du mois de novembre pour mettre de l’ambiance dans la ville en attendant le 11-Décembre. Ne pouvant plus tenir la SNC dans ce palais, c’est un rendez-vous manqué avec une des principales actions du cinquantenaire. La construction des cités des forces vives connaît également de réelles difficultés. Théoriquement, les clefs de ces villas devront être remises à l’Etat le 25 novembre. C’est-à-dire ce jeudi, mais tout le monde sait que ce délai est intenable.

Si certains entrepreneurs ont respecté à la lettre les termes du contrat, d’autres ont traîné les pieds pour, au finish, avouer leur incapacité à mettre les villas construites à la disposition du gouvernement… s’ils n’ont pas abandonné les chantiers sur la pointe des pieds. Le même triste constat est fait sur d’autres chantiers, comme la reconstruction des routes à l’intérieur de la ville.

Nous avons déjà noté il y a quelques semaines que Bobo-Dioulasso ressemblait à un champ de bataille, sens dessus, sens dessous. La situation n’a pas fondamentalement changé. Le plus étonnant, c’est que le Faso qui a accumulé plusieurs expériences d’organisation de manifestations en soit encore au tâtonnement pour une activité de l’envergure de la célébration d’un demi-siècle d’indépendance. Un adage bien connu enseigne que qui veut aller loin ménage sa monture.

Au pays des Hommes intègres, on a royalement ignoré cet avertissement.
La célébration de ce 11-Décembre aura forcément un goût d’inachevé. Les infrastructures qui ne seront pas livrées dans les délais contractuels risquent d’être abandonnées pendant longtemps encore car, une fois la fête terminée, la page des chantiers aussi se refermera. Pour ce qui est des chantiers achevés et livrés, des doutes subsistent sur leur qualité. En général, dans le béton, on ne travaille pas à la va-vite. Le faire c’est bâcler le travail. Bobo-Dioulasso risque de se retrouver dans cette déplorable situation. Difficile alors de faire de l’organisation du cinquantenaire le tremplin pour la relance économique et culturelle de Sya.

Adam Igor

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 26 novembre 2010 à 08:42 En réponse à : Infrastructures du cinquantenaire : Déjà des rendez-vous manqués

    Hé voilà !! Le contraire m’aurait étonné. Quand il s’agit de Bobo, personne ne bouge le petit doigt. Malgré que ce soit l’année du cinquantenaire, le président et le gouvernement ont préféré attendre qu’il soit tard pour aller lancer les travaux. Les résultats sont là. Chantier escamotés ou inachevés. Des infrastructures qui ne dureront pas plus de 5 mois après la fête. A-t-on vraiment rendu service à cette ville ? Non évidenment. Il est temps que les yeux s’ouvrent...Que ceux qui peuvent comprendre comprennent...

  • Le 26 novembre 2010 à 09:44, par LIL En réponse à : Infrastructures du cinquantenaire : Déjà des rendez-vous manqués

    DEPLORABLE ; BONJOUR LA HONTE POUR UN SI GRAND EVENEMENT, CE JOUR-LA JIRAI ME CACHER DANS MON VILLAGE.

  • Le 26 novembre 2010 à 18:02 En réponse à : Infrastructures du cinquantenaire : Déjà des rendez-vous manqués

    Carton rouge aux autorités impliquées dans l’organisation du cinquantenaire. Nous esperons que les consequences seront tirées lors du prochain remaniement ministeriel. ne dit-on pas que gouverner c’est prevoir !!!!

  • Le 27 novembre 2010 à 12:50 En réponse à : Infrastructures du cinquantenaire : Déjà des rendez-vous manqués

    On s’en fout ! Allez à la pêche ce jour là si ça vous dit. On voulait que vous votiez massivement pour l’homme de la paix et c’est ce que vous avez fait à hauteur d’homme. Pour le reste on verra après.

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